"La suite d'un jeu c'est toujours pourri comparé à l'original".
Le genre de mentalité qu'on voit bien souvent, et qui témoignent bien souvent d'une intelligence et d'une ouverture d'esprit hors du commun...
Bien souvent, parce que dans le cas de Portal, c'est peut-être vrai.
Bon, je dis pas que Portal 2 est nul, loin de là. Simplement qu'il vaut la moitié de ce que valait son prédécesseur.
Déjà au niveau de l'ambiance, c'est mort. Les premiers levels font penser à un mauvais Metroid Prime, la phase souterraine est tellement éloquente que je vais éviter d'en parler, et il n'y a qu'à la fin qu'on retrouve ce qui ressemblait aux chambres de tests du 1. Sauf qu'arrivé à ce point là, j'en avais déjà marre du jeu et j'avais juste envie que le boss de fin arrive vite.
L'humour. Et c'est là qu'on commence à se dire "What have they done". Comparer Portal 1 et Portal 2 en termes d'humour, c'est un peu comme comparé Desproges à Bigard. D'un côté c'est fin, c'est bien amené, c'est bien dosé, de l'autre c'est lourd, c'est lourd et c'est lourd. Je ne dis pas que Portal 2 nous décroche jamais un sourire : ça arrive environ 1 blague sur 5 (et encore, c'est pour être indulgent). Donc je sais que certains ne vont pas être d'accord car ils ont adoré Wheatley (et qu'ils devraient retourner regarder Ma Famille d'Abord et le Cosby show), ou encore Cave Johnson qui ne semble être là que pour apporter des précisions qu'on n'aurait jamais préféré connaître et pour combler le vide intersidéral qui représente pas moins d'un tiers du jeu (si ce n'est plus). Et quand même GlaDOS commence à perdre de son intérêt, ça pose souci. D'ailleurs, tout a été amplifié x100, à l'image de la scène d'ouverture qui m'a fait donné l'impression de regarder un blockbuster moyen (surtout avec Wheatley qui commente par-dessus).
Pour ce qui est du gameplay, bon on reprend la recette du 1 et on y ajoute quelques éléments intéressants : les jumpers, les gelées colorées, lasers et autres joyeusetés. En fait, seules les gelées semblent réellement apporter quelque chose au gameplay, et si l'idée est bonne, on aurait aimé en voir plus, notamment liées aux portails eux-mêmes..
Un gros problème de rythme également. Les 1ère et 3ème parties du jeu ressemblent à Portal 1 (comme dit, seule la 3ème est intéressante), quant à la partie souterraine, c'est une abomination. On s'y emmerde du début à la fin, on a pour seule compagnie Cave Johnson et ses déblatérations futiles qui retirent tout mystère issu du 1er opus, et on a droit à des puzzles du type "zoome sur toute la map pour trouver la seule zone sur laquelle tu peux warp". C'est incroyablement lent (et surtout trop long). D'ailleurs tout le jeu est trop long. Ca peut paraître dérisoire vu qu'il représente moins d'une dizaine d'heures de jeu, mais moi j'ai trouvé le 1 suffisamment court. Oui, il était très très court, mais justement parce que s'il avait été plus long, ça aurait commencé à devenir chiant et répétitif. Il s'est arrêté quand il fallait.
Un point positif pour le jeu, c'est la difficulté. Apparemment, je suis le seul à l'avoir perçu, peut-être que je le verrais différemment en y rejouant (mais je n'y rejouerai pas), mais j'ai INCROYABLEMENT plus galéré sur celui-là. Je veux dire dans le 1, j'ai dû rester bloqué deux fois (dont une où j'avais juste pas les yeux ouverts), tandis que là ça m'est arrivé plus souvent, plus longtemps. Et en fait, en y repensant bien, quand je restais bloqué longtemps c'était souvent parce que je cherchais une solution complexe à un problème simple. Bref.
Cependant, Portal 2 m'a aussi plu. J'ai trouvé les scènes d'escape sympa, la gelée permet des combos et ajoutent de la dimension au jeu, ça m'a fait plaisir de retrouver GlaDOS (quel désespoir au début, quand j'ai vu qu'elle avait été remplacée par ce truc inutile), l'ending est cool et, malgré tout ce que je peux en dire, certaines répliques m'ont bien fait marrer (oui, même Wheatley, mais en même temps vu la vitesse à laquelle il débite il faut bien qu'il soit drôle de temps à autres).
En résumé, Portal 1 était parfait. Juste parfait. Un peu du genre intouchable quoi, le genre qui se suffit à lui-même. Là on retrouve le concept qu'on adore mais qui, du coup, est plus très nouveau et qu'on commence à connaître, les apports au gameplay ne sont pas assez nombreux / diversifiés pour y pallier, le scénario est beaucoup moins subtil et intéressant qu'il ne l'était (tout comme l'humour), l'ambiance a bien perdu également. Mais malgré tout, il vaut encore le coup.