Dans la vie, il y a ceux qui ont de la veine et ceux qui enchainent les bourdes, dans Prince of Persia, vous faites hélas (ou heureusement sinon nous n'aurions pas de jeu) parti de la seconde catégorie.
Jeune prince arrogant mais malgré tout assez doué, vous faites tout pour vous mettre en valeur en particulier aux yeux de votre papa chéri, ce qui passe par une récupération de la précieuse dague du temps. Mais manipulé par le Vizir (oui, les vizirs sont toujours de méchants manipulateurs), vous libérez par mégarde les sables et transformez tous les êtres vivants du palais en créatures des sables. Tous ? Non ! Car un village d'irréductibles Gaulois résistent encore et toujours à l'envahi... [nous interrompons vos programmes suite à une erreur de bande]... Tous les êtres du palais sont donc maudits, à l'exception du Vizir, protégé par son bâton, de Farah, protégée par son médaillon et de vous-même protégé par la dague. Et comme vous êtes un gentil garçon, vous allez tenter de réparer votre bourde.

C'est parti pour le jeu.

Soyons clair, si vous n'aimez pas explorer les châteaux, prenez votre cd de jeu, passez une ficelle dans le trou du milieu et recyclez-le en décoration de sapin de noël.
Le palais est véritablement votre terrain de jeu, mais il peut aussi être vu comme un personnage à part entière, et un personnage lunatique, vous facilitant la tâche ou au contraire multipliant les pièges et éboulements. Prince of Persia est un jeu de plateforme, ainsi à chaque nouvelle salle, à vous de trouver le chemin et les mécanismes vous permettant d'avancer. Pour cela vous êtes fortement aidé par l'agilité du Prince: le jeu est extrêmement facile à prendre en main et on maitrise très vite saut, salto et wallrun pour avancer dans le palais. Ces phases sont les grands moments de bonheur du jeu : s'il n'y a souvent qu'un seul chemin pour accéder à la salle suivante, on prend un plaisir fou à réfléchir au parcours à suivre, à régler son timing pour éviter les pièges : les corniches et passerelles s'effondrent sous votre poids, les scies et autres piques se multiplient pour mieux vous mettre en charpie. On notera que certains passages sont en temps limité, un interrupteur ouvrant la porte pour un temps déterminé tout activant les pièges sur le chemin que vous allez devoir parcourir *smile*.



Aux mécanismes de base, à savoir les divers interrupteurs à activer, s'ajoutent des puzzles plus complexes et recherchés : mais pas de panique, ils sont tout d'abord peu nombreux, et souvent assez faciles à résoudre même si cela prend du temps. Malgré cette relative simplicité, ils restent bien pensés et il est donc toujours agréable de les croiser.
Ceci permet de mettre de plus l'accent sur un personnage qui vous accompagne dans une partie du jeu et vous est parfois indispensable pour avancer : la princesse Farah vous suit et c'est en collaboration avec celle-ci que vous pourrez débloquer certaines portes, sa taille menue lui permettant d'aller à des endroits inaccessibles pour vous.


Venons-en à la partie qui fâche : la castagne.
Si on apprécie l'ébauche de travail sur les ennemis avec des réactions bien spécifiques à chacun, on regrettera tout de même le peu d'attaques dont ils disposent à l'instar de notre Prince. Car oui, dans ce jeu, les combats sont surchiants : pauvreté niveau combo, et surtout vagues d'ennemis interminables. Après avoir tatanné votre trentième lancier d'affilée, il y a de quoi hurler de joie quand on voit enfin notre prince ranger l'épée au fourreau.
Cependant histoire de corser la chose, les développeurs ont eu l'excellente idée de rajouter un élément aléatoire (tellement aléatoire qu'ils n'avaient pas dû le prévoir eux-même) : Farah... oui oui, notre précieuse collaboratrice.
Non content d'avoir des combats longs et ennuyeux à mourir, notre charmante archère a une façon toute particulière de nous aider : encore qu'elle tire une flèche toutes les dix minutes reste sans importance, vous pouvez faire le boulot tout seul, mais quand cette cruche tire une flèche durant tout le combat pour la planter dans vos fesses (alors qu'il vous reste un millimètre de barre de vie, vous permettant ainsi de recommencer ce combat depuis le début, bah oui plus c'est long, plus c'est bon) ceci devient beaucoup moins sympathique. On rajoutera à cela que bien évidemment la demoiselle ne peut se défendre seule donc en plus de surveiller la trajectoire de ses flèches, on surveillera aussi sa barre de vie histoire de la sauver avant qu'elle vous mette en game over.



Heureusement dans toute votre petite quête, les sables vous seront utiles, vous apportant au fur et à mesure de votre récolte sur les ennemis, ceux-ci ne disparaissant définitivement qu'après un coup de dague, ou dans les différentes pièces du palais, de nouveaux pouvoirs fort utiles : le retour dans le temps de quelques secondes qui permet de rattraper un saut malheureux, le ralentissement et le gel des ennemis lors des combats. Sans les sables, il va sans dire que le jeu serait bien plus difficile, le retour dans le temps rend la plateforme beaucoup moins exigeante mais aussi beaucoup plus jouissive. Cependant, n'oublions pas que la réserve de sable reste limitée, il faut donc malgré tout éviter d'en abuse sous peine de se retrouver à sec à un moment fort inopportun.



Nous finirons avec l'esthétique : graphiquement le jeu a particulièrement bien vieilli. Si les personnages de cinématiques restent assez laids, toute la partie in game est remarquable et le palais splendide. Les décors sont soignés ainsi que les ambiances, avec un jeu sur le temps qui passe et les éclairages en conséquence. On alterne scène dans le palais et à l'extérieur et bien que l'on reste toujours dans le même lieu, les univers sont variés et évitent toute lassitude. On passe ainsi de la ménagerie aux grottes sous les bains, de la bibliothèque à la passerelle avec bonheur.



En somme un petit bijou qui n'est pas exempt de défaut, en particulier pour les combats, mais on lui pardonne bien facilement vu la qualité du jeu.
Wild
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le 26 déc. 2010

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Wild

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