Dernier Prince of Persia sur consoles HD (et dernier Prince of Persia tout court), cet opus avait pour objectif de renouer avec les origines de la saga, retour aux sources dans l'univers à succès des Sables du Temps.
Là-dessus, on ne peut pas nier que la nostalgie soit au rendez-vous; car l'on retrouve avec plaisir les décors envoûteurs de l'Orient, ses alcôves éclairées, ses portes de mosaïques en voûte d'ogive…
L'exploration d'un palais des mille et une nuit, la trame autour des sables, le système de pièges mortels, la fontaine bleue… et jusqu'aux bruitages -certains copiés sur le premier épisode- sont autant de références qui sautent aux yeux.
Les éléments novateurs sont l'apparition d'entités divines (les Djinns), le figuratif frère du Prince (Malik), et le gameplay de combat qui, lui, n'a rien de nostalgique.
Entre l'excellente trilogie et ces "Les Sables Oubliés", il y a eu l'arrivée des consoles next gen, et qui dit next gen dit moteur graphique boosté. Et qui dit moteur graphique boosté dit "ouais on va mettre plein plein d'ennemis sur le même écran pour montrer que le jeu est trop puissant!"
Sauf qu'avec des ennemis aussi mollassons, on a le temps de faire cuire une chakhchoukha avant de recevoir une attaque. Niveau maniabilité de combat ? Une touche. Deux si on compte les roulades. Et les combos se font vraiment toutes seules, c'est tout juste si l'on a besoin de s'écarter devant une horde de 15 squelettes.
Bon sang on ne peut même pas parer !
Pourquoi des jeux d'actions/aventure modernes tel que Devil May Cry ou Lords Of Shadow ont du succès ? Parce qu'ils nous résistent ! Là, c'est le moteur de jeu qui fait presque tout lors des phases de combat.
Le Prince de Perse façon CHUCK NORRIS
On remarque facilement que cet opus amorce la transition entre Prince of Persia et Assassin's Creed, la nouvelle poule aux œufs d'or d'UBISOFT. Mais considérer le Prince oriental comme un Ezio est une erreur; là où la saga des assassins est une immersion historique, les POP étaient des jeux d'aventure/actions aux combats de cimeterres enflammés. Pire encore, les développeurs veulent tourner à la sauce beat'em all; envoyant des duels abrutissants contre 50 monstres, avec à peine le dixième des combos disponibles dans les précédents épisodes. Bien sûr le Prince dispose de quatre pouvoirs magiques peu utiles, qui amoindrissent encore une difficulté bien basse.
Clairement, ce Prince Of Persia privilégie la quantité à la qualité. Lourde faute.
Heureusement, toute la partie plateformes et acrobaties reste le point fort du jeu. Courses sur les murs, rebonds chronométrés, trappes murales, corridors piégés ou encore gel de surfaces aqueuses vous donneront du fil à retordre. Ah, et n'oublions pas la capacité de retour dans le temps, emblème de la série, qui renait de ses cendres pour notre grande satisfaction. Les phases d'exploration sont ainsi les plus appréciables, et également les seules bénéficiant d'une difficulté. Cela dit, le jeu comporte une collection de bugs matérialisés par des portes bloquées, difficilement tolérables.
Autre point favorable néanmoins: le thème musical, seul digne héritier de la trilogie.
Un scénario expédié en 2-2 (qui n'a absolument pas l'ampleur de la mythologie des Sables du Temps), un jeu torché en une dizaine d'heures (maximum) et une difficulté quasi-inexistante. Seul le versant plateforme & exploration de Prince Of Persia semble avoir été préservé, pour un résultat décevant.