Project Zero: la prêtresse des eaux noires est le petit frère du Masque de l'éclipse lunaire sorti sur Wii en 2008 mais malheureusement boudé en Europe. Alors, peux-t-on passer du 3ème épisode au 5ème sans remord? OUI.
Ne prenez pas cette conclusion pour définitive ceci étant. Si la saga nippone vous plait, je ne saurais que trop vous conseiller de vous essayer au 4ème épisode. Mais il est ici question du 5ème, et ouf: pas la peine d'avoir suivi l'intégralité de la série vidéoludique pour en profiter pleinement.


Project Zero: la prêtresse des eaux noires est une bonne pioche dans la (faible) bibliothèque horrifique que propose la Wii U. Segmenté en 16 chapitres, vous incarnez à tour de rôle Yuri, Miu et Ren, 3 personnages torturés qui auront la fâcheuse manie de vouloir se rendre encore et encore sur une montagne hantée où meurtres, suicides et accidents s'y multiplient. Un immeuble désaffecté, une sombre forêt, une gare déserte et, le top du top, des manoirs infestés d'esprits, de poupées, de petits rires et de cheveux lissés à la perfection qui se faufilent et sortent de partout... C'est tout ça qu'on vous propose ici, et avec le sourire s'il vous plait: le petit oiseau va sortir, et pas qu'un peu!


Si vous êtes familier à la franchise, vous n'êtes pas sans savoir que votre unique compagnon de route est un appareil photo. Tirer le portrait aux menaces fantomatiques est votre seul moyen de vous défendre contre un Game Over. Et de la défense, va y en avoir.
Ce 5ème volet semble s'appuyer un peu plus sur les combats au polaroïd spectral que les précédents. Un choix peut être dû au fait que cette fois-ci, il est plus pratique que jamais de prendre des photos, le Wii U Gamepad faisant directement office d'appareil. C'est fluide et simple. Visez avec le gyroscope, appuyez avec la gâchette de droite et c'est dans la boîte... Ou presque. Les esprits ne se laisseront pas faire aussi facilement, et la difficulté augmentera crescendo.


Le gameplay, parlons-en. Rien de révolutionnaire ici et ce sera peut être bien dommage pour les plus impatients. Les protagonistes sont lents comme à l'accoutumé (même en courant!) et où chez certains ceci augmentera la sensation de malaise, chez d'autres l'agacement pourra poindre le bout de son nez plus rapidement que prévu. Vous dirigez donc votre personnage à la vue "caméra à l'épaule" comme dans tous récents survival horror qui se respectent. Vous pourrez glaner ça et là des objets utiles à votre survie dans des phases de ramassage d'items en QTE redondantes et lassantes vous demandant de relâcher la touche d'action le cas où un méchant bras fantomatique viendrait vous choper le poignet. L'originalité se trouve donc plutôt dans l'utilisation du Wii U Gamepad qui pourra vous servir de Google Maps vachement pratique, de second écran identique à celui du téléviseur et, évidemment, d’appareil photo.


Graphiquement le jeu est en dents de scie. Parfois franchement jolie et parfois pas du tout, vous aurez l'occasion de rencontrer certaines (rares) textures sorties tout droit d'une production Playstation 2 venant plomber l’œil.
Niveau ambiance, on est en terrain connu. On est donc heureux de retrouver cette atmosphère si particulière et pesante qui paradoxalement nous donne l'envie d'en finir le plus vite possible. Une bande originale à vous glacer le sang, des apparitions tantôt criantes tantôt subtiles (je t'ai vu petite fille laiteuse qui sourit derrière l'encadrement de la porte là bas), des lamentations en échos en veux-tu en voilà. Le cocktail est parfait si vous cherchez à avoir peur une bonne dizaine d'heures, même s'il n'est pas l'épisode qui m'aura le plus fait frissonner.


En bref, Project Zero: la prêtresse des eaux noires est un bon jeu, même très bon dans son style d'ailleurs. Mais il ne conviendra pas à tout le monde dans sa lourdeur de déplacement, son absence de lance flamme (et oui...) ou sa redondance dans certaines phases.
Amis amoureux de la saga Project Zero, de frissons, de fantômes, d'exploration de régions japonaises hantées vers 2h du mat' et en mini jupe (CQFD) ou tout simplement de bon survival horror, ce titre est fait pour vous.

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le 12 nov. 2015

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