Encore une bonne raison d'apprendre l'anglais

L'histoire de Radiant Historia est tout simplement captivante. Elle peut sembler assez classique de prime abord, puisqu'on part d'une guerre entre deux pays pour aboutir finalement à une problématique de fin du monde, cependant la narration est telle que l'on est inexorablement happé dans l'univers du jeu. De plus le fait de naviguer entre différentes trames temporelles donne lieu à des péripéties qui sont, elles, loin d'être clichées.

(la suite contient quelques légers spoilers ; évitez de lire si vous avez commencé le jeu et êtes avant le chapitre 2. Si vous êtes après, ou si vous n'avez pas commencé à jouer, vous pouvez y aller sans risque)

Le héros, Stocke, est extrêmement attachant. Pour certains il semble trop parfait, mais je ne suis pas d'accord avec leur jugement : l'ex agent des services secrets sait prendre des décisions difficiles quand il le faut, ce n'est pas un "héros niais" comme dans la plupart des RPGs. Il en résulte un charisme impressionnant.
On s'attache également aux autres personnages que sont Marco, Raynie, Aht, Rosch, Eruca et Gafka, même si à côté de Stocke ils sont moins marquants. Du côté des Pnj, j'ai beaucoup apprécié les personnages de Raul et de Garland, tous les deux très stylés.
Du côté des méchants, le manichéisme est limité, ce qui les rend d'autant plus crédible : derrière les machinations de Dias et Selvan, il y a la volonté de renverser la monarchie qu'ils jugent stérile. Derrière les exactions de Hugo, il y a le fanatisme religieux qu'il professe et auquel lui-même finit par croire. Enfin, derrière le plan de Heiss, il y a un traumatisme bien compréhensible ainsi que de l'amour pour Stocke, avec qui il partage de nombreux points communs. Tous ont leurs motivations, et peuvent être l'objet de pitié. Ok tous...sauf Protéa peut-être.

Du côté du gameplay, les combats sont très intéressants et équilibrés (à part un ou deux pics de difficulté). Personnellement je ne m'en suis pas lassé, même si j'aurais parfois aimé qu'ils passent plus rapidement. Le fait que les rencontres soient évitables est un gros gros plus qui sauve le jeu de ce fléau des RPG que sont les rencontres aléatoires. On sent qu'Atlus a de l'expérience en matière de RPGs. D'ailleurs, chose exceptionnelle, ils nous dispensent de leur traditionnelle "difficulté de la mort old school qui tache" et ça fait plaisir.
La circulation dans les menus est aisée, et toutes les conversations peuvent être passées/accélérées.
Graphiquement, c'est tout à fait correct, beau par moment, et la musique n'est jamais ennuyante.

Le seul défaut du jeu, selon moi, ce sont ses quêtes annexes. Elles sont intéressantes, mais relèvent hélas beaucoup de la marche à pied. Les aller-retours deviennent vite agaçants. De plus, les événements ne sont pas tous accessibles directement après un voyage dans le temps, il faut parfois se refarcir un pan entier de l'histoire avant de pouvoir parler à "ce bonhomme à côté de l'auberge" qui n'apparait qu'à ce moment bien précis. Bref vous voyez le tableau.
Certaines valent quand même le coup, notamment celles qui permettent d'accéder à Vainqueur, le boss optionnel le plus puissant du jeu. Je n'ai toujours pas réussi à le battre mais je ne désespère pas !
EDIT : après un peu de levelling, j'ai finalement triomphé de maître Vainqueur. J'ai aussi terminé toutes les quêtes annexes, et ... j'ai eu la VRAIE fin. J'ignorais qu'il y en avait plusieurs. La vraie fin conclut parfaitement l'histoire, Heiss y est très touchant. Je monte ainsi ma note... à 10 ! Ce jeu est somptueux.

En conclusion : un grand merci à ceux qui ont localisé le jeu aux US <3