Red Dead Redemption par FlyingMan
On voit tout de suite quand Rockstar fait un jeu avec amour ou pas. GTA 4 était la preuve du jeu fait pour contenter son public, un peu par obligation. Red Dead Redemption, lui, est un cris d'amour pour l'univers Far West et des grandes plaines sauvages. Red Dead Redemption est le western spaghetti de Sergio Leone en jeux-vidéo. Rien de moins. Les références sont nombreuses. L'atmosphère nous prend aux tripes dès le commencement. La musique est digne des plus beaux classiques de Morricone et se met intelligemment en avant au bon moment (découverte d'un nouveau territoire, retrouvailles,...). Les vastes plaines qui s'offrent à nous sous un soleil couchant sont des plus magnifiques. Rockstar nous pond aussi leur héros le plus charismatique de leur histoire. Un mec d'une classe absolue en quête de rédemption. On se voit dès lors gérer une ferme et son bétail comme le redneck moyen pour ensuite prendre d'assaut un fort, qui nous conduira ensuite en pleine révolution mexicaine pour terminer enfin dans la cité administrative de Blackwater. L'histoire ne s'arrêtera pas là... Certainement pas... sans rien vous dévoiler, on assistera tout simplement à l'un de ces moments de grâce ultime du jeux video, le genre de moments vidéoludiques cultes qu'on compte à l'heure actuelle sur les doigts d'une main. Red Dead Redemption est plus qu'une aventure, c'est un univers à part entière, et dont ils sont les seuls à avoir maitrisé à une telle perfection et de bout en bout.
Perfection, perfection... on regrettera tout de même quelques petits défauts. D'une part, si Rockstar s'est nettement amélioré sur les commandes en général, il complique l'affaire là où il y avait pas lieu d'être. Ainsi un changement d'arme (volontaire ou parce qu'à court de munitions) vous demandera l'utilisation du joystick de direction, immobilisant ainsi le personnage. Situation regrettable en pleine fusillade ou même chassé par une meute de loups. Je ne compte plus les morts stupides à cause de cette idiotie. On peut aussi compter 2 ou 3 bugs rencontrés en cours de missions assez râlants (le chien que vous devez suivre tombe tout seul dans le ruisseau, meurt et fait rater votre mission, ou encore une porte qui ne s'ouvre pas vous obligeant à descendre votre collègue pour recommencer la mission au point de contrôle et voir enfin la porte cette fois-ci bien ouverte). Bon pour ce dernier reproche, j'avoue que c'est assez rare. Et surtout que ce n'est finalement pas si grave tellement on prend de plaisir à refaire des missions quand on a un jeu d'un tel calibre.
De plus, j'ai beau avoir terminé la trame principal, je retourne facilement et avec plaisir dans ce décor et cette ambiance qui est à tomber parterre, que ce soit pour chasser le grizzly sur les montagnes de Tall Trees, ou des rebelles mexicains à Chuparosa. On se surprend à brancher son ampli pour entendre les grognements des coyotes pour ramener leur peau à la maison et se faire un bas de laine. On va s'occuper dans les saloons à taper la carte au poker d'Armadillo (et éventuellement tenter de sortir un As de sa manche sans se faire prendre afin d'éviter un duel au gun meurtirer) ou faire rouler les dés à Las Hermanos. Boire un peu trop et terminer tout ca en bagarre générale. Chasser des trotteurs américains au lasso et tenter de les dompter.
Bref, prendre encore de tels plaisirs, le jeu terminé, est bien la marque des tous grands jeux. Une ambiance dont on ne peut se défaire et qui le fait entrer dans la cour des jeux de légendes dont on reparlera encore dans 20 ans. LE jeu de 2010... et peut-être le plus classe du monde... rien que ca !