On grandit en regardant des westerns classiques, des westerns spaghettis, des westerns crépusculaires, et on se prend souvent à rêver que ce serait trop bien d'être un cow boy au far west.
Red Dead Redemption l'a fait : un désert tout plein de vie dans lequel on passe des heures et des heures à s'émerveiller de la civilisation paumée et à moitié croulante au milieu de la nature, à savourer les figures typiques du western qui viennent nous tirer dessus, nous enquiquiner ou simplement nous passer à coté, à rechercher tous les personnages, les fleurs, les trésors et autres ruines ne demandant qu'à être récupérées...
Tout cela est très efficace et très bien conçu d'ailleurs. Les studios Rockstars n'incitent pas à la violence gratuite, ont trouvé une narration et des maps très bien calibrés pour permettre de se promener en faisant évoluer l'intrigue préparée pour nous. Oh, bien sûr, certains aller retours à cheval sont un peu répétitifs, on en vient à pleurer pour des quêtes annexes permettant à découvrir d'autres recoins cachés, mais c'est surtout de ne pouvoir y passer toute notre vie qui est le principal regret de ce jeu.
L'intrigue générale est parfaitement digne du cinéma western, avec une parfaite maitrise des codes sur la civilisation et la brutalité d'un monde en train d'être conquis, qui s'invite dans chacune des cinématiques. La mise en scène des phases de combats nous assure une excitation particulière, d'autant plus que comme l'heure et la météo changent constamment, chacun expérimentera à sa propre manière cette assaut dans un ravin, au levé du soleil sous une pluie battante, ou de nuit dans une chaleur étouffante.
La vie de l'ouest est à la fois discrète et omniprésente, la musique est tout le temps à l’affût pour émettre les notes qui nous donneront l'impression d'être au milieu d'un vrai film dont nous sommes le héros. La cerise sur le gateau sont certaines séquences parfaitement orchestrée qui nous font découvrir un nouveau monde au delà de la frontière, revenir avec une volonté de vengeance dans le grand nord, chevaucher de façon nostalgique devant un monde en train de disparaitre, ou, le mieux du mieux, se lancer corps et âme dans une putain de révolution mexicaine pour se débarrasser une bonne fois pour toute de connards nous prenant pour des cons depuis plusieurs niveaux.
Je n'en aurai jamais assez de Red Dead. Même en ayant tout fait, je ne me lasserai jamais de chacune des zones géographique ayant sa propre ambiance,je rêverai toujours d'escalader Torquemanada pour jouer au jeu du couteau, je m'amuserai toujours à me promener dans les prairies de Heanigan Stead, j'aurai toujours le frisson d'être pris en chasse par un couguar des ravins de Plainview et me réjouirai toujours de tomber sur de fichus chasseurs de prime dans les marais de Stillwater Creek.
Je veux être un putain de cowboy dans Red Dead Redemption. C'est juste dommage que ce monde soit trop petit par rapport à l'immense appétit qu'il donne à notre imaginaire.