For The Times They Are a-Changin'
De la part d'un GTA-hater :
Ce jeu est un piège.
Se faisant passer, aux yeux de ceux qui ne sont pas à fond dedans, pour LE vrai et pur jeu de cow-boy, il s'avère que Red Dead Redemption ne l'est pas. Mais cette facette est loin de décevoir, au contraire, elle est ce qui fait en grande partie le charme de l'univers recrée par Rockstar.
Les évènements racontés ne situent donc pas pendant l'age d'or du cow-boy mais après, nous présentant un Ouest en industrialisation, qui bien que allant de l'avant, est en même temps en déclin. Grace a ceci, Rockstar nous offre une société s'approchant de l'anarchie (oú les combats font rage pour décider de la formation du futur : D'un côté les hommes cherchant à établir la loi, à organiser, dompter le monde et à plus ou moins tout cadrer, et d'une autre part les "sauvages" assoiffées de liberté, préférant que le monde reste libre et anarchique) et toute une gamme de personnage les uns aussi intéressants que les autres, que je qualifierais même de géniaux (tout de même pour certains).
Mais bon je crois que presque tout a été dit et redit sur Red Dead Redemption, alors je me contenterais de signaler ce qu'ont été, à mon avis, les gros points faibles du jeu :
Ma note était initialement un 10, puis trois grand élément sont venus soustraire chacun un point, je developperais ces elements ci-dessous, mais pour un résumé rapide vous pouvez sauter à la fin :
Premièrement les antagonistes. Alors que les personnages secondaires du jeu regorgent de complexité, de profondeur, de nuance, les antagonistes quant à eux ont des rôles quasiment inexistants. Bill Williamson, que l'on passe un gros bout de temps à poursuivre, montre très rarement sa tête et manque cruellement de charisme. La dite poursuite s'achèvera par une espèce de climax fort au niveau de l'ambiance générale, mais par une rencontre complètement décevante et qui passera bien vite.
Suite à Williamson vient un deuxième antagoniste, qui cette fois est plus charismatique, des spoils mineurs seront révélés à la suite : Il s'agit de l'ex-mentor du héros : Dutch Van der Linde. Sous cet étrange nom se cache une légende, formée au fur et à mesure du jeu : Par ceci je fais référence au fait que tout le long de l'aventure, le protagoniste parlera grandement de l'incroyable Dutch dans différentes conversations. Au fur et à mesure, j'ai fini par être imbibé de cette espèce de mythe que l'on nous raconte, nous décrivant monsieur Van der Linde comme le plus grand mélange de psychopathe, de génie, de rebelle a cause, de puissant mentor sage et spirituel ayant habité l'Ouest Américain. Les yeux étincelant d'admiration, je ne pouvais attendre à connaitre le magnifique Dutch (allais-je vraiment le connaitre ? Oui ? Non !), personnage que Rockstar, après avoir fomenté la légende, devant manier et maîtriser à la perfection.
Puis j'ai été déçu. Grosse déception tant par son apparence physique (c'est moi ou il porte un pyjama ?), que par sa profondeur (alors que des personnages tels que Nigel West Dickens ou De Santa sont beaucoup plus développés), que par le nombre d'interactions que nous avons avec lui (qui sont toutes boaf, mise à part une ou deux). Le même cas de figure qu'avec Williamson réapparaît : Le "climax" arrive cette fois ci un peu trop vite à mon gout, et la rencontre finale avec Dutch finit par être trop rapide et déçoit.
>> FIN DES SPOILS MINEURS ! <<
J'ai été surpris qu'il y ait un grand nombre de joueurs critiquant le deuxième tiers du jeu, ayant pour argument principal que l'on se trouve en dehors de la trame principale et que le rythme est relâché. Ceci mène vers ma deuxième critique : j'ai pour ma part trouvé les tensions politiques de la deuxième partie passionnantes contrairement à l'intégralité du troisième fragment de jeu. En effet, en dépit d'avoir de loin le meilleur des trois environnements (le seul non-désertique), ainsi que la meilleure des vies sauvages (OMFG ! Un grizzly !), le derniers tiers de l'aventure se montre bien plus fastidieux que les autres parties.
Ceci est dû à une panoplie de facteurs liés les uns aux autres : Tout d'abord nous nous retrouvons face à des personnages chiants. Ayant déjà exposé à quel point le jeu possède des personnages intéressants, envoutants et complexes, j'ai été surpris et consterné à quel point la troisième partie du jeu a une quantité faible de personnages secondaires, et à quel point ceux-ci sont ennuyants. Le personnage principal lui-même parait en avoir assez de son périple, se montrant moins bavard que d'habitude et plus grognon. Mais ceci ce comprend, vu que les personnages du dernier tiers lui font chier, il est clairement visible qu'ils prennent du plaisir à enquiquiner. Voilà qui a considérablement réduit mon plaisir de jeu, car ces enquiquineurs en question donnent des missions ennuyantes, les conversations manquent de punc h (bien sûr, car le héros daigne a répondre par sa mauvaise humeur accrue). Des missions chiantes conduisent vers une intrigue moins bien menée qu'auparavant, la dernière partie est d'ailleurs bien plus courte, c'est presque comme si les développeurs auraient voulu en finir vite (et puis si on associe aux rumeurs qui disent que chez Rockstar c'est de l'esclavagisme).
Au total on se retrouve avec des personnages cons, donnant des missions ennuyantes, qui concluent sur une intrigue bien moins intéressante qu'elle ne l'était au début, donnant au joueur un sentiment de « Bon je veux en finir vite »
Par contre kudos pour l'intégration des indiens, bien que ceux si ont un rôle un peu trop effacé.
Finalement, la dernière grosse faute de Red Dead Redemption, est à mon avis, sa fin. La communauté vidéoludique est ici scindée en deux : Les adorateurs et les déçus, et je suis bien désolé de faire partie du deuxième groupe. Alors que l'introduction est superbement menée, avec un style et une musique digne de séduire directement les joueurs, la fin est... sobre ? Manquant cruellement d'émotion, elle est passe trop rapide et est mal menée par le casting de fin qui est franchement lourdingue (Ross et Fordham, la famille et Uncle etc.). Je dois confesser avoir eu un priori négatif, vu que l'on m'avait spoilé la fin, ce qui a pu enlever de l'effet. Mais ce que je critique des moments final du jeu, n'est pas l'idée sinon l'exécution. La façon dont les deniers moments de l'histoire nous sont contés manque cruellement du style et de la forme soignée que l'on retrouve au début du jeu. J'irais même jusqu'à dire que cette conclusion est indigne d'un western, bien que ceci peut s'avérer un point positif pour l'œuvre vidéoludique, vu qu'elle montre la fin de l'ère romantique du cowboy pour passer à l'époque de l'industrialisation, marquant cette transition par une fin indigne de western (oui, c'est un peu tiré par les cheveux voir beaucoup).
Une fin donc trop brève, manquant de style, d'émotion. (OUI, j'ai joué à la mission secrète d'épilogue, et cela ne change rien, voir empire les choses)
Avec la fin vient aussi la partie post-histoire, donc comme dans tout jeu à monde ouvert se respectant, il est possible de continuer à arpenter les recoins de la map après avoir complété la quête principale. Mais Rockstar a utilisé un petit détour rusé pour ceci.
Rusé mais franchement lourd. Continuer à jouer le jeu après avoir fini la trame a été pour moi presque insuportable, completement exaspérant, à cause d'un élément bien évident pour celui qui a déjà finit Red Dead Redemption.
Apres on aime ou on n'aime pas, moi je n'ai pas aimé.
Néanmoins Red Dead Redemption reste probablement un des meilleurs jeux que j'ai pu jouer, par son incroyable atmosphère, ses beaux graphismes, sa touchante histoire, et a réussi à me séduire, moi qui a toujours détesté les Grand Theft Auto et a plus ou moins méprisé les jeux a monde ouvert. Alors merci Rockstar, pour cette merveilleuse expérience.
En résumé : Red Dead Redemption mérite un 10 :
- [Moins 1] pour des méchants qui se veulent charismatiques mais qui ne le sont pas
- [Moins 1] pour une troisieme partie n'étant pas à la hauteur des premières
- [Moins 1] pour une fin ratée (+Jack Marston)
- [Plus 1] parce que bordel le jeu est quand meme phénoménal.