Je ne vais pas renifler par la raie pour éternuer de la coke et je vais vous le dire d'office : pour moi Red Dead Redemption est le meilleur titre AAA qui est sorti sur la 7ème génération de consoles... Enfin plutôt, c'est le meilleur auquel j'ai pu jouer. Voilà dit comme ça c'est plus juste et ça va m'éviter des commentaires débiles du style : "Et les titres Platinum Games ou encore Nier, tu en fais quoi de ceux là ?" ou autres références à des jeux plus "nobles" dans l'esprit de certains gamers hipsters crachant sur ce RDR, symbole d'une industrie vidéoludique mainstream.
D'abord resituons les choses dans leur contexte. Red Dead Redemption c'est quoi ? Tout simplement un jeu d'action/aventure en monde ouvert développé par les équipes de Rockstar San Diego, sous l'égide des frères Houser, ceux derrière la série GTA. Vous y incarnez John Marston, cow-boy à la voie rocailleuse qui ferait passer celle de Michael Madsen pour la version "testostéronée" du doublage de Hello Kitty. Marston a une mission depuis que des agents du gouvernement on enlevé sa femme et son fils afin de le pousser à accomplir leurs volontés : si il veut revoir sa famille, il doit retrouver et éliminer les anciens membres du gang auquel il appartenait. Dans sa quête, il explorera les contrées sauvage de l'Ouest américain mais aussi le Mexique. Il fera la rencontre de personnages atypiques tels qu'un chercheur de trésor limite nécrophile, un charlatan vendant à qui veut l'entendre son remède miracle, un colonel Mexicain sadique accompagné de son homme de main tout aussi détestable, un chef révolutionnaire plus préoccupé par la prochaine gueuse qu'il culbutera que par le réel sens de sa "cause"... Enfin bref, Marton va croiser du monde, mais ce dernier ne sera pas forcément beau.
D'emblée on reconnait dans l'écriture le cynisme que Dan Houser a instauré dans la saga GTA et plus particulièrement le quatrième volet. D'ailleurs les thématiques de RDR rappellent sans peine celles de GTA et de par son contexte historique dépeint, on pourrait presque y percevoir un titre pouvant se nommer "GTA's Origins" tant les propos se font échos. Dans GTA IV on nous montrait la désillusion accompagnant le rêve américain, dans RDR on déconstruit complètement le mythe fait autour de ce fameux rêve... L'Histoire des USA, et du monde en général, est violente, brutale et sa nature tragiquement cyclique la rend presque comique. Plus que les failles d'une société, RDR illustre celles des Hommes et ça c'est fort.
Mais un jeu ce n'est pas que son écriture, c'est aussi... le jeu. On reprend ici la recette GTA sauf qu'ici on délaisse les environnements urbains pour les grandes plaines désertiques ou montagnes d'ailleurs... Des missions sont disséminés à plusieurs endroits de la map, se débloquant au fur et à mesure de la progression du joueur. Enfin là je ne vous apprend rien, c'est le type de design typique des GTA like. Là où Red Dead Redemption se distingue c'est dans la mise en avant de son monde ouvert. Là où l'on pourrait craindre que la profusion de nature sauvage puisse créer un jeu vide et manquant de vie, c'est tout le contraire que l'on trouve. Rockstar a intégré tout un écosystème pouvant nous permettre de nous adonner à la chasse mais renforçant aussi les risques de l'exploration. Eloignez vous de la route trop longtemps et vous risquez de tomber sur un couguar qui s'empressera de sauter au cou de votre cheval, vous renversant par la même occasion. Sur les routes vous trouverez aussi des bandits des grands chemins qui, sous couvert d'une diversion faite par une femme implorant notre aide pour l'aider à décoincer son chariot, ne vont pas hésiter à vous plomber. Vous défaire de ces derniers en leur logeant à chacun une balle dans la tête fera grimper votre jauge de réputation, démontrant au plus grand nombre que vous êtes loin d'être une cible évidente. Vous pourrez faire preuve d'Honneur et devenir un héros apprécié de la population, chaque passant vous saluant respectueusement... ou alors poursuivre une carrière de hors la loi, remisant votre moralité au placard...
Vous l'aurez deviné, malgré sa structure de jeu classique, la crédibilité de l'univers de RDR et le soin apporté à sa conception, ne peuvent que donner envie de plonger dans cet univers et d'y laisser sa marque... ou pas. Parfois, je pouvais passer de longs moments sans me préoccuper de la quête principale, voir même en délaissant aussi les quêtes annexes. Tout ce que je pouvais faire dans une session de deux heures c'est aller chasser, aller dans la ville la plus proche vendre les peaux de bêtes amassées à un des marchands du coin. Ensuite j'allais dépenser mes précieux deniers dans quelques activités annexes tels que le jeu du couteau mais surtout le Poker et le Poker Menteur. Après avoir gagné encore plus d'argents, pourquoi ne pas m'acheter ce pistolet qui me faisait de l'oeil chez l'armurier... Je ressors de chez ce dernier et quoi ? Un malandrin ose m'importuner et me défie en duel ! Et bien soit, j'accepte le duel (qui ne se fera pas avec des cartes), cela va me permettre de tester mon nouveau flingue. J'attends le bon moment, je passe en mode Dead Eye et je désarme le malotru en lui tirant dans le bras... Ce dernier fuit la queue entre les jambes.
Et là je m'égare encore. Mais là aussi vous aurez compris, que plus qu'une expérience de gameplay, c'est une réelle expérience d'immersion que m'a procuré le jeu et que même une fois la console éteinte et la manette posée, je me vois encore dans ce monde. Et ça, c'est ce qu'il y a de plus remarquable... Plus encore que sa technique impressionnante et son écriture percutante... Oui Red Dead Redemption est bien THE jeu de la 7ème génération.