Red Faction est un FPS old school dans la même lignée que Half Life ou Soldier of Fortune, avec des level designs plutôt complexes, un déplacement rapide, du gun fight intense, une certaine difficulté et du fun immédiat. L'aventure proposée est très classique.
Le scénario fait surtout acte de présence, histoire de justifier des combats dans un univers SF. On incarne Parker, un mineur travaillant sur Mars dans le futur. Les méchants soldats d'Ultor forcent à travailler les mineurs comme des esclaves. Un jour, un des mineurs se révolte et se fait tuer par un soldat : cela provoque une émeute, et Parker décide de prendre les armes. Et comme tout bon cliché d'histoire de révolution, le héros rejoint le groupe révolutionnaire Red Faction, contacté par une femme et un noir avec des lunettes (j'avais bien précisé que c'était cliché).
En tout cas, cette histoire archi déjà-vue et sans profondeur est loin d'être le point fort du jeu. Le manque de charisme des personnages n'aide pas.
En tant que FPS, Red Faction s'en sort correctement, avec une progression variée et des combats rapides et plus ou moins difficiles, malgré les ennemis avec une étrange habitude de strafer constamment à droite et à gauche.
Les armes sont nombreuses mais pas très originales, toutes les grandes classiques sont là : pistolet, fusil à pompe, fusil d'assaut, mitraillette, fusil sniper, lance-roquette, lance-flamme, rail-gun... On va dire qu'il y a l'essentiel pour s'amuser. Ce qui est plus frustrant, c'est qu'à plusieurs reprises dans le jeu on perd toutes nos armes.
La grande innovation pour l'époque était la déformation du terrain. En subissant une explosion, les terrains se creusent de manière aléatoire. On peut donc s'amuser à creuser des tunnels dans les cavernes grâce aux mines. C'est le seul gros point original du jeu, mais malheureusement, n'espérez pas découvrir un shooter Minecraft : creuser ne sert à rien dans Red Faction. A aucun moment ce feature est vraiment exploité durant tout le jeu, c'est juste un élément gadget qu'on essaye pour le fun au début, mais à la fin on oublie carrément que ça existait.
Le jeu essaye également de varier le rythme en mettant des scènes de véhicules, de rail-shooting ou d'infiltration. Mais encore une fois, elles sont loupées. Les véhicules ne rajoutent pas de plaisir particulier, le rail-shooting est ultra chiant (comme tous les rail-shooting dans les FPS d'ailleurs) et l'infiltration est buguée, les ennemis nous repèrent quoiqu'on essaye de faire.
La fin du jeu est d'une difficulté un peu abusive. Les ennemis ont soit des armes qui tuent en une balle, soit des lance-missiles nucléaires qui ont une distance d'impact énorme. Même des vaisseaux arrivent pour nous zigouiller. Les items de soins sont quasiment absents, et on arrive au boss final ultra costaud avec 12 de vie. Super !
Le jeu se termine en 5~6 heures.
Graphiquement, le jeu ne casse pas 3 pattes à un canard. Même si les décors sont variés, la réalisation est grossière, les textures sont floues et la modélisation très basique. Le clipping et les LOD sautent trop aux yeux. Le jeu est sorti en septembre 2001, quand on se dit que Max Payne est sorti en juillet 2001 il y a des questions à se poser.
Seules les visages sont réussis, que ça soit pour la modélisation, texture ou animations.
Les musiques sont plutôt de bonnes qualités, à moins d'avoir la phobie des game musics old school. Les voix par contre ne sont pas terribles et surtout manquent de variété : les ennemis qui ne disent que "Scum!" "Die, minor!" et les civils "Hey, I'm on your side!" ça va 10 minutes mais un peu moins 6 heures.
Red Faction n'est pas un mauvais jeu. Son plus gros problème, c'est qu'il n'a rien de plus vendeur que ses nombreux concurrents. Son seul point original qu'est la déformation des terrains n'est absolument pas exploité. Que ça soit pour les graphismes, l'histoire, le gameplay ou son univers, tout est moyen. D'où un jeu moyen, avec une note moyenne.