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Resident Evil 3
6.8
Resident Evil 3

Jeu de Capcom et M-Two (2020PC)

Mon rapport personnel à Resident Evil 3 est identique à celui de Resident Evil 2 (voir ma critique). Je n’ai jamais fait ces jeux à l’époque par conséquent, je n’ai aucune attache émotionnelle avec l’histoire dans mes souvenirs. Ce petit préambule étant fait, je ne serai pas soucieux des éléments narratifs supprimés ou modifiés comme une grande partie de la communauté d’origine.

Dans cet opus, Capcom reprend son excellent moteur graphique, le fameux RE Engine, pour nous offrir un titre très beau, soigné jusque dans les moindres détails et aux effets de lumières somptueux. Effets de lumière d’autant plus mis en valeur dans un décor principalement citadin : la ville de Raccoon City. Nous sommes cette fois-ci dans la peau de Jill Valentine, héroïne du tout premier Resident Evil, qui se voit pourchassé par une menace envoyée par la société Umbrella Corporation afin de l’éliminer. La pauvre Jill fait partie des survivants de la première heure et en sait beaucoup trop sur ce qui se trame dans les laboratoires souterrains. Elle devient donc une menace à supprimer rapidement et Némésis, sorte de Tyran Mister X 2.0 iconique de cet épisode, est chargé de l’exécution de cette tâche.

Le scénario est franchement correct même si la chronologie des Resident Evil est insupportable à suivre. En effet, les jeux se complètent les uns et les autres sans jamais suivre une chronologie linéaire. C’est compréhensible mais pas digeste pour un sou. Par exemple ce Resident Evil 3 s’insère entre le premier et le deuxième opus, 24h avant les événements du 2 pour être précis.

Davantage orienté action, et délaissant l’aspect horreur et survie propre aux deux premiers, le titre offre une expérience bien rythmée pendant les 7-8h que durent sa campagne, sans réelle rejouabilité (sauf à vouloir obtenir un meilleur rang ou à vouloir speedrun pour l’obtention de succès). Resident Evil 3 est par conséquent beaucoup plus bourrin, plus généreux en munitions et plus dynamique dans son gameplay avec l’ajout d’une esquive que j’ai trouvé pour ma part dispensable et mal foutue. Les développeurs ont également supprimé le contre automatique quand vous étiez équipés d’un couteau ou d’une grenade. On se fait mordre par les zombies plus régulièrement que par le passé ce qui rentre en dissonance avec le scénario. Oui… on peut se faire mordre par des zombies 4 ou 5 fois mais non, vous ne serez jamais contaminés par le Virus T. Suspension d’incrédulité ? Non, jamais ! Jill est auto-immune du Virus T, c’est marqué quelque part sur une note. Je plaisante. Hélas. Côté armement, c’est du tout bon. L’intégralité des armes du jeu sont nouvelles, toujours un bon feeling en vue TPS. Rien à dire de particulier, seul bémol la M4 de Carlos complètement inutile tellement les dégâts sont faibles.

Son partenaire malgré elle, Carlos, est un personnage sympathique, caricature du bidasse qui se montre très utile en sauvant les miches de l’héroïne des STARS à plusieurs reprises. Mais il n’est qu’un faire-valoir. Héroïne d’ailleurs qui n’a plus rien à voir avec le premier jeu. Ici, nous sommes face à un personnage féminin outrancier dans sa virilité et dans l’expression de sa force mentale et physique. J’oscille entre le rire et le malaise car cette saga oscille également depuis le début entre nanar assumé et sérieux de son propos. En tout cas, j’ai moins aimé l’orientation prise pour Jill et aurais préféré un duo plus dans le ton de Resident Evil 0 avec une Rebecca Chambers féminine et fragile aux côtés d’un Billy contestable moralement mais protecteur. Vous me connaissez maintenant, je ne mords pas à la propagande féministe, elle me débecte, me sort des jeux, films et séries. Car on le sait tous, cette vision du monde est fausse, mensongère, fictive et surtout idéologique. Dans le cadre d’une licence artistique, elle peut être acceptable (je ne la conteste pas par principe) mais encore faut-il en user avec parcimonie et intelligence. Là, c’est systématique depuis 20 ans. Donc Jill Rambo Valentine est mise en valeur tout au long de cette aventure comme un personnage badass explosant des culs pendant 7h sur fond d'explosions tonitruantes. Ayant moi-même été à l'armée pendant quelques années et ayant rencontré nombre de femmes dans les régiments d'infanterie, je me bidonne en regardant toutes ces productions qui mettent en exergue des femmes militaires. C'est très comique. Vraiment très drôle... Parenthèse fermée.

Concernant les ennemis, je suis toujours en admiration devant le travail accompli sur les animations des zombies. Ils sont réalistes, menaçants et imprévisibles. J’aime beaucoup. Idem pour la transition graphique des Chasseurs que je trouve parfaitement réussie ! En revanche, je suis plutôt réservé vis-à-vis de l’antagoniste principal, Némésis. Les rencontres avec ce dernier sont décevantes et trop courtes. Il ne m’a pas fait ressentir la peur comme Tyran dans le deuxième opus. Dommage. Enfin, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de réutilisation de modèles dans ce jeu par rapport au précédent. Les zombies sont pour la plupart identiques à Resident Evil 2, sans parler du passage de Carlos dans le commissariat, ce qui prouve bien que les deux jeux ont été réalisés en même temps mais vendus séparément. Et quand on voit le peu de contenu additionnel dans Resident Evil 3, encore une fois par rapport au précédent, il est légitime de trouver cela limite sur le plan commercial. Ajouté à cela, l’absence de certains chapitres décriée par les fans de la première heure et vous avez là un cocktail surprenant. Je pense que Capcom a longtemps hésité sur la manière de produire et de vendre ces deux remakes et ça se sent.

Pour conclure, Resident Evil 3 offre globalement une bonne campagne malgré des différences notables dans le traitement des personnages (Jill Rambo Valentine) et dans l’approche du gameplay beaucoup plus dynamique et orienté action. Oubliez également l'aspect survival-horror, Resident Evil 3 n'a jamais aussi peu ressemblé à sa catégorie que maintenant. L’aventure est courte sans réelle rejouabilité ce qui me gêne un peu notamment au vu du prix à l’époque de sa sortie. Nonobstant ces défauts, le titre de Capcom reste un bon jeu vidéo et permet à nombre de joueurs de découvrir sous les oripeaux de la modernité, un titre culte de la licence. Je conseille donc mais à petit prix.

silaxe
7
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le 20 févr. 2023

Critique lue 12 fois

silaxe

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