Ca commence pourtant bien : une maison sombre et décrépie, des grincements inquiétants : en clair, une ambiance qui met mal à l'aise. Et pourtant, la peur n'est que de courte durée, car après une séquence d'introduction bien travaillée, on se rend rapidement compte qu'entre peur et action, Resident Evil 7 ne sait pas où se placer.
Après un 5ème et 6ème opus critiqués pour leur action omniprésente et l'absence de frisson, Capcom semblait pourtant nous promettre un retour aux sources, à la peur, à quelque chose qui prend aux tripes. Dans la réalité, on se retrouve confronté à quelques jumpscares rapidement lassants, des ennemis qui sortent de nulle part et ont la fâcheuse manie d’apparaître dans le dos du joueur, créant non pas la peur mais une simple surprise accompagnée d'un soupir d'ennui.
Du côté de l'action, le problème reste le même, en plus d'une jouabilité lourdingue pour qui n'est pas équipé d'un onéreux casque de réalité virtuelle, les séquences d'action sont simplement molles. Les ennemis de base sont très lents, et on peut même éviter de les affronter en sprintant à travers les pièces comme un petit fou. Les combats de boss sont simplissimes et les rares énigmes n'exigeraient de la réflexion que de la part d'un élève d'école primaire (qu'il ne conviendrait pas de placer devant ce jeu, évidemment).
Malgré tout, le jeu a quelques points forts : les séquences sur les cassettes vidéo sont intéressantes et plus angoissantes que le jeu lui même, la gestion de l'inventaire est simple et intuitive, et le jeu fourmille de références cinématographiques ou vidéoludiques (la saga de films Saw, le jeu F.E.A.R. pour n'en citer que deux).
La séquence du combat à la tronçonneuse contre le père Baker, ou la séquence de l'anniversaire sont pour moi très bien réalisées et rehaussent le niveau général du jeu.
Du côté du scénario, on est au départ intrigué, mais trop rapidement lassé par ces histoires de manipulation génétique et d'infection. Les liens avec les précédents opus ne sont que rares et principalement présents dans les dernières séquences du jeu, la dernière heure se résumant à avancer tout droit en tuant des adversaires, en lisant des papiers et en combattant un boss de façon scriptée.
En conclusion, un nouvel opus qui aurait gagné à abandonner encore plus l'action pour réellement se replacer dans le domaine de la peur, tout en essayant de développer un scénario un peu plus original et digne d'un Resident Evil.