Après un premier épisode sympathique sur 3DS, notamment pour la petite performance technique qu'il mettait en place sur son support d'origine, Resident Evil : Revlations (titre ô combien mensonger soit dit en passant) revient avec un deuxième opus au format original et quelques bonnes idées.
Le format épisodique de cet épisode est ce qui saute le plus aux yeux mais n'est pas forcément une plus value au titre de Capcom. La mise en scène n'y gagne rien, car les potentiels cliffhangers et autres résumé d'épisodes fondent devant la platitude habituelle du scénario et l'écriture sans attrait de l'intrigue mais aussi des répliques des personnages. Les RE ont toujours été des nanars mais les premiers épisodes avaient au moins le mérite de faire dans une certaine mesure quand les épisodes suivants s'enfoncent de plus en plus dans le grand guignolesque. Faire du second degré avec le personnage de Moira ne la rend pas moins agaçante, bien au contraire. La ficelle est trop grosse.
Toutefois cette alternance entre les personnages et l'ellipse entre leur chemin dans les même environnements permettent quelques interactions intéressantes dont les conséquences sont visibles un peu plus tard. Débloquer une vanne dans un égout ouvrira une salle supplémentaire pour Barry et Natalia, utiliser ou non un lance flamme permettra de créer un raccourci, il y a même un boss de fin supplémentaire selon la façon d'achever un autre boss dans un chapitre précédent.
Le jeu en coopération lui-même s'affranchit de l'équité et de la symétrie habituelle puisque l'un des joueurs contrôlera un personnage non armé qui aura d'autres tâches à effectuer. Certes cela frustrera parfois ce second joueur mais cela créera aussi quelques synergies plaisantes.
La rejouabilité est aussi l'une des forces de cet épisode puisque le système de points mis en place pousse le joueur à refaire les chapitres afin de débloquer compétences et autres récompenses, à parcourir les différents modes de difficulté comme dans tout bon épisode de RE. Mais c'est aussi paradoxalement l'un des gros reproches que l'on peut faire ce RER 2. Car le rythme initial du jeu agacera vite le joueur qui relance une partie pour la énième fois. Les séquences d'exposition que l'on ne peut couper, les dialogues qui forcent le joueur à ne pouvoir courir, transforment les speed run en chemin de croix là où les remake de RE2 et RE3 favorisaient tout cela. Pire, les récompenses débloquées bloquent le système de rang et ne peuvent être utilisées à loisir comme si le message était "vous avez cravaché pour débloquer le lance roquette infini ? vous pouvez maintenant l'utiliser mais comme on ne voulait pas casser le jeu les contraintes font que ce ne sera guère profitable pour vous". Las !
Quoiqu'il en soit cet épisode ne s'en sort pas si mal sur bien des aspects, le bestiaire n'est guère varié mais plus réussi que dans bien d'autres jeux de la série, le jeu ne tombe pas dans l'action à outrance et son level design alterne petites énigmes, moments de tension et combats (mention spéciale à l'énigme dans la crypte, totalement optionnelle mais assez retors) avec efficacité. Dommage que les environnements soient si ternes dans leur direction artistique, sans âme, rien de mémorable.
Plus à même d'être conseillé que le premier épisode, ce RER2 a quelques atouts dans sa manche mais peut se montrer ingrat et frustrant tant dans sa progression que dans son mode de coopération.