Back to the Future mais sans futur
Oui, j'attendais tout de même un peu ce Back to the Future. La trilogie cinématographique, comme beaucoup, a bercé mon enfance. Comment un adolescent peut-il ne pas tomber sous le charme d'un héros à son image, d'une folle aventure et d'une bande-son mythique (que je suis justement en train d'écouter pendant que je rédige cette critique) ??!! Le 2ème épisode reste mon préféré avec sa vision du futur assez fascinante (allez, plus que 3 ans pour les voitures volantes, je croise les doigts) et, évidemment, son jeu sur les voyages temporels plus ou moins surréalistes. Donc, quand Telltale Games a annoncé un point and click, un de mes genres de prédilection dans l'univers de Back to the Future, je me suis intéressé de près au bousin.
Telltale Games étant aux commandes, c'est évidemment un point and click en 5 épisodes qui a été réalisé ici. Chacun d'entre fait environ 2 à 3h de jeu ce qui, pour le jeu entier, donne donc une petite quinzaine d'heures à accompagner Marty et Doc à travers différentes époques (1931, 1876 et 1986 bien sûr).
Bien qu'elle ne soit pas très épique, l'histoire reste intéressante car elle est plus ou moins centrée sur le personnage d'Emmett. On va en effet affecter sa vie amoureuse, en apprendre plus sur ses relations avec son père et ses débuts controversés de scientifique. Tout ceci se déroule sur fond de climat de prohibition et l'avenir de Hill Valley tout entière va être compromis. Pour moi, le pic (relatif mais néanmoins existant) de l'histoire intervient au quatrième épisode, quand les relations entre Doc et Marty vont se déliter. Ça ne durera évidemment pas mais ça m'a surpris car c'est une situation qui n'est jamais évoquée dans les films.
Le gameplay du jeu dans sa version PS3 est très proche de Grim Fandango : on dirige le personnage principal modélisé en 3D dans des décors au style épuré et cartoon et on interagit avec les objets et les autres personnages d'une simple pression sur le bouton X. Il existe également un inventaire mais il n'y a pas de combinaisons d'objets. Marty peut marcher ou courir mais ses déplacements sont toujours un peu maladroits et il n'est pas toujours naturel de le diriger. Comme d'autres jeux d'aventure de ce style, on a du mal à faire tourner le héros et, lors du changement de scène (et donc d'angle de caméra), on s'embrouille avec le mode de contrôle relatif qui est choisi ici et il arrive régulièrement que Marty change de direction sans qu'on le veuille.
Les énigmes du jeu sont assez banales mais pas toujours évidentes. Dans chaque épisode, il y aura 1 ou 2 passages qui demanderont plus de réflexion que d'autres (je pense notamment au passage pour faire en sorte qu'Emmett soit catalogué comme « degenerate criminal » dans l'épisode 4 ou tout le passage dans la fête de la Science de Hill Valley dans l'épisode 5, si on veut vraiment tout bien faire). De plus, afin de mettre un peu de variété dans le gameplay, certains passages seront un peu plus rythmés et basés sur la vitesse que le reste du jeu. Il y a notamment la concoction du kérosène pour la fusée dans l'épisode 1 ou le combat avec les frères Tannen dans l'épisode 2. Mais rien d'insurmontable ni se rapprochant d'un jeu d'action, ça reste du point and click avec des choix à faire dans une interface.
Bref, dans l'ensemble, on a affaire à un bon petit point and click qui respecte bien l'univers de Retour vers le Futur mais qui manque d'ambition et qui est un peu plombé par sa jouabilité. Les personnages sont là (on a même droit à une assez bonne voix pour Marty qui imite plutôt bien celle de M.J. Fox et on a même Lloyd lui-même pour le Doc), les musiques reprennent le thème principal des films en l'adaptant aux situations et les énigmes sont sympathiques. Malheureusement, l'ensemble ne vole pas très haut sur plusieurs points : l'histoire ne décolle jamais vraiment, on n'explore jamais le futur, il n'y a pas vraiment de variété de gameplay (pourtant, il y avait des phases de voiture qui étaient une récréation vivifiante dans les Sam & Max des mêmes développeurs). Enfin, de par la découpe en épisodes, on ne peut pas avoir de séquence d'énigme s'étalant sur plusieurs heures comme une sorte d'arc dans lequel viendraient se greffer des énigmes plus petites en attendant. Bref, ça manque d'ambition dans le fond comme dans la forme. En tant que fan de la trilogie, je ne boude cependant pas mon plaisir, d'autant plus que mon abonnement au Playstation+ m'a permis d'avoir le jeu gratuitement. Je le conseille quand même aux fans mais attendez une promotion (sur Steam, par exemple).
Enfin, concernant les trophées, j'ai développé un petit paragraphe pour chacun des épisodes dans leurs critiques respectives (à noter que si vous achetez le jeu en version dématérialisée, vous n'aurez pas de trophée platine alors que si vous le trouvez en version disque – version US, ce sera le cas) :
Épisode 1
http://www.senscritique.com/jeuxvideo/back-to-the-future-episode-1-it-s-about-time/2871288114530112/critique/sseb22/
Épisode 2
http://www.senscritique.com/jeuxvideo/back-to-the-future-episode-2-get-tannen/3021293196039149/critique/sseb22/
Épisode 3
http://www.senscritique.com/jeuxvideo/back-to-the-future-episode-3-citizen-brown/4241293135609589/critique/sseb22/
Épisode 4
http://www.senscritique.com/jeuxvideo/back-to-the-future-episode-4-double-visions/6111293172220018/critique/sseb22/
Épisode 5
http://www.senscritique.com/jeuxvideo/back-to-the-future-episode-5-outatime/1741298039916376/critique/sseb22/