Je ne m'étalerai pas sur la description du jeu, des menus, de l'habillage visuel (clair et efficace) et sonore. Mais pour information, Rocket League (qui est la suite de Supersonic Acrobatics Rocket-Powered Battle-Cars) est un jeu de foot en arènes fermées avec des voitures et un gros ballon, allant du 1v1 au 4v4, et pensé avant tout pour le multijoueur en ou hors ligne. Les voitures peuvent rouler sur les murs, sauter, double-sauter, utiliser des boosts pour accélérer, frapper plus fort grâce à sa vitesse voire même voler quelque peu. On peut régler finement les contrôles et la caméra et les développeurs promettent un suivi important, concernant les modes de jeu en ligne et avec des terrains gratuits à venir et du cosmétique parfois payant. Voilà, c'est dit.
D'un point de vue purement gameplay, ce jeu est une merveille de finition et de réflexion quant à ses mécanismes. Tout a été bien pensé et clairement mûri ; il n'y a par exemple pas trente mille options ou modes de jeu modifiant le gameplay, il y a une seule variante, mais efficace. En revanche, la possibilité de jouer avec des équipes de un, deux, trois ou quatre joueurs change énormément la physionomie des rencontres, les problématiques de technique, tactique et positionnement. On peut jouer en rythme plutôt posé (avec toujours des retournements en une fraction de seconde) et de manière très punitive en solo, assez tactique et avec une technique très importante en 2v2, de même pour le 3v3 qui ajoute plus de rythme et la possibilité d'attaquer plus aisément à plusieurs en simultané tout en contrôlant son propre but, et le 4v4 est quant à lui très frénétique, jusqu'au n'importe quoi délirant.
Un énorme point positif est sa simplicité de prise en main. Même en n'utilisant qu'une petite partie des possibilités, conduire et frapper le ballon est simple et déjà fort plaisant. Pour autant la marge de progression est incroyable, tout bonnement exponentielle, avec des possibilités très diverses offertes par une maniabilité bien pensée (double sauts, roulades sur tous les côtés, vols, conduite ou sauts depuis les murs, anticipation des rebonds sur ceux-ci...). Tout est question de choix dans ce jeu : attendre pour bien préparer un tir, voler ou sauter haut au risque de moins bien viser, dégager à l'arrache au risque que le ballon soit repris ou abandonner un court instant le ballon pour se placer devant son but, tirer en roulade avant, de côté ou en finesse ? Passer par rebond ou tenter le tir ? Monter en attaque sans retenue ou se placer un peu en arrière, moins proche de l'action mais prêt à tout ? Les choix sont permanents, la tactique est donc adaptative. La physique de balle est parfaite, autorisant les rebonds généreux mais pas trop longs pour qui ne sait voler, les déviations improbables, les chocs entre voitures envoyant l'autre valser sur le ballon et marquer... La lourdeur des voitures semble également avoir été calculée avec minutie, ces engins étant à la fois très maniables mais possédant une vraie présence sur le terrain. Grâce à tout cela Rocket League parvient à la fois à proposer du hasard et de la vraie différence entre les joueurs par l'habileté et l'expérience. Une alchimie délicate et rare.
Au final, c'est simple : Rocket League est incroyablement fun, on s'extasie sur ses exploits et on rigole lors des gros échecs honteux. Il n'en fallait pas moins pour se hisser au niveau des meilleurs jeux multijoueurs.