Cette pochette est magnifique n'est-ce pas ? Elle semblait promettre un monde enchanteur, épique et captivant. Mais quand j'ai ouvert la boîte, le contenu m'a vite fait déchanter.
J'ai aimé cet univers onirique où l'unique but était de ramener à la vie la dulcinée de Wanda en combattant seize colosses. C'était vraiment cool de gambader dans les plaines avec notre fidèle Agro,de pointer son épée vers le soleil pour connaître sa destination, de trotter avec notre destrier vers un combat s'annonçant des plus épiques sous une musique magnifique aux airs mélancoliques. Notre héros n'est pas très charismatique, il a un tapis en guise d'accoutrement sortie de 'Mondiale Moquette' mais sa cause est si noble, qu'on l'aime rien que pour ça. Puis ensuite, on grimpe sur des parois fleuris où on monte tant bien que mal jusqu'à sauter entre parois murales afin d'atteindre le sommet où une surprise de taille nous attend. Un monstre. Un géant si beau, si mignon, on a pas envie de le tuer, mais il le faut pour notre bien aimé. On court, on lui tire dessus avec notre arc de misère, on prend du plaisir à le découvrir. Le combat peut durer jusqu'à une heure mais c'est tellement fascinant de chercher à atteindre ce point faible pour insérer violemment son épée jusqu'à mort s'en suive. Bim, le colosse s'écroule, et nous sommes rattrapés par d'étranges 'liens noirs' qui nous pourfendent, et nous nous réveillons dans la même chapelle où on a commencé.
Puis très vite, les belles plaines deviennent d'immenses forêts où l'on se perd facilement, on parcoure d'interminables déserts où il est impossible de savoir où aller car y a pas de soleil pour notre putain d'épée magique de merde, on martèle cette touche Triangle pour monter sur ce canasson car il est impossible de monter dessus lorsqu'il est en moindre mouvement, puis on martèle cette touche Croix pour crier "trav'lo" pour appeler son poney et on continue de massacrer le bouton pour qu'il magne son cul à plein galop à trouver un colosse dont on va se prendre la tête à chercher ce bête point faible fluorescent qui brille sans raison. Puis, parfois au bout d'une heure, on va même chercher sur internet pour apprendre que pour le buter, faut le faire trébucher via un geyser, puis monter dessus par le milieu du ventre et s'accrocher à mi-parcours pour ensuite ne pas tomber... on a juste envie de s'arracher les cheveux. Puis au final, pourquoi à chaque fois on se fait pourchasser par des traits noirs où on comprend que le démon pénètre en nous, mais que cependant le héros n'évolue pas au niveau des compétences, ni au niveau psychologique, ce qui est incohérent avec la scène finale.
Puis c'est cool de tomber d'une falaise de 50 mètre pour atterrir dans une flaque d'eau en ne perdant que la moitié de sa vie, pour enfin nager tranquillement en rangeant son épée, mais que le héros s’obstine à patauger à une seule main comme s'il avait conservé son arme. Puis bien sûr il range son arc, dans son étui à épée, normal. La seule est unique qualité au final, c'est cette période de duel. Ou on affronte nos colosses sous une musique des plus réussies, cependant on prend du plaisir à se battre seulement sur une minorité de colosse. Celui qui m'a le plus marqué, est l'oiseau au dessus du lac, sur laquelle on saute dessus en plein vol, où on s'obstine à ne pas le lâcher malgré ses retournées à couper le souffle, où on lui assaille d'énormes coups dans la tête puis dans l'aile gauche, pour l'achever en un mini coup sur l'aile droite, pour enfin se faire sodomiser par nos fameux traits noirs. Ou on combattra d'autres colosses, très réussis esthétiquement mais souvent détestable à combattre.
C'est ultra-répétitif, et ça c'est impardonnable, cette redondance des actions est tout bonnement insupportable, voir cette statue qui explose, pour ensuite avoir une voix mi Latin - mi Russe - mi Mec Bourré nous guider avec des paroles lourdes, ça va 5 minutes, et pas dix heures. Puis le jeu est particulièrement ennuyeux, tellement qu'il semble inimaginable d'enchaîner plus de trois colosses d'affilé lors de la première immersion dans ce jeu au potentiel si fort. Malgré l'ambiance poétique et cette musique sublime, ce jeu souffre d'un surcôtage hallucinant. Vous allez me dire que vous pris du plaisir devant cet ultime boss, où l'on doit passer nos plateformes une à une sans faute, jusqu'à grimper jusqu'à son bras, puis sa tête, le tout en 34 fois ? Je ne vous crois pas.
Finalement, le meilleur dans ce jeu, est cette fin, cette cinématique poignante et émouvante, qui nous rappelle qu'au final on a pas combattu ses seize machins sans raison, cette noble cause n'était pas inutile. En plus, il y a une petite biche. Et ça, ça n'a pas de prix.