Tout d'abord, je tiens à préciser que je suis un néophyte en ce qui concerne les SMT. N'ayant joué à aucun opus de la branche principale (faute de traduction hormis pour le Nocturne Maniax), j'ai au préalable fini les excellents spin-off de la série que sont Persona 3 et 4, le innocent sin attendant patiemment que je le découvre sur ma PS3. Sur mon étagère se trouvaient les épisodes Nocturne Maniax ( ou Lucifer's call) et les deux Digital Devil Saga...il fallait donc commencer quelque part et mon choix s'est porté sur DDS 1 qui selon les dires, faisait figure de parfaite entrée en matière dans l'univers des SMT.
Le monde que l'on nous présente dans ce jeu s'appelle le Junkyard, un monde apocalyptique déchiré par des conflits entre plusieurs tribus. Cette guerre prendra plus de poids lorsqu'un pouvoir étrange est attribué à tous, leur permettant de se transformer en démon et les incitant à dévorer leurs ennemis pour survivre et atteindre le Nirvana, une sorte de paradis. Le scénario est bien mis en scène, développant de nombreux thèmes matures et sensibles. Même s'il est au final sous-exploité, il n'en est pas moins très original. Le jeu est également parsemé de références à l'hindouisme et au bouddhisme comme par exemple le nom des lieux visités au cours de l'aventure qui font référence aux 7 chakras du yoga, le nom de nos héros démoniaques étant ceux de divinités hindoues et au niveau de l'architecture (je pense notamment au temple.)
D'ailleurs, l'originalité qui marque ce titre est frappante d'entrée, une guerre qui devient tout à coup motivée par un instinct animalier plutôt que par un esprit de conquête et de soif de pouvoir s'ajoute au fait qu'en dépit de ce que nos héros pourront dire, on va quand même devoir conquérir ce monde (c'est assez rare pour être souligné dans un J-RPG, même si on s'approche carrément d'un D-RPG) par la force et la destruction (ainsi que le cannibalisme). Notre groupe mérite-t-il plus qu'un autre l'accès au Nirvana ? Notre succès dépend de la mort des autres et ça secoue un peu au début à cause de la manière...
Les personnages ont un trait de caractère assez marqué, entre l'irascible Heat, la fragile Aguilla, l'innocente Sera, le "silencieux" Serph (bon ok je sors...). Il n'empêche qu'on aura quand même le temps de s'attacher à eux en dépit d'un travail approfondi sur le background des persos et du jeu en général, surtout grâce à des réactions aux divers événements très réalistes et on sent de suite l'impact psychologique de cette guerre à travers eux.
L'atmosphère du jeu est indéniablement l'un des points forts du jeu, la bande sonore est partagée entre différents morceaux de jazz et de rock et accompagne parfaitement l'aventure. On ressent cette dépression, ce vide, ce chaos, ce désespoir...
Le système de combat et ses press-turns est également très bien ficelé, jonglant entre combos, transformations et stratégies diverses. Le système de mantras est d'ailleurs excellent, on peut customiser ses personnages à son bon vouloir et en prenant en compte leurs différentes faiblesses, leurs caractéristiques au combat, etc, il y a matière à réfléchir afin de gagner des coups supplémentaires à tous les tours (un coup critique ou trouver le point faible de l'ennemi vous fera gagner un tour tandis que rater son attaque ou en effectuer une inefficace vous en fera perdre un.)
Pour ce qui est de la durée de vie, comptez entre 35 et 40 heures pour l'aventure principale et bien plus pour ce qui est des boss cachés. Le jeu n'est pas d'une difficulté excessive mais il n'est pas facile, loin de là. Les random encounters étant légions et archaïques (tous les 10 pas quasiment...) , le système d'attaque surprise est exagéré...surtout (oui ça m'est arrivé plusieurs fois) quand l'équipe d'en face met tout votre beau monde K.O. sans que vous n'ayez eu l'opportunité de commencer votre tour...(Retour en arrière de 2 heures... Chouette ! Et c'est gratuit !)
C'est cependant une excellente entrée en matière et il me tarde de commencer sa suite et le très mystérieux Lucifer's call. DDS est un très bon jeu, peu accessible certes mais qui vaut vraiment le détour pour toutes les raisons citées un peu plus haut (Pas envie de résumer, il est tard...et je suis paresseux...)