A première vue Spec Ops : The Line a tout du TPS tristement classique et rapidement ennuyeux typique de ces dernières années, et force est de constater que le gameplay n’a pas grand chose d’original et reprend tous les poncifs du genre. Ce n’est donc clairement pas de ce côté là que l’on cherchera un éclair de génie. Néanmoins, le tout fait bien le travail, et est efficace à défaut d’être rafraichissant.
Techniquement c’est pareil d’ailleurs, un moteur fatigué qui livre des graphismes dans la moyenne, mais qui n’impressionnent pas.
Mais l’intérêt du jeu est à chercher ailleurs, du côté du scénario.
En effet, Spec Ops : The Line est, tout comme le film Apocalypse Now, inspiré de la nouvelle de Joseph Conrad "Au coeur des ténèbres". Et comme le film de Coppola, le jeu ne garde que les grandes lignes de l’oeuvre originale pour les intégrer à un contexte différent, prenant place dans un Dubaï enseveli et en proie au chaos le plus total.
La première chose qui frappe c’est l’absence totale de manichéisme, ce qui dans ce genre de production est déjà un énorme point fort, mais surtout une portée psychologique énorme. On sent bien l'évolution des personnages et de leur psyché au fur et à mesure de leur profonde plongée dans les affres de la guerre. Sans oublier un twist final réellement excellent que je ne vais bien entendu pas divulguer ici.
Très bon point également pour la bande-son, composée majoritairement de vieux morceaux rock intégrés directement dans l'univers du jeu de manière intelligente, grâce aux ondes radio et aux hauts-parleurs accrochés un peu partout dans la ville, dont la présence est justifiée par la trame du jeu. Ces ondes radio nous permettent également de subir les sarcasmes de Mr Radio, personnage apportant encore un peu plus de cachet au jeu.
Un jeu qu'il faut faire au moins une fois, pour une expérience différente de ce à quoi nous ont habitué les productions du genre et, pour ma part, une bonne grosse claque dans la gueule.