Les Bitmap Bros. avaient l'aura à cette époque. Dans les années 90' les joueurs micro ne juraient que par leurs jeux à l'ambiance et au cachet graphique si particuliers. Des sprites reconnaissables au premier coup d'oeil, les artworks de leurs jeux ornant les couvertures des magasines spécialisés.
Des orfèvres du jeu fun et mature, élevés au rang de stars de la programmation tant la sortie de leurs prochaines disquettes étaient attendue bave aux lèvres et caleçons souillés par toute une bande de connaisseurs avisés.
Speedball 2 a grandement joué dans la réputation de "barbares" des développeurs. A vrai dire, c'est par ce jeu que je les ai découverts. The Chaos Engine et Speedball 2 ont chamboulé ma vie de joueur. La violence n'était plus que visuelle, elle venait de s'inviter dans le gameplay, mais surtout elle était facultative : c'est à dire que c'était au joueur de décider si il voulait faire parler son côté sadique ou pas forcément.
Même "Magic Pockets", leur jeu de plate-formes avait un petit côté malsain de par ses sprites si particuliers qui rappelaient immédiatement à leurs jeux antérieurs, alors que foncièrement le jeu était plutôt mignon.
Le cas de Speedball 2 est un cas d'école. Un tournant vidéo-ludique indéniable tant les Bitmap Bros. ont soigné leur bébé. Le fun d'un jeu de sport, allié à la violence des contacts entres joueurs. Le handball revisité à la sauce futuriste, un peu à la manière du Rugball dans les épisodes de Cobra. Un rapprochement que j'avais fait à l'époque en nommant les membres de mon équipe comme ceux de l'équipe du blondinet au cigare.
Ce qui m'amène à parler de la richesse des modes de jeu, aussi bien seul qu'avec un pote. Des championnats, un mode saison dans lequel on peut custo son équipe et tous ses membres, avec de l'équipement à débloquer et acheter. Grandiose !
J'en parle comme ça tout simplement car c'était une première, on est tout début 90', une telle variété n'était pas franchement monnaie courante.
Mais ce qui scotchait au moniteur c'était cette variété dans l'action surtout : des matchs remplis, une maniabilité qui paraitrait un peu rigide aujourd'hui mais qui coulait de source en son temps, plusieurs façons d'engranger des points autrement qu'en marquant des buts, avec toujours cet objectif à moitié caché d'en foutre plein la gueule à l'adversaire. Une ambiance sonore mythique, les son du public, on entendait aussi le vendeur de glace qui gueulait "ice-cream, ice-cream" dans les gradins.
De grands moments, gravés comme points de référence, qui font de ce jeu - du moins dans mon vocabulaire - un indiscutable hit incontournable.