Jusqu'au mitan des années 2000, Ubisoft avait atteint une sorte d'osmose entre la productivité et la qualité. Ghost Recon était une valeur sûre, Prince of Persia s'offrait une renaissance de premier ordre et Splinter Cell avait accouché d'une trilogie extrêmement apprécié des fans d'infiltration. Après ? C'est compliqué. L'étoile de certaines licences ont lentement perdu de son éclat. Faute de renouvellement. Ou d'une rénovation de façade hasardeuse. Ce qui est le cas pour notre ami Sam Fisher, victime d'une orientation bizarre qui allait à l'encontre de ses propres bases. D'abord avec Double-Agent, tentative maladroite où les jeux sur l'obscurité étaient pas mal gommés. Puis le volet suivant, Conviction, mettait encore un peu plus l'action au centre de son système de jeu. Il faut croire qu'Ubisoft ne savait plus où aller avec Fisher et sa clique. Il eut été préférable de regarder un peu mieux la concurrence, en travaillant mieux...son univers, son intrigue, ses personnages par exemple. Je dis ça, je dis rien.

Conscients d'avoir déçu une partie des fans, Blacklist (le dernier à ce jour) tente de revenir vers les origines. À dire vrai, la production tient ses promesses. On garde certaines mécaniques des précédents (le marquage, par exemple) mais on l'applique à des missions où l'ombre et la finesse (enfin un peu) priment sur le bourrinage. Ce qui se révèle plaisant sur une grosse partie du jeu, avec en plus des missions secondaires qui contiennent quelques challenges pour les inconditionnels du zéro alerte. Vous avez la possibilité de customiser votre Sam avec des équipements plus efficaces, silencieux ou utiles,...Globalement, on peut tout finir sans gadgets ni amélioration. Par contre, la forme du jeu de couloirs est une fois de plus évidente et les capacités de Fisher évoquent parfois plus le Prince de Perse qu'autre chose (pas mal pour un vétéran de cinquante berges). En général, les diverses missions se remplissent en 30/40 min maximum. Le niveau baisse d'un cran sur les dernières, notamment le passage à Guantanamo qui est une vraie déception. Peu d'obstacles, peu de défis; malgré les promesses (une prison, des gardes, des chiens), on la termine en un petit quart d'heure sans se presser. Les suivantes remontent un peu la difficulté mais pas de quoi rester bloqué au delà d'une ou deux minutes. Un problème qui aurait pu être évité si l'IA des adversaires n'était aussi sommaire. Attirer un ennemi dans un coin pour l'éliminer sera facile, et on peut répéter le même schéma à volonté. Blacklist a également un système de checkpoint parfois curieux, en vous téléportant à un autre endroit que celui où vous étiez en arrivant. Pour le reste, R.A.S. L'histoire, on s'en tape toujours comme d'une guigne et les protagonistes sont plats, Fisher compris. Ubisoft a semble-t-il épuisé le filon, et la franchise est depuis lors en sommeil. Chaos Theory reste le volet le plus immersif, et Splinter Cell l'outsider qui n'a jamais bougé de place.

ConFuCkamuS
6
Écrit par

Créée

le 18 févr. 2025

Critique lue 6 fois

ConFuCkamuS

Écrit par

Critique lue 6 fois

D'autres avis sur Splinter Cell: Blacklist

Splinter Cell: Blacklist
alb
9

Sam t'as tuer

J'avais beaucoup aimé Double Agent pour ses environnements (le navire pris dans la glace..), et son gameplay un poil subtil (jouer l'agent double avec ce que ça sous entend de stress et de...

Par

le 2 sept. 2013

17 j'aime

2

Splinter Cell: Blacklist
Superkebab
9

Fisher Priceless

Ouf. Ubisoft a compris. Ubisoft a compris que ce que l'on aimait dans les 4 premiers Splinter Cell, c'était l'infiltration. Après un Conviction ultra bourrin, on a droit à un retour aux sources...

le 12 oct. 2013

8 j'aime

Splinter Cell: Blacklist
Romain_Gallego
7

Bien... Mais pas trop

Etant un fan absolu de Splinter Cell Chaos Theory, je ne voyais en Blacklist que le prolongement du déclin de la série duquel on a assisté avec Conviction. Finalement je me suis trompé, le jeu est...

le 27 févr. 2014

7 j'aime

Du même critique

Dune
ConFuCkamuS
4

Anesthésie Spatiale

Peut-on partir avec un avantage si l'on décide d'aller voir l'adaptation d'une œuvre matrice dans la littérature ? Oui, en ne l'ayant pas lue. Il n'est pas toujours aisé de jongler entre...

le 15 sept. 2021

67 j'aime

8

I Care a Lot
ConFuCkamuS
4

Épigone Girl

Dur d'échapper à son rôle phare. Propulsée sur le devant de la scène avec le rôle d'Amy dans le d'ores et déjà classique Gone Girl réalisé par David Fincher, l'actrice Rosamund Pike n'a pas ménagé...

le 20 févr. 2021

60 j'aime

Les Trois Mousquetaires - Milady
ConFuCkamuS
3

Tous pour presque rien

Huit mois, ça peut être un vrai obstacle à la compréhension à l'ère du streaming et du binge-watching. Tout spécialement si vous vous lancez dans la suite d'un film pas très fameux, et que cette...

le 13 déc. 2023

57 j'aime

7