Quand le jeu de rôle Japonais avait encore des Challengers
A l'époque où Square soft et Enix se livraient une guerre saine, on pouvait constater une bonne innovation et une créativité assez constante dans les séries phares.
Paru juste après Final Fantasy 7, dont il a repris le passage à la 3D, il a su s'imposer grâce à une gestion de l'action en continu, des interactions constantes entre les personnages clefs, une durée de vie incroyable, des graphismes impeccables et une trame excellente.
Le mélange heroïc Phantasy et sci-fi est assez ancré dans la série et réussi à chaque fois. L'histoire, bien que peu originale, se tisse avec une trame constante, l'apparition de nombreux personnages secondaires que l'on peut enroler et un game play bien pensé.
Tout se joue en temps réel, et sur une aire de combat qui peut être assez vaste. La rapidité est donc primordiale et la bonne gestion des capacités de vos alliés impérative.
Chaque combat ramène des points d'aptitude, que l'on peut dépenser en améliorant les compétences et savoirs-faire de chaque perso. Ca va de la magie à la cuisine, en passant par des capacités bien spécifiques, comme persévérance, qui permettra de faire baisser le coût d'acquisition des nouvelles compétences.
Les attaques spéciales, que l'on peut allouer à L1 et R1, sont totalement upgradables et faciles à utiliser. Les magies sont agréables à regarder et également facilement utilisables.
On peut également passer des heures à créer des objets en fonction des capacités obtenues et upgradées après chaque passage de niveau.
Vous l'aurez compris, le jeu dispose d'un Gameplay très riche, et si l'on y ajoute la possibilité de se déplacer partout sur la carte, on obtiens un jeu doté d'une liberté d'action franchement incroyable.
Ce qui frappe néanmoins dans ce jeu, c'est la beauté du titre, surtout due au fait qu'on n'utilise que peu de 3D temps réel au profit des éléments de décors en précalculé. Vous aurez donc des graphismes plus léchés que dans Final Fantasy VII, au grand damne des joueurs de l'époque, qui lui reprochaient une action plus bourrine et surtout des graphismes moins axés sur la 3D. Mais avec le recul, je trouve que ça n'a pas grande importance. Le jeu reste très beau et agréable à jouer.
Dernier point concernant la technique, les combats sont beaucoup moins fins qu'un final Fantasy ou qu'un Genso Suikoden, du fait précisément de l'action en temps réel. Il sont plus dynamiques, mais moins techniques, c'est un fait.
La difficulté est aussi assez élevée, ce qui est une constante dans la série. Inutile d'espérer battre le boss final avec un niveau 30, comme dans son homologue de Squaresoft. Il vous faudra une préparation digne de ce nom et pratiquer le leveling avec assiduité.
En revanche les musiques sont très moyennes, largement en-dessous des classiques de Nobuo Uematsu, et ce malgré un large panel d'effets numériques de très grande qualité. Mais ce n'est pas non plus ce qui fait l'intérêt du titre, on peut largement passer outre.
Ce que j'adore dans Star Ocean Second Story, c'est surtout son ambiance, largement servie par un humour omniprésent et une trame science-fiction / heroïc Fantasy de haut-vol. Les vannes que s'envoient les persos, notamment avec les remarques cul cul de Rena ou de Claude sont un vrai régal, on sent le contrepied et la volonté de se démarquer du grand rival, Square, et ça fait du bien. Ça donne un effet scénaristique piquant et assez cool au titre. On ne tombe toutefois jamais dans l'extrême niaiserie, parfois vraiment insupportable et tristement commune à la plupart des titres Japonais, ce qui rend le titre d'autant plus abordable pour un occidental.
L'histoire gagne en profondeur graduellement, jusqu'à atteindre une immersion totale avec les dialogues et les interactions entre tous les personnages. Du coup on peut avoir plus de 80 fins différentes.
C'est quand même notoire. Et l'action est continue, ce qui est très rafraichissant. Je recommande ce titre car il est vraiment très immersif et très agréable à jouer.