Fans de John Woo, de flingues volants et de cadavres criblés de balles perçantes, d'explosions de décors et de ralentis fameusement spectaculaires, j'ai le jeu parfait pour vous : Stranglehold, vibrant hommage à ce qui fut l'âge d'or du cinéma d'action Hongkongais, porté par les films génialement esthétisés d'un certain John Woo, avec ralentis et défouraillage à la pelle.
Dans la droite lignée de The Killer ou d’À toute épreuve, dont il est la suite alternative, le jeu qui nous intéresse aujourd'hui passionne par son rythme intense et l'âme qu'il possède, l'âme pure et dure des films de Monsieur Woo. Pétaradant, explosif et spectaculaire, jouant tout autant sur la pyrotechnie que sur la destruction de la majeure partie de ses décors, Stranglehold est un meilleur John Woo que les derniers films estampillés John Woo.
C'est au final le moyen de rester un peu plus dans l'âge d'or révolu du cinéma d'action chinois, de perpétuer quelque temps encore la tradition des grands films d'action avec Chow Yun Fat, sûrement le plus grand action man chinois. Démentiellement jouissif, le jeu trouvera l'apogée de son délire dans ses ralentis esthétisés et simplement fantasmagoriques pour tout fan de l'oeuvre de Woo ( ou des films d'action en général ) : avec tes deux guns, tu shoots du malfrat par centaines, tu les massacres sans pitié, le sourire aux lèvres et la banane aux joues.
Parce que c'est aussi cela, le cinéma de Woo : des scènes d'action survoltées portées par une mise en scène aux petits oignons, avec le sens du rythme et du cadrage. Le jeu ne déroge pas à la règle, continuant dans la droite lignée de ce qui a déjà été fait, quitte à tomber ensuite dans une certaine banalité.
Parce qu'il faut bien reconnaître que le jeu n'invente rien, et même si l'hommage est très flatteur, les emprunts sont trop nombreux pour que sa note soit encore meilleure. TPS classique à la Max Payne ( avec quelques effets en plus ), Stranglehold commence également à lasser une fois que la fin se profile. Ne parvenant jamais à vraiment renouveler son gameplay, il reste toujours dans les mêmes gimmicks, dans les mêmes types de missions, de meurtres et d'exécutions, ne cherchant jamais à transcender son matériau de base.
Au final sympathique série b, on pouvait malheureusement en attendre plus, surtout lorsque l'on tombe sur pareil hommage. On pourrait aussi lui reprocher des graphismes vieillissants; j'aime à penser que le kiff est tellement puissant que l'on pourra facilement passer outre. A noter un level design qui est lui-même assez banal, même s'il remplit correctement son contrat, sans trop faire non plus. C'est du bon, sans plus.
Dommage, le début promettait monts et merveilles.