C'est le premier mot qui me vient à l'esprit tant tout le jeu exhale une espèce de rigueur nordique impitoyable. De toute évidence, Konami a parfaitement compris comment rendre palpable ce folklore européen rugueux et sombre. Ca passe par l'univers graphique et musical du jeu: des châteaux rocailleux aux caves osseuses et bibliothèques hantées et leur bestiaire, compilation exhaustive de tout ce qu'a pu générer le fantastique occidental aux XVIII et XIXe siècles (squelettes en tout genre, chauves-souris, momies, morts-vivants, vampires, fantômes etc.), et les musiques castlevaniesque à souhait qui viennent apporter un souffle épique à la conquête de ces terres hostiles. Mais ça se ressent surtout dans le gameplay, d'une rigidité étonnante. Le personnage est lent, les sauts lourdingues, c'est rugueux jusqu'à l'absurde (et encore plus en PAL). Le level design est à l'avenant, dirigiste et impitoyable, rempli de pièges et d'ennemis à pattern. Vous allez filer droit croyez moi. Le jeu va même jusqu'à profiter d'absurdités de gameplay comme l'impossibilité de sauter lorsqu'on a emprunté un escalier pour mettre des bâtons dans les roues au joueur.
Et il y a les boss. Alala les boss et leurs patterns réglés au millimètre pour que le moindre pas de côté soit sanctionné. Le dernier level qui vous en fait enchaîner 4 pour se terminer par un Dracula légendaire va vous faire suer du sang.
Mais dans ce monde lourd et brutal, il y a votre fouet, arme principale du jeu (que l'on peut varier avec une arme projectile secondaire à utilisation limitée), d'une extrême souplesse puisque l'on peut, en laissant le bouton appuyé le manier absolument librement pour en faire comme une sorte de bouclier mouvant. On a alors l'impression étrange de diriger un serpent fou et agile attaché à cette enclume qu'est le personnage. Un soupçon de légèreté bienvenu dans cet enfer brutal.
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