Super Mario Bros. Wonder
7.8
Super Mario Bros. Wonder

Jeu de Nintendo EPD et Nintendo (2023Nintendo Switch)

Au Royaume des Fleurs, situé non loin du Royaume Champignon, le prince Florian est très heureux d'accueillir Mario et ses amis. Alors qu'il leur présente les fleurs prodiges, qui assurent la paix et l'harmonie en son domaine, le maléfique Bowser s'en empare. Il a évidemment d'autres projets pour ces objets très puissants... Le prince n'a pas le choix : aidé de ses amis du Royaume Champignon (plusieurs personnages à jouer sont au choix), il va devoir partir à la poursuite des graines prodiges pour arrêter le roi des Koopas


Ça faisait longtemps que je n'avais pas touché un Mario — près de 20 ans, en fait. Je garde de bons souvenirs de New Super Mario Bros. (2008 déjà, ça nous rajeunit pas !), qui avait subi un ravalement de façade suffisamment moderne pour attirer de jeunes joueurs tout en restant suffisamment classique pour garder les plus anciens fans du plombier moustachu. C'était très certainement l'ambition affichée par Nintendo à l'époque, et si le jeu n'était pas aussi mémorable que d'autres, il restait plutôt fun avec une difficulté bien dosée.


Ma première réaction de ringard sans doute pas vraiment à jour sur les jeux Mario, c'était que Super Mario Bros. Wonder a subi un genre d'effet Kirby : très joyeux, animé, coloré, jusqu'au kitsch (j'espère que vous aimez les couleurs tapageuses), il a un style pop bubble gum très enfantin qu'on adore ou qu'on déteste... Bien moins sobre que les Mario classiques, il s'avère aussi plus vivant, moins rigide. L'esprit de l'univers du moustachu est néanmoins bien préservé ; sur certaines choses, on reste dans du classique (la montagne enneigée, les niveaux de fin baignant dans la lave...) avec la juste dose de nouveautés. La principale, ce sont les fleurs prodiges, capables de déclencher des animations et parties de niveau spéciales pour attraper les graines prodiges, ce qui peut complètement transformer la partie ; d'un côté, on pourrait se dire que ce serait une honte de passer à côté d'un level design dynamique en 2024, mais c'est vraiment bien foutu et apporte une dose de fraîcheur au titre. Côté ennemis, on a aussi pas mal de nouvelles bestioles plutôt marrantes déterminées à stopper notre course. Autre petite nouveauté : il est possible d'acquérir des badges donnant des pouvoirs et toutes sortes d'avantages, qui peuvent vous rendre la vie plus facile en fonction du niveau. Sympa, même si cette mécanique ne révolutionne vraiment pas la jouabilité globale.


Super Mario Bros. Wonder s'adresse clairement à un public jeune — je veux dire, plus jeune qu'à l'accoutumée. Le jeu est facile : les niveaux quatre-cinq étoiles (les plus durs) étant des niveaux moyens pour quiconque a déjà touché un Super Mario World ou un Super Mario 64. Les vies sont achetables dans les magasins poplin grâce aux pièces mauves distribuées en quantités généreuses, aucun risque de tomber à cours ! Si on ajoute qu'il suffit d'incarner un personnage qui ne subit pas de dégâts comme Yoshi si on se sent trop perdu, cela donne une absence quasi totale de challenge regrettable pour les joueurs matures. On a connu Nintendo plus exigeant dans sa conception de niveau, plus désireuse de pousser le jouer de donner le meilleur de soi-même, dans un esprit ganbaru très japonais. Dommage, d'autant que les niveaux sont relativement courts, quand ils ne sont pas tout simplement des mini-jeux...


Malgré tout, Super Mario Bros. Wonder n'a rien d'un jeu contemplatif qui se reposerait sur son univers. On court, on saute, on fait valser des ennemis, bref, on ne s'ennuie pas, et on arpente avec plaisir ce monde mignonnet et guilleret. Entraînantes, les parties se vivent presque comme un moment musical... pour peu qu'on se laisse entraîner, bien sûr. Super Mario Bros. Wonder est un peu comme la vaporwave (avec le même goût des couleurs passe-partout) ou Disneyland (en bien moins cher) : soit la magie opère, soit elle n'opère pas. Je ne dois pas avoir tout à fait perdu mon âme de gamin, car sur moi, elle a fonctionné, même si (nostalgie oblige) je ne peux m'empêcher de penser que Mario, c'était (un petit peu) mieux avant.

C4r4mel
7
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le 22 juil. 2024

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