Mario Kart c'est une institution du jeu vidéo. Toujours copié jamais égalé, même par lui même. Tout est partit de la version Super Nintendo, au début tout comme F-Zero, ce n'était pas un jeu destiné à connaître de suites. Juste un titre original pour la sortie de la console. Alors pourquoi ce succès, toutes ces suites ? La réponse se trouve dans la version SNES de Super Mario Kart.
Un jeu sans aucune concession, difficile, injuste, frustrant mais au final, sacrément bien équilibré. On trouve derrière Super Mario Kart Hideki Konno créateur discret de cette série désormais mythique. Il est dirigé par Miyamoto et ça se ressent fortement dans le jeu. Le charme de cet épisode tient dans son coté impitoyable. L'ordinateur triche, à des avantages honteux, ça bastonne sec dans le mode le plus difficile et c'est parfois très frustrant. Mais de l'autre côté, le gameplay est riche et chaque personnage à des particularités bien tranchées, je dirai adapté au profil du joueur : bourrin, rapide, filou... c'est typiquement la patte Miyamoto.
Techniquement le jeu n'est pas exceptionnel, il se laisse regarder mais reste au final très dépouillé ce qui est un avantage au niveau de la lisibilité des circuits. Ceux-ci sont toujours très clairs et visuellement fonctionnels. Impossible de pester contre un quelconque mauvais level design. La jouabilité est, comme sur les jeux de cette époque, précise à la limite du psychopathe. Ce qui rend les parties de haut niveau particulièrement jouissives, on y reviens très facilement à 2 contre l'ordi. D'autant plus que c'est le seul Mario Kart qui propose un challenge GP à 2 avec des particularités de gameplay jamais reprises ensuite.
C'est là le charme unique de cet épisode. C'est la seule version où il est obligatoire d'arriver dans les 4 premiers pour pouvoir accéder à la course suivante, vous avez aussi la possibilité de recommencer la course en cour. Quoi qu'il arrive, si vous ne parvenez pas dans le top 4 ou que vous utilisez un "retry" vous perdez une vie, au bout de 3 c'est terminé. Croyez le, ça arrive très souvent du fait d'une autre particularité : les personnages du jeu contrôlés par la console ont des objets spécifiques que le joueur humain n'a pas. Ainsi Bowser défèque des boules de feux particulièrement gênantes, la princesse a une diarrhée de champignons qui vous rapetisse alors que Yoshi nous pond des œufs qui vous stoppent net. Leurs objets n'étant pas limités... bref une belle pagaille qui donne, mine de rien, un caractère une épaisseur aux personnages contrôlés par la machine.
Dernière particularité de Super Mario Kart, les objets. Chacun sait que les épisodes contemporains de cette série distribuent les objets selon votre classement en course. Si vous êtes dernier vous aurez un objet plus efficace (carapace bleu par exemple) que si vous êtes premier (simple banane). Eh bien dans Super Mario Kart la distribution des objets est totalement aléatoire. Pas de favoritisme sur le dernier et seul les 2 joueurs humains on des objets "standards" les joueurs contrôlés par la console ont eux un objet spécifique. Cette particularité de gameplay, alliée au fait de pouvoir jouer à 2 en GP, et donc avec machine très énervé en 150cc, donne une pèche jamais retrouvée ni refaite dans les épisodes suivant.
Avec cela, des musiques loufoques et des bruitage burlesques le jeu prend une dimension qu'aucun autres Mario Kart ne réussira à reproduire. Ne croyez pas que Super Mario Kart est le meilleur par nostalgie, il l'est parce qu'il a un caractère, qu'il vous fera souffrir de part son gameplay qui ne fait aucune concession et sa jouabilité extrêmement précise. Ici vous ne gagnerez pas grâce aux objets qui vous donnent l'avantage si vous êtes dernier. Non, vous gagnerez parce que vous savez jouer et les objets seront juste un prétexte vindicatif pour titiller la colère de votre adversaire de jeu.