Yoshi’s Island est désormais reconnu comme un titre classique, innovant et magnifique, mais il est important de rappeler que cette reconnaissance s’est construite a posteriori. Sorti en 1995, il fait partie des derniers jeux de la SNES en termes de date de sortie. Parallèlement, la PlayStation bouleversait les écosystèmes de consoles connus. En 1996, les amateurs de Nintendo (entre autres) recevaient la claque du siècle avec la 3D de Mario 64. Pour ma part, Yoshi’s Island a aussi souffert de son univers trop enfantin, qui me semblait (à tort) être un simple jouet pour tout-petits. Je dois avouer que, même aujourd’hui, le cri de bébé Mario me plonge dans un état de stress intense. Une fonctionnalité désagréable, mais efficace en termes de game design.
Tous ces éléments ont fait que j’ai longtemps ignoré ce jeu, bien que je possède la cartouche originale depuis toujours. Pourtant, s’il vous plaît, accordez-vous le plaisir d’y jouer sur une télévision CRT et vous verrez. C’est incontestablement l’un des plus beaux jeux de plateformes 2D. Les couleurs, les environnements, les animations, tout est magnifiquement réalisé et donne l’impression que le jeu a été développé par des indépendants talentueux en 2020. Malgré quelques petites faiblesses artistiques, les musiques signées Koji Kondo sont splendides, mais malheureusement trop peu nombreuses, ce qui peut entraîner une certaine lassitude à force de les entendre en boucle.
Pour le reste, la puce graphique Super FX-2 ajoutait réellement quelque chose d’unique, notamment par l’intégration d’éléments en 3D. Le style graphique griffonné crée une atmosphère particulière. Il est évident que le jeu a bénéficié de la création d’un moteur graphique sur mesure, ce qui est rare et presque « frivole » pour une console en fin de vie.
Le gameplay est également très innovant, avec la mécanique de lancer d’œufs qui est explorée sous toutes ses facettes. Contrairement à Super Mario World, Yoshi’s Island est moins centré sur les compétences de plateformes et davantage sur la variété des mécaniques et l’utilisation d’objets permettant de progresser. Contrairement à Mario, j’ai trouvé que les boss, bien que simples, sont réellement innovants et mémorables. Mes préférés sont le « boss où l’on se retrouve dans l’estomac d’une grenouille » (https://www.youtube.com/watch?v=u25Tzc6R0Uc) et celui sur un « planétoïde minuscule, comme dans Mario Galaxy » (https://youtu.be/UptQhapDWjo?si=TFkX0Sp6UeMjBKSb&t=266).
En résumé, un jeu qui procure une sensation de bien-être, ni trop difficile ni trop long, et qui mérite l’attention de tout gamer un tant soit peu sérieux.