Grand fan de leur travail narratif et atmosphérique sur Gone Home, j'avais hâte de me plonger à l'aveugle dans le prochain jeu de Fullbright.
Dans sa forme, l'aventure est plus vivante que Gone Home : la présence de vraies interactions fait que l'environnement fait moins "musée", la mise en scène est originale et l'écriture évite certaines lourdeurs. Cependant, le contenu est toujours léger : le jeu se finit en moins de 2 heures et les choses les plus excitantes à faire consistent à trouver des codes d'accès. Ludiquement parlant, malgré la mécanique de "contrôle du temps" pendant les scènes (aussi grisante que pratique), beaucoup vont encore grincer des dents. Surtout pour un prix de base plutôt élevé (20 euros). En tant qu'amateur de "simulateurs de marche", je suis toutefois satisfait du gameplay.
L'ambiance est encore une fois excellente, grâce aux graphismes, à la cohérence de l'univers, au propos et à la bande-son. Cependant, je m'attendais à plus d'émotion ou de subtilité pour combler le côté "tranche de vie" et le manque de rebondissements ou de drame dans l'histoire racontée. Pourtant, ce n'est clairement pas la faute du casting ou d'une mauvaise galerie de personnages, mais bien au fond du texte.
Il n'arrive rien non plus au personnage que l'on incarne, qui se contente de regarder ce qu'il se passe. Elle n'a pas vraiment d'intérêt à se plonger dans ces enregistrements, contrairement au protagoniste de Gone Home, ce qui barre la route à tout enjeu.
Pendant mon playthrough, je m'attendais à tellement plus de la part de Tacoma. N'importe quelle de ses phases pourrait être une première demi-heure parfaite d'un jeu plus ambitieux, mais seulement parce qu'il mène à quelque chose. Tacoma, malgré ses réussites, ne mène à rien, et même son twist final n'a aucun impact. On est loin de Gone Home qui avait su me surprendre en retournant mes attentes. Sans être particulièrement médiocre, le jeu de Fullbright aurait gagné à voir plus grand.