Je crois que je pourrais arriver jusqu’au dernier acte tout en ayant les yeux fermés. Si si je vous jure ! D’ailleurs je crois qu’en réalité je ne l’ai jamais terminé, le mini-jeu de la chaufferie m’a toujours énervé. Bon d’accord c’est une étrange façon de commencer cette critique mais je pense que cela témoigne de mon amour pour Gabriel Knight. Enfin pas l’homme mais le jeu, d’ailleurs c’est du deuxième épisode dont j’ai décidé de parler.

Nous sommes encore dans la première moitié des années 90 et deux choses sont la mode (mis à part la musique Grunge), ce sont les point-and-click ainsi que la Full Motion Video (ou FMV pour les intimes). Vous savez il s’agit de ce principe de filmer de vrais acteurs au lieu d’utiliser de simples sprites en 2D ou de modèles 3D. Généralement plus ridicule qu’efficace, ce style s’éteindra bien heureusement aussi vite qu’il fit son entrée. C’est aussi la belle époque pour deux compagnies chères à mon cœur, malheureusement aujourd’hui toutes deux défuntes. Je veux bien entendu parler de LucasArts et Sierra, qui d’ailleurs, étaient les deux meilleures compagnies en matières de ce style de jeux-vidéos. Gabriel Knight restera l’une des franchises phares de Sierra. Mais au lieu de revenir sur l’épisode précédent je vais éviter de trop m’attarder et donc me lancer directement sur The Beast Within.

Dites au revoir à nos amis cajuns de la Nouvelle-Orléans et dites bonjour à nos voisins allemands. En effet, un an après avoir résolu une affaire de meurtres perpétré par un culte vaudou, notre héros va devoir assumer sa tâche de schattenjäger et s’attaquer à une meute de loups-garous planquée en pleine Bavière. Et encore je ne vous ai pas parlé du mystère lié à Louis II, ni de l’Opéra perdu de Wagner, bon en fait en disant ça je viens de vous en parler…du coup…
On alternera donc entre Herr Knight en plein cœur de l’action et Grace Nakimura (son assistance à la librairie) qui elle aura tendance à être plus en retrait par rapport à l’affaire. D’un autre côté elle n’est pas le fameux schattenjäger.

Bref, comme je l’expliquait plus haut, GK2 est un point-and-click en FMV. En règle général c’est mauvais signe, vous n’avez qu’à essayer Phantasmagoria 2 ou Ripper (et encore dans ce dernier il y a Christopher Walken pour sauver la mise) pour comprendre à quel point ce style est désastreux. Mais The Beast Within est une exception qui confirme la règle.
Alors oui certes d’un point de vue graphique c’est complètement dépassé, avec la Full Motion Video on est loin du cinéma vu qu’on arrive même à compter les pixels (j’oserais dire…comme d’habitude).
Techniquement parlant le gameplay est solide et intuitif, en même temps c’est difficile de se planter quand on édite un point-and-click car comme son nom l’indique il ne faut que pointer et cliquer. Les énigmes ne sont pas impossibles, on est loin de la difficulté rebutante d’un Myst, même si l’un des actes du jeu paraitra certainement long pour ceux qui ne sont pas suffisamment attentifs aux moindres détails, mais j’y reviendrait plus tard. Tout se suit dans un ordre logique et reste très intéressant à suivre. On a aussi la possibilité d’examiner chaque objet dans l’inventaire de nos deux personnages jouables et ils n’hésiteront pas à faire quelques remarques de vive voix.

Et je vais donc pouvoir en profiter pour parler des voix et en particulier du doublage français. En version originale les acteurs en eux-mêmes ne sont pas géniaux mais sont tout à fait corrects, par contre je ne pourrais pas dire la même du travail effectué lors de la localisation. Finalement l’acteur principal, Dean Erickson, s’en sort plutôt bien (uniquement si vous jouez à la version anglaise) et il faut savoir que l’acteur qui doublait Gabriel dans le 1er était nul autre que Tim Curry (difficile de passer derrière un acteur de ce calibre, je ne dis pas ça parce qu’il a pris du volume depuis le Rocky Horror Picture Show…même si c’est vrai).
Personnellement je crois que je n’ai jamais rien vu d’aussi ridicule et lamentable ! Et je pèse mes mots, j’en ai vu des doublages de merde que ce soit au cinéma ou dans les jeux-vidéos, mais là on tient une pépite. Alors il faut tout de même souligner le fait que GK2 a entièrement été traduit, ce qui est une excellente chose, même si il me semble que lors d’une lecture d’une lettre on puisse trouver une phrase encore en anglais (mais je ne suis pas sûr de moi). On a un peu de tout comme doubleurs, ceux qui font un travail correct sans plus, ceux qui ne savent pas jouer un simple rôle, ceux dont la voix ne correspond pas à l’acteur et ceux qui évidement n’arrivent pas à se relire. Alors vous pouvez croire que je plaisante et que j’en rajoute juste pour le plaisir, j’aimerais oui mais il y a effectivement un acteur qui n’arrive pas à se relire. Comment je le sais ? Tout simplement parce qu’il le dit lui-même. Et oui c’est une grande première, un doubleur qui n’arrive pas à se relire ! Bon en réalité ça doit arriver souvent, donc normalement on refait la prise. MAIS NON ! Pas dans The Beast Within, quand l’acteur se plante on garde la prise, peu importe, les joueurs sont tous des idiots ils ne vont même pas le remarquer. Effectivement ça aurait pu se passer comme ça, sauf qu’il s’agit ici de l’une des scènes les plus importantes de tout le scénario. Et en plus j’en ai la preuve ! Si vous voulez entendre ce que ça donne je vous conseille d’aller voir sur "Abandonware France point org" (ou simplement en cliquant sur ce lien : http://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_jeu.php?id=814 ), c’est tout en bas dans la section "A savoir : humour".

Tout à l’heure je parlais rapidement d’un fameux chapitre qui risquait de frustrer certains joueur. Et je vais donc vous parler du deuxième et unique autre point négatif (selon mon avis bien entendu). Parlons donc du chapitre 4, qui est franchement passionnant mais tout aussi énervant si vous ne savez pas quoi faire. En fait lors de ce chapitre, Grace, devra visiter le château de Neuschwanstein ainsi qu’un musé dédié Louis II. Il faudra alors inspecter chaque petit détail sinon vous ne pourrez pas avancer. Sauf que si on rate quelque chose il faudra tout se retaper car impossible de savoir ce qu’on a pu manqué. Donc si on est suffisamment attentif et scrupuleux au moindre petit truc, cette partie là peut s’avérer un poil trop longue. Mais mis à part ça, il est intéressant de voir le travail apporté par l’équipe chargé du jeu. Chaque meuble, chaque peinture, chaque tapisserie, chaque détail est reproduit à la lettre, enfin plus ou moins car pour coller au scénario quelques changement ont été effectués.

Alors finalement oui, Gabriel Knight 2 n’est pas exempt de défauts et en particulier dans sa version camembérisée. Mais est-ce que l’ensemble tient la route malgré ses défauts parfois intolérables ? Bien heureusement, oui !
La scénariste et créatrice du personnage, Jane Jensen, a récidivé. Une fois de plus c’est son sur son scénario que repose toutes les forces de ce titre, comme pour l’épisode précédent mais aussi le suivant. Avoir décidé de revisiter le mythe des loups-garous tout en le mêlant avec celui de Louis II de Bavière était un choix étrange mais au final extrêmement payant. Encore aujourd’hui The Beast Within est l’un de mes jeux préférés et l’un des meilleurs du genre. Tout ça grâce à son histoire franchement différente de ce qu’on pouvait voir à l’époque mais aussi ce qu’on peut voir aujourd’hui. C’est donc pour cette raison que GK2 tient encore la route de nos jours malgré ses maladresses et son gimmick graphique complètement dépassé.


(j'aurais pu aussi utiliser pour ce titre le fameux : "C'est moi ! Gabriel Knight." que le héros dit quand on clique sur lui)

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le 12 janv. 2014

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Hairy_Cornflake

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