La nostalgie se paie cash.
L'emballement critique autour de ce jeu et mon admiration pour les précédents travaux de Ron Gilbert m'avaient mis dans les dispositions idéales pour adorer The Cave au-delà de toute raison. La douche n'en a été que plus froide.
Plateforme complètement foirée (urgh, ces sauts), énigmes les doigts dans le nez (et je ne suis pas très bon d'habitude), direction artistique limite quelconque et fausse-bonne idée de concept : il faut refaire trois fois le jeu en entier pour voir toutes les histoires - et se retaper l'histoire de 2 personnages à cause de cette stupide histoire de "parité sexuelle" entre les personnages. COME ON ! Niveau game-design, on est en droit d'attendre tellement plus de la part du père des Monkey Island. Et je ne parle pas des allers-retours incessants et inutiles pendant la résolution des énigmes. Ah ben si, en fait. Déçu, déçu, déçu...
Je pense que beaucoup de gens se sont laissés emporter par leur nostalgie des jeux d'antan et l'excitation de voir Gilbert aux commandes d'un nouveau titre, oubliant au passage - plus ou moins consciemment - de mentionner les défauts rédhibitoires dont le jeu est affligé. Restent une ambiance mi-drôle mi-dark vraiment touchante et la voix de la Grotte, souvent hilarante.
Très sincèrement, si ce jeu n'avait pas été développé par Gilbert, il est plus que certain que les critiques n'auraient pas daigné jeter un coup de d’œil dans sa direction. Et encore moins lui réserver des notes aussi élevées. The Cave n'est pas un mauvais jeu, il n'est simplement qu'un jeu moyen mais, quand on parle d'un créateur aussi culte comme Gilbert, cette pensée est, pour certains, tout bonnement insupportable : là est le prix de la nostalgie.
Son départ de Double Fine puis sa reconversion dans le jeu mobile (1) est pour moi la preuve éclatante du génie déchu que semble être devenu Gilbert : son nouveau jeu, Scurvy Scallywags, est un match-3 à la Bejeweled/Candy Crush Saga mâtiné de RPG et situé dans un univers de pirates. Il est clair que les deux créateurs capitalisent facilement sur deux éléments à la mode : le jeu plutôt bon dans son genre mais tellement pas à la hauteur, une fois de plus, d'un créateur de la trempe de Gilbert.
(1) Ceci n'est pas un jugement de valeur, je suis un fervent défenseur du jeu sur smartphones et je passe 50% de mon temps de jeu sur iBidule.