Un petit sept vaut bien un huit.
Pourquoi ? À cause du prix, déjà. Pour 5,45€ sur l'app store, on ne va pas avoir les mêmes prétentions que pour un jeu à 50€. Mais...
Ce n'est pas forcément la seule raison de cette note plutôt élevée. Je suis tout à fait d'accord avec les gens qui critiquent la jouabilité. Elle est un peu trop pointilleuse, oui. La durée de jeu, ensuite. Elle est courte. Trop courte. Trois heures environs et c'est plié.
Mais...
C'est justement le parfait contre-argument. Pas de gros budget, donc pas de level design conformiste. On perdrait tout le charme quelque part, si on n'avait pas ça. C'est original, quoi ! Vous êtes tellement blasés les gars ?
Parce qu'ici, on doit tout explorer, plusieurs fois. Et oui, ça enquiquine les plus conformistes. Et on doit surtout utiliser tous les personnages pour découvrir leurs niveaux respectifs en recommençant le jeu. Plusieurs fois. Et oui, ça enquiquine...
Donc je ne suis pas d'accord avec ceux qui fusillent ce jeu pour son côté répétitif. On retrouve ici ce qui fait le charme de ces petits jeux indépendants, sans le côté gâché du développement inachevé ou bancal. On retrouve l'essence de ces jeux qui proposent une alternative rigolote aux canons du genre. Une petite pirouette, et on fait durer le plaisir.
Pourquoi crier au scandale quand tout le monde s'accorde à dire qu'on le recommence volontiers ? Personnellement, je préfère y voir un vrai choix de direction artistique assumé et légèrement subversif. On lui reproche quoi finalement ? Sa durée de vie ? Où est le problème ?
Les doublages, ensuite. Ils sont un peu sabrés par la traduction. Si vous ne faites pas l'effort d'écouter les dialogues, vous passez à côté d'une partie de la grosse poilade de l'histoire. Les jeux de mots, les calembours, la voix off qui se perd dans de gros délires... Comme ça fait du bien ! Mais comme il faut comprendre l'anglais...
Bref, c'est excessivement original et vraiment poilant.
Du coup...
Je ne suis absolument pas d'accord avec ceux qui montrent du doigt les aller-retours dans les différents niveaux. Déjà parce que c'est un jeu qui ne peut pas s'appuyer sur une équipe de développeurs sur-dimensionnée, mais ensuite et surtout parce que le moindre espace de chaque niveau est exploité avec intelligence. On a donc un level design intéressant, qui a su se frayer un chemin difficile, tout en assurant de superbes graphismes et des énigmes intéressantes et variées.
Tout est fait pour que vous vous creusiez les méninges. C'est intéressant parce qu'aujourd'hui, on n'est que trop rarement bloqué par un jeu. Il faut CHERCHER. DANS TOUT LE NIVEAU.
Et comme je fais partie de ceux qui jouent le jeu, (désolé) je vais m'amuser à faire durer le suspens, et ne pas me ruer sur les soluces comme un âne. Donc je ne suis pas non plus d'accord avec ceux qui prétendent que le jeu est trop facile.
Parce que le jeu possède effectivement certaines énigmes plus dures que les autres. À cause d'un côté plateforme qui nécessitera une bonne maîtrise de ses deux mains gauches, et aussi parce que certaines énigmes auraient pu être un peu plus détaillées. (lotus du moine ou l'extinction de la cheminée pour les jumeaux)
Mais...
Rien d'insurmontable non plus. Ce qui en fait une superbe expérience de jeu, entre indé et petite production plus que correcte.
Et...
J'adore les graphismes, l'animation, les personnages, les gros délires de narration, l'humour noir omniprésent, ou encore la touche de génie de l'ambiance qui se dégage du jeu.
Mais...
Tout le monde le dit.
Alors pourquoi j'aime ce jeu ?
Parce qu'il me rappelle la grande époque de la megadrive, avec ses jeux Disney ultra colorés et pas forcément aussi niais qu'ils ne le laissaient supposer. Mais aussi et surtout pour ses expériences de joueurs qui m'ont marquées au fer rouge, comme Kid Chameleon. Car on retrouve beaucoup de similitudes entre ces vieux jeux et The Cave. Le côté nerveux de certains niveau, la maniabilité dure à cuire et les graphismes très typés. Mais excessivement réussis.
Pour finir, j'aime ce petit côté grinçant. En apprenant la vérité sur les personnages, on se rend compte que le scénario possède un petit Cliffhanger inopiné, pas vraiment consensuel et un poil subversif. Le genre qui vous fait pencher la tête de côté d'un air impressionné à la fin.
Et j'adore être impressionné à la fin.