Acheté d'occasion, presque au hasard, juste grâce au vague souvenir d'une critique élogieuse lue je ne sais plus où. Et là, la claque.
The Darkness propose d'incarner le jeune Jackie Estacado, un tueur de la Mafia attaché à la famille Franchetti, soudainement possédé par les pouvoirs spectaculaires d'un démon qui donne son titre au jeu.
L'intro colle d'emblée le sourire aux lèvres, longue poursuite automobile (jouable) sur laquelle défile le générique ; manière de signifier que l'immersion est au coeur de ce projet très cinématographique. Bercé d'atmosphères cauchemardesques et peuplé par d'excellents personnages secondaires, The Darkness s'apparente à une séance d'auto-analyse où la poudre à canon, le sang et l'adrénaline remplaceraient les blancs, les phrases lourdes de sens et les silences gênés. Jamais intello mais diablement intelligent dans sa dramaturgie, The Darkness est de ces jeux qui nous font vraiment voyager dans un autre monde. A ce titre, l'aventure donne régulièrement le sentiment d'avoir un pied dans l'Au-delà, conséquence d'un cadre urbain réaliste que viennent contaminer des éléments surnaturels du plus bel effet.
Un régal absolu tant en termes de gameplay que de richesse graphique, lesquels sont au service d'une histoire retorse où l'on est régulièrement amené à faire des choix drastiques quant à la suite des événements. Il paraît que le jeu est tiré d'une BD. Je ne le savais pas, et ça ne m'a pas vraiment surpris : The Darkness déborde d'une puissance toute personnelle qui doit être encore plus sauvage une fois comprimée dans quelques cases. On se balade ainsi de ruelles trop calmes en manoirs désertés, persécutés par la voix intérieure sardonique d'un démon terrifiant qui est aussi la source de notre force. Un trouble renforcé par le point de vue de subjectif propre aux FPS, qui nous donne réellement l'impression d'être à la merci de cette créature des enfers qui se nourrit du coeur des ennemis qui nous tombent dessus !
Le résultat, croisement entre le film de gangsters à la Scorsese et le conte horrifique à la Clive Barker, provoque une jubilation égale à la frustration provoquée lorsque tombe le générique de fin.