Si le corps n'est pas la prison de l'âme, Tamriel pourrait-elle être la clé d'Oblivion ?

..// OVERVIEW //..


Développé par Zenimax Online Studios et édité par Bethesda.


Temps de jeu: 310h (pour l'instant...).


Build joué: Templière Khajiit – Niveau 223.


..// PROS aka Par Molag Bal notre âme fut volée, par notre persévérance on lui fera recracher //..


Se déroulant 1000 ans avant les événements de TES V - Skyrim et 800 ans avant TES III - Morrowind et TES IV - Oblivion, (T)ESO propose l’univers le plus complet de la licence, même sans les DLCs. La carte du jeu couvre une grande partie des provinces de Tamriel, et bien qu’elles se visitent assez rapidement, du fait de systèmes simplifiés, d’une progression plus rapide, et d’une vitesse de déplacement accrue, on a quand même largement de quoi les explorer dans tous les sens via les nombreuses quêtes disponibles. Je prends un réel plaisir à prendre le temps de visiter chaque recoin de la carte et si je papillonne parfois d'une province à l'autre par curiosité, j'avance en prenant soin de finir le maximum de quêtes possibles. Malgré mes 310h actuelles, il me reste encore plusieurs provinces à visiter et donc de nombreuses heures de jeu pour 2019.


Des systèmes simples d'accès. Que ça soit la forge, le travail du bois, l'alchimie et j'en passe, tout reste accessible. On démonte, on récupère des matériaux, on effectue des recherches et on fabrique assez facilement notre matériel si l'on n'a pas trouvé mieux en route. Bonne nouvelle (regarde bien Black Desert) : on peut créer son équipement cosmétique et, délire absolu, le peindre avec des couleurs débloquées en jouant ou achetées sur le market. Et les couleurs ne foutent pas le camp du jour au lendemain en plus. Bref, la seule limite restera votre inventaire dont il faudra augmenter la capacité auprès de marchands, sans forcément en passer par ESO+.


Pas de quêtes Fedex comme on en voit trop souvent dans les MMO et/ou RPG. Pas une seule fois on m’a demandé d’aller buter 40 monstres X pour ramener 12 peaux Y et 30 os machins pour un mec dont je n’ai rien à cirer autrement que pour sa récompense à la clé. Ici, toutes les quêtes sont un minimum contextualisées et racontées même si bien entendu certaines sont plus légères. Il est plaisant, après avoir bouffé des tonnes de « Va me tuer 250 ennemis XYZ parce que tu dois mieux le connaître » dans Black Desert Online, de pouvoir profiter d'objectifs qui finissent certes par se ressembler, mais qui ne demandent pas de farming abusif. Il va de soi que la quête principale est assez fournie et vous trimballe un peu partout, mais je ne spoilerai rien à son sujet. Juste qu'elle me convient telle quelle.


Le premier MMORPG où je peux la jouer un brin furtif. Alors attention, on ne s’emballe pas non plus trop sur "furtif" car on n’est pas dans un Assassin’s Creed ou un Hitman. Cela reste assez limité, surtout quand tout un tas d’ennemis sont alentours et que, planqué ou pas dans un coin, ils sauront exactement où vous vous trouvez à la première flèche tirée. Je parle ici de pouvoir infiltrer un manoir pour en dérober l’objet de notre larcin, et de pouvoir utiliser certains pouvoirs furtifs pour passer sous le nez des ennemis sans être détecté. Cela reste ponctuel, mais ça change de tous les autres MMORPG où l’action est omniprésente.


Un Megaserveur unique qui évite, par exemple, toute monétisation ridicule autour de la migration de personnages de certains MMO. Sans dire que c’est le point central de cet avantage, puisque je n’ai jamais été concerné par la moindre migration dans un MMO, vue ma consommation modérée du genre, c’est surtout le côté pratique de ne pas avoir à se poser de question quant à savoir où l’on va créer son personnage pour jouer en groupe. Le PvP quant à lui (qui ne m'intéresse pas) est concentré sur la province de Cyrodiil, qui est tout de même la plus grande province d'ESO de ce que j'en ai lu.


..// CONS aka Vilain capitalisme qui vole le dessert d'un banquet déjà copieux //..


Le market et ses prix délirants. Fort heureusement complètement optionnel, à moins de vouloir absolument posséder un manoir gigantesque et le remplir à ras bord de meubles et décorations luxueuses, le market propose un peu tout et n'importe quoi pour customiser son personnage via des tatouages ou des habits uniques, des montures en pagailles, des animaux de compagnie qui ne servent à rien, et du mobilier pour votre demeure. Si l'on peut acheter ces dernières dans le jeu, les montants sont juste astronomiques et même mon maigre pécule accumulé en plus de 300 heures, sans jamais n'avoir rien dépensé (car ça ne sert à rien), ne me permet d'acheter qu'une misérable mansarde, et encore. Tout est ainsi fait pour inciter les joueurs à passer en mode ESO+, acronyme qui ne cache finalement qu'un abonnement mensuel avec diverses récompenses à la clé dont je me passe allègrement, mais qui montre les dérives du secteur sur un jeu payant, certes "online", mais qu'à titre perso je supporte déjà en achetant tous les gros DLCs qui sortent (+ le jeu de base bien sûr).


La Dissonance Ludo-Narrative dans toute sa splendeur, où comment mélanger dans une même zone des joueurs ayant déjà tout nettoyé et se baladant peinard au milieux d'ennemis que l'on combat avec rage. Un gros foutoir où rien n’a plus aucun sens, rien n'est persistant, et où tout se mélange avec une franche laideur avec laquelle il faudra composer partout où l’on ira. Le jeu ne tient jamais compte de la progression des joueurs autrement que localement sur votre session. Pire encore, en jouant en groupe une quête déjà jouée par l’un des membres, vous ne verrez même pas les objectifs de cette dernière. Faute de vous souvenir exactement de là où il faut aller, vous serez contraint de suivre bêtement votre leader, sans jamais voir les personnages à qui il s'adresse, ESO ne permettant pas de rejouer une quête. Cet énorme décalage oblige soit à progresser de manière réellement synchrone avec vos compagnons de route habituels, soit d’en avoir rien à cirer que toute la cohérence foute le camp au moindre écart de progression.


Des combats très mous du genou. Bon là aussi, le fait de jouer à Black Desert la même année peut difficilement jouer en faveur d'ESO tant c’est un point fort de ce concurrent, mais tout de même. En jouant au pad, on est contraint de choisir cinq pouvoirs par arme équipée parmi tous ceux que l’on aura débloqué, et de devoir repasser par le menu pour varier un peu les plaisirs. Par une seule roue de pouvoirs pour enrichir les affrontements. Juste cinq pauvres raccourcis qui nous font tourner en rond sur ce nombre très limité d’actions. En plein combat de masse, notamment contre les Ancres Noires qui rameutent les joueurs alentours en quête de récompenses faciles et rapides à obtenir, l’illusion fonctionne quand même puisque les attaques et sorts fusent de toutes parts. Mais lorsque l'on se retrouve de nouveau seul, c'est quand même assez léger et symptomatique de la licence.


L’infiltration et la furtivité non récompensée. Si je suis content de pouvoir jouer de manière plus discrète, je le suis nettement moins par les récompenses inexistantes à la clé, particulièrement en terme d'XP. Je ne parle bien entendu pas de jouer les voleurs à piller chaque bicoque du monde, mais bien de passer furtivement dans le dos de l’ennemi pour atteindre un objectif qui n’est pas forcément lié à l’éradication de toute entité vivante d’une zone. Ainsi, si la discrétion permet de s’approcher d’un ennemi dans son dos pour lui administrer un coup critique qui fait bien plus de dégâts qu'en frontal les yeux dans les yeux, elle n’apportera rien de plus. N'espérez donc pas gagner autant ou plus de points d'expérience en voulant ne jamais être détecté, ça ne sert qu'à mieux surprendre et attaquer l'ennemi.


Le menu Console VS le menu PC. Pour une raison mystique, jouer avec un pad implique des menus semblables à ceux sur consoles de TES V - Skyrim et TES IV - Oblivion, à savoir pour faire simple « de la merde ». En voulant juste jouer avec une manette, on doit donc se taper des listes interminables d’inventaires, des interfaces plus envahissantes et une organisation volontairement moins pratique. Jouer en mode PC, donc clavier-souris, c’est déjà bien plus digeste même si on n’est pas encore au niveau de TES III - Morrowind. Alors pourquoi ? Pourquoi infliger un tel malus aux joueurs « manette » sachant que de base, ces dernières sont déjà moins réactives qu’une souris puisque le curseur se déplace plus lentement ?


Des déplacements archaïques. Sans demander à avoir un personnage aussi agile qu'un Assassin’s Creed, il suffit là encore de mettre Black Desert en face pour se dire qu’on n’y est pas franchement. Impossible de combattre à dos de monture par exemple, c’est pas prévu pour et c'est vraiment dommage. Impossible d’escalader ou même de franchir le moindre muret, ESO préférant nous voir sauter comme un incapable jusqu’à ce que ça passe ou que l’on en ait marre parce qu’on se rend compte que finalement c’est trop haut. Résultat, on contrôle donc la crème de la crème des balourds en toutes circonstances, ce qui la fout vraiment mal pour ma Khajiit, race féline censée justement être douée en la matière.


Les collisions invisibles un peu partout. Outre le fait que je trouve toujours laid de bloquer un passage avec du vide, c’est presque plus frustrant quand on tente de trouver un chemin dérobé pour s’infiltrer quelque part car peu importe où l’on met les pieds dans Tamriel, il n’existe à chaque fois qu’une seule solution possible à un problème. Une seule porte, un seul trou, un seul « truc » par lequel passer pour accéder à une zone. Inutile de perdre son temps à jouer les observateurs topologiques, tout est concentré autour de la position des ennemis et leurs déplacements.


..// CONCLUSION //..
Ayant dilué mes premières 310 heures d'ESO tout au long de cette année 2018, j'ai pris le temps d'aller où bon me semblait, en commençant par Morrowind qui m'invitait d'office à en faire le tour. Agréablement surpris par la proposition générale du jeu et pouvant enfin visiter tout un tas de provinces que je n'avais jamais vu dans les épisodes offline (ah tiens, Skyrim manque à l'appel), je prends plaisir à avancer à mon rythme dans ce MMORPG assez singulier. L'avantage, c'est que l'on a déjà largement de quoi faire avec le jeu de base, sans avoir besoin de débourser quoique ce soit. Les gros DLCs ajoutent également plusieurs heures de jeu, pour un prix raisonnable.


Au final, on retrouve un peu tout ce qui fait l'essence d'un Elder Scrolls, mais de manière plus simplifiée, ce qui pourrait déplaire aux puristes. Il est pour moi nettement plus dommage de voir autant de contenu partir dans le Market pour être vendu à des prix exorbitant, quand ça n'est pas en plus du contenu disponible pour une durée limitée. Libre à vous de juger acceptable de payer 13000 couronnes pour une grotte immense à meubler par la suite, sachant que le pack de 14K couronnes est à 55 euros sur Steam, mais ça n'est clairement pas dans mon ADN de joueur que de payer autant pour un trou géant dans un caillou.


Elder Scrolls Online se pose ainsi comme l'épisode le plus riche de la licence, dont la dimension connectée ne sera clairement pas du goût de tous les fans. N'ayant jamais eu envie de refaire le moindre épisode offline une seconde fois, c'est pour moi le plus intéressant de tous et celui sur lequel j'ai déjà le plus d'heures de jeu... et ça n'est pas fini.

Dark_Inquisitor
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le 21 déc. 2018

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Dark_Inquisitor

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