Immersion totale... jusqu'aux premiers bugs
Parfois on a la bonne surprise de découvrir un jeu dont on avait pas forcément entendu parlé avant ou dont la sortie nous était indifférent. C'est mon cas avec Skyrim. Je connaissais de loin la série des The Elder Scrolls avec pour ambition d'un jour jouer à Oblivion. Puis je suis tombé le 11 novembre, jour de sa sortie, sur des vidéos in-game et là j'ai eu une envie irrépressible d'y jouer. Ni une ni deux, je test le jeu. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre et je dois dire que des surprises vidéoludiques comme ça, j'en redemande.
Le prologue nous plonge directement dans l'aventure en nous accrochant dans le scenario sans que l'on s'en aperçoive. Sans vouloir dévoiler le début du jeu, les premiers minutes sont simplement bluffantes, à la fois dans l'immersion que dans la réalisation. On se retrouve propulsé dans cet univers où tout reste à découvrir. Le démarrage sur les chapeaux de roues se calme bien vite pour laisser place à une nouvelle phase d'immersion. Après l'envolée d'action, on se trouve lâché dans la nature, au milieu de ces montagnes et de cet atmosphère exceptionnel. Les premiers instants de liberté sont d'une grande jouissance. Le son de la rivière qui coule parmi cette nature foisonnante, les rayons du soleil qui traversent les sapins, les animaux qui courent autour de vous. Dès cet instant, on est saisi par l'ambiance du monde environnant. Puis après une rapide promenade champêtre, on commence réellement l'aventure avec les premières quêtes. Un point important à noter et la part entre action et narration qui est parfaitement maitrisé. On pourrait penser que pour introduire le joueur dans un univers si riche, il faille l'assommer d'éléments scénaristiques pourtant, la proportion de narration est parfaitement dosée et permet d'exploiter le background sans aucunement nous endormir.
La progression des deux premières heures du jeu est en réalité très linéaire pour amener l'aventurier que vous êtes à la possibilité de modeler votre héros comme bon vous simple tout en partant dans la direction « morale » que vous souhaitez. Mais cette linéarité ne se ressent aucunement car l'effet « scriptage » ultra récurrent dans la génération de jeux actuels ne se fait pas du tout sentir. On ne fait que découvrir le monde qui nous entoure en allant de découvertes en bonnes surprises. On n'a de cesse de pousser toujours plus loin les possibilités qu'offre le jeu. Vient ensuite le moment où vous allez pouvoir réellement faire ce que bon vous semble. On pourrait croire que l'on puisse se sentir perdu devant autant de choses à faire mais le joueur ne se doute même pas de tout ce qui l'attend. Pour faire preuve de ma bonne foi, il suffit de voir mes statistiques. J'en suis actuellement « qu'à » 30h de jeux et je n'ai fait que 3 quêtes principales. Les quêtes secondaires abondent sans jamais lasser. Toutes écrites de manière à les rendre originales et variées, rien ne se ressemble, que ce soit les objectifs à remplir que les donjons à parcourir. Les trajets parfois longs pour atteindre un lieu n'en sont pourtant pas pénibles. Voyager à dos de cheval au milieu des montagnes enneigées sous cet incroyable ciel d'aurore boréales est l'une des meilleurs choses que j'ai pu faire dans un jeu vidéo. Le rendu visuel est tout simplement grandiose. Autant dans Fallout 3, j'avais trouvé peu d'intérêt aux quêtes secondaires, autant ici, c'est un vrai plaisir que d'aller libérer un donjon de son invasion de bandits.
La bande-son est également l'un des gros point fort du jeu. Le travail sur les musiques est simplement incroyable. Tout les thèmes sont caractéristiques et d'une grande qualité permettant d'illustrer ou d'accompagner chaque moment de l'aventure. Mention spéciale aux musiques des combats rendant le tout ultra epicness. Les environnements ont également été soigneusement travaillés. L'eau qui coule, les oiseaux volants au-dessus de vous, le vent dans les montagnes. S'il y a bien un jeu avec lequel il faut utiliser un casque, c'est Skyrim. Skyrim est un jeu du ressentit et de l'immersion.
Un autre point notable est l'importante diversité du gameplay. Du barbare fonçant dans le tas avec sa hache à deux mains au personnage de furtivité assassinant dans le silence l'ennemi en passant par le mage full magie, rien que de pouvoir essayer les différents gameplay, il faut se faire au minimum trois personnages différents. Cela est également vrai avec les ennemis. Animaux, nécromanciens, monstres, bandits, autant d'adversaires à attaquer de manière différentes.
Après tant de louanges, il faut bien aborder les points négatifs. Je ne vais pas m'attarder sur le menu consolisé et peu pratique. Personnellement, je ne me suis pas du tout étendu sur l'alchimie et la forge alors la recherche d'ingrédient ne pas jamais posé de problèmes. Certes, ce n'est pas pratique mais c'est pas non plus la mort. Je vais plutôt m'attarder sur les bugs et les problèmes de cohérences notamment des déplacements. Les bugs de quêtes empêchant la progression dans le jeu existent, il faut le savoir. Lorsqu'il s'agit d'une quête secondaire ou diverse c'est embêtant mais pas mortel mais on retrouve également cela dans la quête principale, ce qui est légèrement plus problématique. Ce qui m'agace davantage, c'est les déplacements au milieu des montagnes ou plutôt sur les montagnes. L'escalade des rochers est aussi chaotique que dans Fallout 3. on reste en lévitation lorsque l'on souhaite sauter sur une pierre. Il est tout simplement impossible de traverser des montagnes, les contourner est impératif. Il en va autrement avec les chevaux qui eux, au contraire, peuvent grimper des pentes à 90°, monter sur des rochers n'importe comment et les descendre de manière tout aussi grotesque. Outre un vrai problème de physique et de cohérence, le cheval est l'un des éléments les plus ratés du jeu. Sa maniabilité est pénible du moment qu'il y a des rochers et comme la topographie de Bordeciel est très prononcée, on voit bien que ça pose pas mal de soucis. Combien de fois ais-je tué mon cheval en sautant du haut d'une pierre qui ne semblait pas si haut que ça. Son contrôle même sur le plat est peu plaisant. Le cheval s'essouffle vite et il est impossible de pouvoir aller au galop bien longtemps, dommage. Certains bugs de son faisant que les pas du cheval n'émettent aucun son quand on débute le galop n'est pas des plus plaisants non plus. Je regrette aussi que notre personnage ne soit pas plus réactif. Il faut souvent plusieurs secondes durant un combat pour que lorsque je lance un sort de soin juste après avoir donné un coup, le personnage lance effectivement son sort. Alors c'est pas un bug, c'est plus un choix de gameplay mais ça rend les combats un peu plus mous et frustrants.
Niveau intelligence artificielle, si l'errance perpétuelle et sans but des différents PNJ ne me choque pas, je suis un peu plus chagriné par les adversaires. Les réactions des adversaires ne sont pas ultra réalistes ou cohérentes. Quand on est face à plusieurs adversaires, ils vont quasiment attaquer chacun à leur tour au lieu de tous taper en même temps. De même que les archers, au lieu de rester avec leur arc au loin vont se ramener à la dague pour vous planter alors que vous avec une armure de platine. Les trolls aussi ont quelques soucis par exemple lorsqu'ils lèvent les bras en l'air en gueulant pour vous faire peur alors que vous êtes en train de le frapper comme un fou. N'importe quel créature vous repousserait ou se reculerait pour ne pas être touché, mais non, eux ils attendent de finir leur cris. Bref, ça pu le script.
Pour faire simple, les quelques problèmes techniques tirent le jeu vers le bas et c'est pour cela par exemple que j'ai mis 9 et pas 10. On peut au moins espérer qu'ils vont corriger cela avec différents patchs. L'évolution des différents moyens de développement des jeux permettent de servir l'expérience du joueur par immersion notamment. Skyrim en est un parfait exemple. L'immersion est bien là mais quelques soucis techniques baissent cette impression d'être le personnage.