Brume of the downgrade.

Car un brouillard peut parfois cacher une perle.

S'il y a bien un jeu Nintendo qui a suscité attente, envie et interrogation ces 5 dernières années c'est bien celui-ci. Et de l'attente pour ce jeu j'en aurais eu, mais pour être honnête, c'est avec plus de craintes que d'excitations que j'eus attendu ce Zelda...

Durant les 3 années qui ont séparées l'annonce officielle du jeu de sa sortie mondiale, on aura eu droit à un silence inquiétant, suivi d'une communication qui mettait peu en valeur le jeu, le présentant comme un sand box vide et monotone. Les downgrades à répétition qui ont frappés le jeu durant ses longues années de développement n'auront pas aidés à remonter la hype.

il a fallu que je mette ma main sur le jeu pour enfin revoir mon jugement et c'était pas gagnée. C'est que ce Breath of the Wild n'est pas un jeu qu'on peut vendre aisément par le biais de trailers aguicheurs et de screenshots photoshopés, c'est une expérience qui se vit et s'apprécie avant tout par sa qualité d'immersion, qui se traduit tout d'abord par une world map au level design léché, par une structure narrative inédite et un open world riche.

Bien qu'il ne jouisse d'une technique grandiloquente, BotW est contemplatif à sa manière, à travers ses notes de piano disséminées ici et là, et ses paysages verdoyants, il nous délivre un doux parfum de poésie mélancolique qu'on ne peut s'arrêter d'inhaler incessamment. Dans ce monde dévasté où le court du temps semble s'être arrêté, on se surprend parfois à fouiller un désert vide de fond en comble, à cueillir des fruits et des champignons sans arrêt, à chasser le moindre gibier que l'on aperçoit et ce, des heures durant.

Et oui, dans Breath of the Wild, point d'histoire à couper le souffler, point de graphismes à vous arracher la rétine, la seule force du jeu réside définitivement dans le core design, mais cela est bien dommage malgré tout, j'aurais adoré avoir un jeu qui fasse appel à tous mes sens, qui m'émerveille aussi bien par sa prise en main que par une esthétique soignée et une histoire aussi riche que passionnante, bien que cet aspect n'ait jamais vraiment été le point fort de la saga.

Tout le génie de Breath of the Wild en fin de compte, c'est d'avoir réussi à rendre addictif et passionnant, un genre usé jusqu'à la corde qui multipliait les soft ennuyants à mourir. Les derniers Assassin's Creed, The Witcher et The Elder Scrolls pour ne citer qu'eux, étaient de parfaits somnifères interactifs, où la seule utilité de l'open world était d'avoir un hub gigantesque mais linéaire sur lequel on devait réaliser un maximum de quêtes, aussi passionnantes que celles d'un MMO du siècle dernier. Avec ce dernier volet de la saga Zelda, Nintendo a clairement redéfini l'open world, comme c'était le cas de Super Mario 64, et à fortiori, de Zelda Ocarina of Time pour la 3D. En espérant que l'ère Wii/Wii U soit derrière nous et que l'artisan kyotoïte continu sur cette lancée, que dis-je, ce revival en grande pompe que l'on attendait tous depuis plus de 15 ans.