A Tale of Souls and Swords, Eternally Retold...

Difficile d'exprimer les sentiments mitigés que l'on éprouve en jouant à Zelda sans tomber dans les débats caricaturaux qui entourent le titre depuis sa sortie.


Réglons d'office quelques points :
- oui les graphismes pointillistes sont spéciaux, mais ils utilisent intelligemment le support pour offrir un écrin chatoyant et spectaculaire à ce Zelda
- oui ce Zelda est une énième relecture de la formule classique, à deux trois variations près dans la structure des donjons. Il faudra donc sauver la princesse, alterner quêtes principale et secondaires et faire quelques allers-retours dans un overland un peu vide malheureusement...
- non la maniabilité n'est pas LE défaut du jeu. Au contraire, si vous ne faites pas partie des joueurs fainéants pour qui se redresser sur le canapé est un effort surhumain consenti au prix d'un post rageur sur les forums ou sur twitter, la maniabilité renforce grandement le sentiment d'immersion. Elle n'est pas exempte de défauts non plus, mais de la première fois où on tire l'épée d'un rocher tel un Arthur des temps moderne, jusqu'au sublime combat final, on aura eu l'impression d'être un véritable chevalier.
- non Faye n'est pas la pire side-kick de la série, et je pense que certaines options qu'elle propose (indice, résumé de là où on en est dans l'histoire...) sont de véritables plus, notamment pour les plus jeunes.


Le problème de ce Zelda vient pour moi de son rythme, ou de son manque de rythme plus précisément. Si les premières heures tiennent la route (on croit presque sentir parfois le souffle épique tant attendu), la première partie du jeu, avec la découverte des différents mondes, est lente, voire fastidieuse. Même ensuite, l'histoire semble toujours pressente, voire urgente, lors des cutscenes, et dilatée, voire mis en pause, lors des phases de gameplay. On ne s'attendait pas forcément à ce genre de défauts de la part d'Aonuma, et pourtant ...


Au titre des ratés je tiens quand même à signaler..
- le cycle jour/nuit, complétement loupé avec ce système de "portail" de l'un à l'autre. Pénible.
- les chargements, bien trop nombreux, notamment sur Celesbourg.
- les textes qui s'affichent leeeeentement. Mention spéciale pour le petit texte quand on ramasse un objet/insecte qui réapparait à chaque allumage de console.
- la mauvaise gestion de l'espace. Que ce soit pour attraper un insecte (la perspective est trop basse pour savoir où on se situe) ou pour sauter dans le vide pour appeler son célestrier (uniquement quand on saute depuis les passerelles en bois sur Celesbourg ! Pourquoi ???), on aurait vraiment aimé que la gestion soit meilleure dans un jeu qui se passe dans le ciel et dans les grands espaces.
- pour finir, le truc bête qui m'a peut-être le plus énervé et que PERSONNE n'a semble-t-il remarqué dans ce jeu : le pointeur "virtuel" ! Si le motion gaming est décrié depuis des lustres par les joueurs les plus conservateurs, rare sont ceux qui se sont élevés contre le pointeur est ses apports. Las, Nintendo nous propos un pointeur qui réagit... au wiimotion+ ! Je pense qu'il doit y avoir une impossibilité de faire fonctionner pendant de longes heures de jeu WM+ et pointeur (par rapport au calibrage et au recentrage je suppose), mais adeptes de Call of Duty, préparez-vous à une grande frustration au moment de ...choisir votre sauvegarde (!) ou tirer à l'arc... On se retrouve avec un pointeur lent et peu précis vraiment rageant pour les joueurs confirmés.



Une fois que chacun aura fait la somme des points positifs et négatifs, il restera qu'au sortir d'une aventure longue, on refermera avec une certaine nostalgie le boitier du jeu et le chapitre de cette légende, en se remémorant les nombreux personnages rencontrés, la multitude de lieux traversés, et les dizaines d'énigmes résolues...

Nul doute que quand je repenserai à ce jeu dans quelques années, il me restera des scènes marquantes, des couleurs et des musiques gravées dans ma mémoire. Que demander de plus à un jeu vidéo ?