Quelques jeux ont marqué le confinement. Ils étaient même taillés pour cette période, construits pour nous offrir d'autres façons d'apprécier le temps, son écoulement. Le plus évident a été Animal Crossing, jeu insulaire avec voyage en bateau en cadeau. Un jeu parfait pour les enfermés sans jardin. Des activités journalières et un jour sans fin.

The longing, lui, a une fin, même si elle est loin. Elle est à la fois terriblement éloignée et radicale : pas de retour en arrière possible. Le jeu terminé ne doit plus être réinstallé. La durée écoulée, le jeu exige d'être oublié. Pourtant, lors des premières heures de jeu cette fin semble inaccessible. 400 jours à passer, une éternité ! Et une nouvelle fois le jeu suggère d'être oublié parce que le temps passera quoiqu'il arrive, que nous jouions ou non. En effet, notre personnage, une boule de suie nommée L'Ombre n'est façonné que pour accomplir une mission : veiller sur le sommeil du Roi des profondeurs et le réveiller lorsque le moment sera venu. Pour accomplir cette tâche, il suffira de se reconnecter un peu avant l'échéance pour réveiller le roi et assister au dénouement du jeu.

Cependant, il y a des choses à découvrir dans le royaume souterrain qui abrite l'Ombre et les énigmes à résoudre lors de l'exploration des cavernes demandent souvent du temps, une ressource que l'Ombre a à profusion ! Et petit à petit, le jeu se transforme en Tamagochi. Souvent, entre la réalisation de deux actions qui exige, par exemple, une semaine ou deux, on laisse tourner le jeu en arrière plan et on y retourne parfois pour veiller sur notre personnage qui a vraiment un charme fou. Il n'est pas question de le nourrir ou prendre soin de sa santé, mais plutôt d'éviter qu'il ne s'ennuie trop et on lui invente des activités pour l'occuper.

Le jeu n'a que de bonnes idées mais pas assez pour les dévoiler alors je dis plus rien.

Le titre anglais "The Longing" est construit sur un faux ami français qui induit en erreur sur son sens. Le titre semble évoquer une durée longue, une attente interminable. Mais d'après word reference, "The Longing" signifie "envie, désir". Ne sachant trop avec quelle idée en tête le jeu a été nommé, je le traduis par "se languir", qui associe selon moi cette durée interminable et le désir de quelque chose.

Erel-c
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Jeux obscurs brillants

Créée

le 14 janv. 2024

Critique lue 41 fois

Erel c

Écrit par

Critique lue 41 fois

D'autres avis sur The Longing

The Longing
bofang
9

Aller groggy dans la caverne

Dans The Longing, on incarne une ombre. Un petit personnage, serviteur d’un Roi de Pierre, muré dans un royaume souterrain. Ledit Roi vient de plonger dans un profond sommeil, dont il sortira dans...

le 10 avr. 2020

7 j'aime

The Longing
Costiome
7

Critique de The Longing par Costiome

En 2021, il est plutôt rare de voir des vrais ovnis en terme de gameplay dans le monde vidéo-ludique. The Longing est un jeu sur la patience. Allez-vous accompagner ce petit être de ténèbres pendant...

le 23 août 2021

3 j'aime

The Longing
Yorgl
4

Une bonne idée, mais ennuyeux pour de vrai...

Le concept de The Longing est vraiment chouette, mais le jeu confond prise de temps / ennui et pénibilité. En effet, je m'attendais à un jeu qui allait me demander d'occuper mon personnage pour tuer...

le 18 août 2024

Du même critique

Shin Godzilla
Erel-c
7

Brillant godzilla

Première partie vraiment chouette, film sarcastique et qui tourne en dérision la gestion de la crise Godzilla. Hideaki Anno et Shinji Higuchi se moquent des bureaucrates. Les politiciens, dépassés,...

le 19 juil. 2024

Hana et Alice mènent l'enquête
Erel-c
7

Paumées

Le film fait des choix techniques surprenants, comme par exemple la prise de son parfois gênante ou l'utilisation de la rotoscopie pour animer ses personnages. Dans les bonus, l'écrivain s'étonne...

le 30 mai 2024

L'Homme qui rit
Erel-c
6

XD

"L'homme qui rit" est assez insoutenable à regarder. J'avais l'impression de voir un monstre sorti d'un manga de Junji Ito. Son rictus est vraiment bien fait, ça fait beaucoup de peine. On ressent...

le 9 mai 2024