Développé par les petits québécois de Sabotage Studios et édité par Devolver Digital (Serious Sam, Talos Principle, Hotline Miami …), The Messenger se veut être un hommage néo rétro à Ninja Gaiden, et à l’action - plates formes 8 et 16 bits, de façon général. Nombreux sont les prétendants neo retro mais dont la plupart se ressemble tous. Qu’en est – il réellement pour le soft de Sabotage ?
Quelque part en Occident, les humains et leur monde sont sous le joug des démons et seul un petit village caché résiste encore et toujours à l’envahisseur. Afin de contrer la malédiction, il est dit que seul un ninja porteur d’un message peut vaincre le Roi Démon.
Par conséquent, il n’en faudra pas plus pour qu’un Ninja (notre avatar) soit choisi pour apporter le parchemin sacré à des sages tout en haut d’une montagne, afin de trouver un moyen de conjurer la Malédiction. Ainsi, il devient Le Messager.
Si le scénario est archi classique et est seulement un prétexte au gameplay, il a le mérite d’être bien mis en scène grâce à une galerie de personnages sympathiques. De plus, l’écriture et les dialogues sont clairement un des plus gros points forts du titre.
Notamment via les échanges entre le Ninja et le Marchand, sources de références à la culture geek, au jeu vidéo et ses composantes, le tout en brisant régulièrement le 4eme mur et avec un bon humour et parfois de belles histoires à découvrir.
Cela est accentué par Kazimodo, le petit diablotin qui viendra troller régulièrement le joueur à chaque mort (et également vous empêcher de gagner votre argent temporairement), certaines punchlines sont bien marrantes.
Concernant le gameplay, The Messenger est un pot pourri classique mais efficace de ce qui a fait la renommée de Ninja Gaiden et autres actions – platformers des époques 8 et 16 bits. Il faudra traverser les niveaux d’un point A à un B et gérer des phases de plates formes. Notre ninja pouvant sauter, grimper aux murs et utiliser son katana pour combattre les ennemis.
De plus, vous trouverez régulièrement une boutique (faisant office de checkpoint) où vous pourrez discuter avec le marchand et acheter des compétences permettant d’être plus fort, plus résistant ou utiliser des shurikens magiques, moyennant des Eclats Temporels, la monnaie du jeu.
D'ailleurs, une mécanique à la fois intéressante mais parfois frustrante aussi : le Saut Nuage. En éliminant un ennemi ou en utilisant votre sabre sur un objet du décor (lanternes généralement), vous pourrez sauter à nouveau dans les airs, afin d’atteindre des hauteurs, un mur à escalader ou une plates formes lointaine. Seulement, il faudra parfois combiner parfaitement le saut + l’attaque et on va s’emmêler parfois les pinceaux, menant par moment à des morts connes.
A noter les passages secrets contenant des Sceaux du Pouvoir. Un collectible secondaire parfois bien planqué requérant une phase de plates formes plus avancée, pour être mérité.
En arrivant quasi à la moitié, The Messenger change carrément de façon de faire pour progresser, et cette 2ème partie est considérée comme moins bonne pour la plupart des joueurs. Personnellement, je l’ai trouvé sympathique mais il y a effectivement des choix discutables, avant de revenir sur des passages au level design impeccable et varié. Je ne vous en révèle pas plus, mais les annonces avaient insisté sur ça à l’époque de la sortie du jeu :p
La difficulté est très bien dosée d’ailleurs, avec des phases de plates formes parfois balaises, et des combat s de boss pas toujours simple. Mais rien d’insurmontable, le challenge est progressif.
Bref, un gameplay qui fonctionne très bien de la part de Sabotage : c’est précis, varié, notre Ninja répond parfaitement et le level design sait se montrer intéressant et se renouvelle avec brio, de même que dans certaines situations. Si vous avez déjà dosé du Ninja Gaiden et autres platformers, vous serez en terrain connu :D
Pour la réalisation graphique, Sabotage Studios a utilisé un pixelart typé à la fois 8 bits et 16 bits dans son jeu (façon NES et SNES), avec de jolies couleurs, bons détails sur les décors et un chara design réussi. Chaque environnement a sa propre identité, les personnages sont haut en couleurs et les animations sont fluides. D'autant plus que les styles 8 et 16 bits sont maîtrisés.
Bref, une jolie réalisation neo rétro technique comme artistique avec sa propre patte !
La bande son n’est pas en reste et les musiques sont très jolies, avec des instrus et notes tout droit sorties des consoles rétro forcément. Elles rentrent vite dans la tête, et ont même été remixées entre les phases 8 et 16 bits.
Sans compter le souci du détail, où la musique est « dynamique » selon la zone (plus bouchée quand vous êtes sous l’eau par exemple).
Mention spéciale pour ma part, aux musiques de la Jungle des Bambous, la boutique du marchand, le marais des champiquants ou encore la montagne ! Le sound design est bon en globalité aussi question bruitages.
Question contenu et durée de vie, il vous faudra bien une douzaine d’heures pour terminer The Messenger. Sachant que le jeu se renouvelle régulièrement, malgré parfois quelques petites baisses de rythme dans la 2eme partie. Mais en globalité, le jeu se parcourt avec plaisir, le challenge est bien équilibré et il y a même un mode new game + une fois fini.
D’ailleurs, The Messenger a sorti un DLC gratuit nommé Picnic Panic rajoutant quelques heures supplémentaires avec de nouveaux environnements, ennemis et tout. DLC que je prévoie de faire très bientôt.
En conclusion, The Messenger est un excellent action – platfomer 2D indé et néo rétro, s’inspirant avec brio des aventures de Ryu Hayabusa, pour faire son cru. Le soft de Sabotage est beau, généreux, doté d’un bon challenge et de niveaux qui savent se renouveler à chaque fois pour un plaisir de jeu accru, malgré parfois quelques errements mais pas rédhibitoires dans l’expérience de jeu.
Bref, si vous êtes fan de Ninja Gaiden ou de jeux rétros, et recherchez une expérience neo rétro s’inspirant des gloires des générations 8 et 16 bits, ne cherchez plus et foncez découvrir The Messenger !