Noter ce jeu sans s'en justifier, c'est risquer de s'attirer les foudres. D'ailleurs il m'est une fois de plus impossible de noter... Disons que ce 4 que je lui attribue, sans "vraiment l'assumer", représente surtout une aventure que je n'ai pas spécialement apprécié mais dont je reconnais de grandes qualités.
The Stanley Parable est une excellente expérience narrative, un mauvais jeu, et un titre bancale, à la fois hyper propre, et en même temps austère.
Ce qui m'a plutôt déçu, c'est la frustration du manque de parti pris. Ou du moins l’interprétation que j'en ai, de cette orientation narrative. Je m'attendais à une critique, disons différente, de tous ses thèmes abordés.
Finir bêtement une partie sur un écran noir, après n'avoir pas écouté les instructions, même préventives, pensant montrer au jeu cet aspect "rebelle" de notre personnalité, c'est frustrant. Je m'attendais à quelque chose de grandiose, vraiment. Mais non, cette fin était toute bête. Je pensais voir une montée dans la trame, ou une sanction sévère, rien de tout ça. Tant pis.
Je tente alors une nouvelle direction de mon chemin, vers la liberté, en ayant donc écouté bêtement la superbe voix de Kevan Brightning, et finir sur un champ de nature, à la Windows XP Wallpaper, mais pareil, sans vraiment de satisfaction. C'est vraiment ça qui m'a manqué. Aucune direction entreprise aboutit sur une conclusion marquante, ça peut être considéré comme un choix design, mais en l'état, cela ne m'a pas séduit. Pareil, gagner un succès uniquement parce qu'on obéit au narrateur, son patron, c'était original, même génial, mais une fois fini, plus rien. Comme une sorte de "mini jeu narratif".
Par exemple, le jeu "Every Day The Same Dream" pose au joueur les mêmes questions mais plus existentielles, presque abyssales, où la critique du monde du travail (en tout cas du monde des employés de bureaux) bien plus incisives et dérangeantes. Une expérience moins drôle certes, mais terrifiante jusqu'au bout.
Mais l'idée de fouiller partout, de déclencher des passages narratifs nouveaux, de nouvelles séquences sont suffisamment plaisantes pour tenir en haleine, bien qu'elles ne m'ont pas forcément plu pour autant. C'est très subjectif tout ça.
Cela dit, il y a fort à parier que je me relancerai très prochainement dedans, parce que cette solitude palpable dans cette folie du monde du travail, cette aliénation dans ces sociétés que nous avons nous-mêmes construit, cette prison dorée dans laquelle nous nous complaisons (du moins, où l'on s'efforce)...sont parfaitement illustrés ici. Et c'est suffisant pour recommander l’expérience malgré tout.
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Pour les curieux, testez : http://www.molleindustria.org/everydaythesamedream/everydaythesamedream.html