Développeur : CD Project
Editeur : Atari
Type : RPG
Sortie : 2008

The Witcher a été estampillé meilleur RPG PC depuis Planescape (à l'exception peut-être de Bloodlines) par les vieux de la vieille, et ce n'est pas sans raison. Malgré un prologue où on agite une épée comme un mariole de foire et quelques rares écueils, ce jeu est, tout simplement, excellent.

Comme d'autres RPG comportant de nombreux PNJ, les clones sont légion, et de très nombreux personnages auront la même voix; Cette vieille édentée et ce gros bourgeois, vous les verrez à cous demander si vous ne jouez pas à un remake médiéval de l'attaque des clones. Dans ce jeu, les femmes d'âge normal à qui on peut parler ont aussi tendance à n'être que des serveuses, des prostituées et des manipulatrices mondaines en bas résilles. On peut ajouter la dégaine des nains qui donne l'impression qu'ils sont sous exta en permanence, des fetch quest de mob killing et des situations de jambes en l'air complètement gonzo et pour la plupart sans intérêt, mais la liste des défauts du jeu risque fort de s'arrêter là.

On ne créée pas de personnage: on incarne Geralt de Riv, personnage inventé par l'écrivain Andrzej Sapkowski. Sa présence se sent dans l'écriture globale du jeu, et les dialogues, bien écrits, sont servis par des acteurs pour la plupart dans le ton. L'histoire commence de façon assez dramatique et on se retrouve à aller enquêter sur une mystérieuse organisation aux nombreuses ramifications.

Au cours de cette enquête, le jeu abordera au fil de ses histoires des thèmes assez inhabituels dans un RPG: racisme et ségrégation, le rapport à la maladie, le fanatisme (et il le fait bien, parce que les elfes de Dragon Age, excusez, mais c'est un peu ridicule). Le monde n'est pas complètement ouvert: chaque chapitre débloque l'accès à certaines zones. On commence dans les faubourgs de la grande ville autour de laquelle se trament les éléments du jeu, et on pénètre ses quartiers au fur et à mesure.

A ce sujet, là où le jeu vidéo medfan nous a habitué à explorer un genre de fantasme de forêt médiévale, les couleurs de The Witcher restent plus ternes. J'ai été très sensible à ces couleurs parce qu'elles ressemblent beaucoup à celles de la campagne où j'ai grandi. L'architecture ne cherche pas non plus la surenchère: en jouant la sobriété, The Witcher se donne une sorte de cachet d'authentique, comme aurait pu l'être notre passé. Le tout est servi par une très bonne musique qui achève de magnifier ces ambiances.

Hors de la ville et ses égoûts, on est aussi amené à explorer un vaste marais; c'est dans cet endroit que le bestiaire se lâche le plus. Cela dit, sur de très nombreuses créatures, on peut ramasser des ingrédients d'alchimie; complétés par des plantes, ils permettent de renforcer temporairement notre personnage, voire de lui conférer quelques capacités fort utiles. Attention toutefois, une jauge d'intoxication se charge au fil des ingestions, et les overdoses peuvent être très dangereuses.

Outre les potions, on dispose également de cinq pouvoirs (ou signes) que l'on améliore avec les compétences martiales de son personnage au fil de la montée de niveau. La personnalisation est loin d'être exceptionnelle, mais satisfaisante pour faire sentir la montée en puissance du personnage.

Ce dernier progressera à travers une quête principale bien écrite et bien menée, aux tiroirs nombreux et aux résolutions souvent, à alterner avec des quêtes annexes. Malheureusement, la moitié de ces quêtes se résument à tuer des bestioles, mais comme on le fait de toute façon en explorant, ce n'est qu'un moyen de sanctionner notre tableau de chasse. Lorsqu'on n'utilise pas les signes, on se bat à l'épée, selon trois styles distincts. Chacun peut déclencher des combos dévastateurs, pour peu que l'on clique au bon moment. En effet, les combats sont une affaire de timing et non de pilonnage. Pour une fois.
Morki
9
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le 6 févr. 2013

Critique lue 916 fois

6 j'aime

Morki

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6

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