Un jeu au rythme inégal...

The world ends with you est un jeu qui ne m'avait pas tapé dans l'oeil à l'époque de sa sortie, de part sa DA particulière et surtout car je ne suis pas un fan des jeux vidéos spécifiques aux consoles portables, notamment de part leur rythme. Cependant, étant un grand fan des KH, j'ai appris à apprécier certain jeux de consoles portables et surtout j'ai été plus qu'intrigué par le scénario de ce jeu après avoir joué à KH DDS. J'ai donc profité de la sortie de ce remix (a tient encore un clin d'oeil à KH) sur switch pour le découvrir (oui bon 5 ans après mais je rattrape lentement le retard !).

Dès le démarrage on note que le jeu repose beaucoup sur la notion de rythme, un rythme qui peut entrainer à la fois vers l'avant mais qui, à l'inverse, peut apporter une lenteur ou plutôt une lourdeur bien trop souvent !

La première chose à citer pour ce qui est entrainant c'est la musique ! Il s'agit d'un mélange de pop, rock, metal etc... C'est réellement entrainant, et ça va parfaitement avec le style du quartier de Shibuya que l'on arpente tout au long du jeu. L'œuvre de Ishimoto est un vrai point positif du jeu et c'est peut-être un des seuls éléments qui ne fini pas par "retomber" au bout d'un moment.

Pour ce qui est des graphismes, j'ai trouvé ça "propre", je ne suis pas très fan de ce style plutôt réaliste et "art de rue" mais globalement il va parfaitement à l'ambiance du jeu. Quand je dis propre c'est que pour moi le travail est réussi, techniquement il n'y a pas de défaut, c'est coloré, c'est cohérent, c'est plutôt positif. Le seul reproche pourrait être qu'au final il n'y a pas de surprise et de zones qui l'on retient plus qu'une autre, le style est reconnaissable pour l'ensemble du jeu mais il n'y a pas de lieu qui nous coupe le souffle.

En ce qui concerne l'histoire, je l'ai trouvé plutôt cool. Elle arrive à nous tenir en haleine dès le démarrage (pour comprendre où Neku, notre héros, se trouve, pourquoi il est là etc...) et à nous surprendre. En revanche on pourra reprocher que l'intérêt du scénario fait un peu le yoyo, le début est super intéressant, puis ça retombe à chaque démarrage de cycle (je reparlerai des cycles plus tard...) et ça réaccélère à la fin. Cela fait un tout plutôt disparate, des fois on veut jouer pour avancer l'histoire, des fois on est à deux doigts de laisser tomber la manette. Et ceci est d'autant plus dommageable que la narration n'aide pas du tout le scénario, au contraire j'aurais tendance à dire qu'elle à tendance à plomber le jeu, en effet l'histoire n'avance que par les dialogues et ces derniers apparaissent dans des écrans spécifiques, on se retrouve avec des lignes et des lignes de dialogues à lire. Très régulièrement à chaque changement d'écran on est arrêté par un nouveau dialogue, ça casse le rythme (on y revient) et quand les dialogues ne font pas vraiment avancer l'histoire mais raconte la vie d'un PNJ lambda et bah il faut s'accrocher pour avancer ! Comme indiqué plus haut, le scénario est divisé en trois cycles de une semaine, dans chacun de ces cycles Neku est accompagné d'un allié différent et cela amène un nouveau gameplay, et chaque jour correspond à un nouveau chapitre. A mes yeux chaque cycle est intéressant en terme de scénario le premier et le dernier jour de la semaine, et entre les deux on tombe dans une routine pas franchement intéressante, c'est dommage car le jeu aurait peut-être gagné à être plus condensé.

Venons en à son gameplay qui est truffé de bonne idée pour s'adapter à la console sur laquelle il était destiné à tourner : la DS. Le joueur gagne et équipe Neku de différents badges (jusqu'à 6 max) qui correspondent à des types d'attaques et des capacités différentes (attaques physiques, de foudre, de feu, soin, etc...) et qui se déclenchent par une action spécifique sur l'écran tactile (tapoter l'écran, glisser sur l'écran, dessiner des cercles, faire des grands allers-retours avec le doigt, etc...). Au début on à l'impression que les possibilités sont énormes mais malheureusement j'ai trouvé que tout avait tendance à retomber. En effet, je trouve que les différentes capacités ne se démarquent pas tant que ça les unes des autres (on a pas de stuff ou de spécialisation qui peuvent amener à privilégier un type d'attaque ou une autre), je n'ai pas trouvé d'attaques spécialement plus fortes que d'autres en progressant, et surtout au final j'ai trouvé que la console et le jeu ne distinguait pas forcément très bien les mouvements et régulièrement les attaques ne se lançaient pas comme je le voulais ce qui est très frustrant... Autre élément agaçant, les combats aléatoires se finissent rapidement au début et donne envie de découvrir les zones et les à côtés mais à partir d'un moment les ennemis deviennent des sacs à pv et, comme nos attaques ne deviennent pas beaucoup plus fortes, les combats s'allongent, s'allongent... Du coup on n'a peur de tomber sur des combats obligatoires et ça ne donne plus envie de découvrir les zones.

Enfin les à côtés sont "oubliables", il existe des objets à collecter pour faire progresser nos alliés et pour avoir ces objets il faut globalement faire des quêtes et farmer... Il y a un mini jeu qui ressemblent à un mélange entre un jeu de billes et de flipper à faire avec nos badges mais j'ai trouvé ça plutôt dur et surtout bien brouillon... Bref à partir de la moitié du deuxième cycle j'ai senti la manette me tomber des mains, l'histoire n'avançait pas, le combats devenaient de plus en plus pénible et ce n'est pas les à côtés qui me permis de m'accrocher !

Au final je trouve que TWEWY porte tous les avantages et les inconvénients des jeux réalisés pour être jouer sur une console portable, à savoir des jeux qui partent sur un rythme élevé avec plein d'idées intéressantes mais qui au final retombe la faute avec des bases peut-être pas suffisamment solides. J'ai l'impression que le jeu est fait pour jouer a des sessions courtes, on y retrouve un jeu divisé en chapitres, un gameplay au premier abord intéressant mais au final trop brouillon si on souhaite s'y investir, un scénario intéressant mais inégal (surtout au milieu du jeu et là il faut s'accrocher) la faute à une narration qui amène une lourdeur et casse le rythme (c'est pas si usant si on joue une heure max, ça l'est beaucoup plus sur des sessions longues) et à une durée de vie qui aurait gagnée à être condensée. C'est dommage car le jeu apporte de vrais bonnes idées, une histoire vraiment intrigante, une bande son qui met la pêche, une DA et des graphismes qui font le taf et qui restent mémorable par leur singularité, un gameplay qui utilise parfaitement le tactile. Je n'ai qu'un conseil à donner à ceux qui veulent se lancer dans cette aventure : soyez prêt à jouer à un jeu qui part à 2000 à l'heure mais qui, à plusieurs reprises, peut devenir un peu agaçant par sa lourdeur, il faudra alors s'accrocher !