Décidément, la saga Dark Souls a marqué d’une empreinte indélébile le monde du jeu vidéo ces dernières années. J’ai l’impression qu’il n’y a pas un jeu type « action-RPG », sorti ces 3 dernières années, qui n’est pas un Souls like… Il en pousse comme des champignons et s’adaptent à toutes les franchises pour le meilleur (Lies of P ; Star Wars Jedi : Fallen Order ; Another Crab’s Treasure) ou pour le pire (Lords of the Fallen). Thymesia (2022) comme bon nombre d’entre eux tente sa chance en offrant une aventure de qualité moyenne sur les bases du gameplay tout en contres à la Sekiro. Prenant part dans un monde médiéval fantastique, Thymesia nous propose d’incarner une personnage mystérieux vêtu comme un médecin de peste dans un environnement ravagé par la maladie et la putréfaction. Doté d’une narration quasiment inexistante (pas de cinématique, peu voire aucun dialogue hormis les phrases d’introduction des boss), la quasi-totalité des éléments scénaristiques de Thymesia est véhiculée via des notes disséminées ça et là dans les 4 niveaux que compose le jeu appelés ici « souvenirs ». Je ne vais pas vous mentir que je n’ai quasiment rien lu tant l’histoire n’a aucun intérêt. En réalité, le « produit » Thymesia n’a d’intérêt que dans son label « Souls like » et son gameplay, tout le reste, scénario compris n’est qu’un prétexte. Et cela, les développeurs, les studios de manière générale l’ont compris.
Vous avez donc ici une coquille vide à la direction artistique médiocre, déjà vue et revue des dizaines de fois mais au gameplay particulièrement soigné et ardu. L’idée est qu’il est possible, à force d’abattre les ennemis, de vous doter de leurs armes en guise d’attaques secondaires : lances, haches, griffes, arcs, espadon, etc. Ces nouvelles capacités ont différents seuils d’efficacité qu’il vous faudra augmenter moyennant des objets à récolter sur lesdits monstres tués. Fidèle au genre, des « chaises de camp », disséminés aux endroits stratégiques dans les niveaux, vous permettront de dépenser vos âmes et ainsi augmenter vos statistiques de manière tout à fait basique : la force, la vitalité et une capacité magique (une sorte de griffe retirant définitivement la vie d’un adversaire moyennant une blessure préalable). En effet, Thymesia propose un gameplay subtil jouant sur deux typologies de dégâts : les coups qui endommagent la vie de votre adversaire et ceux qui ôtent définitivement les tronçons de vie. Si vous n’enchaînez pas les deux typologies de coups, l’ennemi en face récupérera toujours les ¾ de ses blessures passé un court laps de temps. Cette proposition vous force donc à prendre des risques, car les coups infligés à l’épée doivent être « transformés » par les coups de griffes, le fameux coup spécial, pour attenter aux points de vie de votre adversaire. Très intelligent mais difficile, le gameplay de Thymesia donne satisfaction, notamment durant les combats de boss. Sachez qu’à la manière de Sekiro, contrer, parader, est un excellent moyen d’affaiblir les ennemis. Il va vous falloir vous armer de patience et optimiser vos temps de réaction pour encaisser certains enchaînements de coups.
Inutile de m’attarder davantage sur la description de ce titre, il s’agit d’un calque de Dark Souls : vous parcourez les niveaux, vous tuez des ennemis, vous engranger des « âmes », vous les dépensez à des simili feux de camp, vous débloquez des raccourcis, vous ramassez du butin et des bribes de scénario à droite et à gauche puis, en bout de course, un boss à affronter se trouve à proximité d’un feu de camp. Une fois le niveau terminé, à la manière de Demon’s Souls, vous reviendrez dans un hub central servant de liant à tous les souvenirs. La grande différence avec la franchise de From Software est que Thymesia propose un arbre de talents moisi augmentant certaines de vos capacités telles que l’esquive, la puissance de vos coups, l’arme de jet, la force de la griffe, l’efficacité de vos contres etc.
Côté technique, le jeu se tient. Rien à redire sur l’optimisation mais graphiquement c’est très daté. Sorti en 2022, la qualité des environnements ne flatte aucunement la rétine, mal desservie par une direction artistique peu inspirée. Avec Thymesia, vous allez voyager dans le temps, et sans escale, direction 2015…
Objectivement, Thymesia n’est pas un mauvais jeu, c’est simplement une énième déclinaison des Souls dans un univers peu voire pas du tout développé. En fait, si dans les Souls like ce que vous appréciez c’est uniquement le gameplay sans porter plus attention que cela à l’histoire, aux décors, à l’intérêt de vos actions, alors oui Thymesia peut être une bonne alternative pour vous car son gameplay exigeant vous tiendra en haleine jusqu’au dénouement final. En revanche, si vous cherchez une aventure avec un « A » majuscule, une histoire prenante, des personnages haut en couleur, des cinématiques, des musiques envoûtantes, des décors fouillés et originaux, bref, de l’immersion quoi, passez votre chemin ! Thymesia, c’est du gameplay à la Sekiro croisé Dark Souls, point à la ligne. Comptez moins de 5-6 heures pour en voir le bout en ligne droite, une dizaine d’heures si vous tentez le 100% : niveaux secondaires, boss optionnels, exploration maximale des différents souvenirs.