Timespinner (2018), premier jeu du petit studio Lunar Ray Games, est un metroidvania qui vise à recapturer l’esprit des classiques des années 90. Et si la mission est accomplie, c’est également le plus gros problème du jeu.
Les clins d’oeil et les hommages —les mauvaises langues diront les copies paresseuses— se succèdent, principalement Castlevania Symphony of the Night (1997), les Metroid, Prince of Persia : The Sands of Time (2003) et Chrono Trigger (1995). Sauf que niveau gameplay, Timespinner ne propose pas grand chose de nouveau, et ce qui est présent n’est pas toujours bien pensé, comme par exemple la mécanique temporelle finalement anecdotique. D'où la question à 1000 points : pourquoi jouer à ce jeu et pas aux chefs d’oeuvres qui l’ont précédé ? Mystère et boule de gomme.
Même constat niveau graphismes, avec un pixel art pas bandant, un charadesign quelconque, des zones pas mémorables, et une palette de couleurs bien terne. J’ai beaucoup de nostalgie pour l’esthétique 16 bits (ma premiere console fut une SNES), mais il y a des manières plus intelligentes d’y rendre hommage. Iconoclast (2018) et surtout Owl Boy (2016) s’en sont bien mieux tirés. Car s’il y avait quelque chose qui ne me manquait pas, c’est le format 4/3, et là j’ai droit à deux hallucinantes bandes noires sur ma Switch.
Ajoutez à cela une histoire qui se veut profonde mais en fait assez bateau, et le tableau est bien sombre. Malgré tout, le jeu reste globalement agréable à prendre en main, il propose pas mal de boss dont certains optionnels, des fins alternatives et des armes aux propriétés variées. Cela le sauve de la faillite complète.
Bref, Timespinner est une fausse bonne idée. Lunar Ray Games a mis du coeur à l’ouvrage, mais n’a pas su comprendre la différence entre rendre hommage à une époque et la singer bêtement.