C'est tout con, le tennis. Quatre coups : à plat, lifté, slicé et lob. Ça tombe bien, il y a quatre boutons. Un joueur à diriger ? Il y a un stick pour ça. Ah oui, au filet, on peut smasher ou amortir. Pas de panique, il reste des gâchettes sur le pad, on peut s'en sortir. Et voilà, on a un joli jeu de tennis. Sport suivant ! Le golf ?
Stoooop ! Non, ce n'est pas comme ça que ça se passe. Le gameplay d'un jeu de sport est un mécanisme des plus complexes à concevoir. Les contraintes sont nombreuses et coriaces. En effet, le joueur doit pouvoir commencer à jouer très vite. Mais une fois les bases acquises, il doit progresser en pratique. Longtemps. Ce qui nécessite de la profondeur et pas mal de subtilités. Finalement, plus le sport est simple, plus sa transcription ludique est difficile. Le foot, par exemple, est maîtrisé dans le jeu vidéo depuis la fin des années 90. Et on cherche encore une façon palpitante de représenter le 100 mètres.
Le tennis est à mi-chemin. Plus proche, même, du 100 mètres. C'est dire la performance des développeurs de 2K Czech qui, avec Top Spin 4, ont réussi à rendre passionnant un échange de balle au-dessus d'un filet. Ce n'est pas une première. Avec Virtua Tennis (en 2000) et ses suites, Sega avait établi les bases d'une représentation du tennis sur deux critères simples : le placement du joueur par rapport à la balle et le temps de préparation d'un coup pour en déterminer la puissance. Idéal pour des parties improvisées entre amis, mais trop simple pour en faire une vraie simulation. C'est le créneau revendiqué par Top Spin depuis son premier opus en 2003. En affinant les principes de jeu, les développeurs ont fini par déraper en 2008 avec Top Spin 3. Précis et très profond, le gameplay était devenu inaccessible et décourageant pour les novices. Écueil corrigé aujourd'hui.
Avec Top Spin 4, le tennis devient un jeu de rythme. Et en pratique, l'idée est brillante. Chaque coup existe en deux variantes (précise et puissante), et il faut relâcher le bouton au bon moment pour une efficacité maximale. Facile à dire. A maîtriser, c'est une autre paire de manches. C'est tout le principe.
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