Tron Evolution par nohiro
La grille… Une frontière digitale, un espace de possibilités infini. J’ai tenté d’imaginer ce à quoi pourrait ressembler toutes ces informations parcourant un ordinateur. Des motos, des vaisseaux circulant sur des autoroutes constituées de circuits ? Un monde que jamais je n’aurais cru voir et un beau jour, j’y suis entré. Du moins pas complètement…
Car malgré ce speech d’une beauté à couper le souffle, je ne suis pas Flynn. Cependant, Disney a pensé à tout pour les fans de franchise la plus geek des années 80 (j’en fait partie et j’en suis fier). Le jeu prend donc place durant l’ellipse narrative qui laisse Sam Flynn (le fils de Kevin Flynn) orphelin au début du second film sorti en ce début d’année et que je vous conseille fortement. Ce qui ne sera peut-être pas le cas de ce produit dérivé…
Car oui, ce jeu est bourré de défauts et pas des moindres ! Outre les personnages modélisés par des stagiaires (Oui la version virtuelle d’Olivia Wilde ressemble plus à un portrait abstrait qu’autre chose et je ne vous parle pas de Tron et son regard vide), on déplore des animations hachées et coupées à la serpe, ainsi que des combats mal équilibrés (dont celui contre le lumitank qui a failli me faire littéralement péter les plombs) lié à un système d’expérience mal pensé.
À commencer par la variété de gameplay aussi riche que mon CLU (attention ce jeu de mots à base de nom tiré de l’univers de Tron peut choquer). c’est un peu comme si Prince of Persia avait eu la bonne idée de fusionner avec des phases de beat’em all répétitives et sans aucune saveur. Pourtant tout semblait être réuni pour donner naissance à un véritable block buster! À croire que proposer un gameplay varié est un luxe ces temps-ci… Surtout qu’il manque certaines choses essentielles comme les duels de lightcycle qui se voient remplacer par des phases de courses en ligne droite sans aucun challenge. Elles sont dans le mode multi, mais non jouable contre l’IA contrairement aux deatchmatch (un oubli flagrant par manque de temps?). Ou encore des phases de découvertes dans un monde semi-ouvert comme sur le site officiel du film qui contient une application sympathique et gratuite, ça aurait pu enrichir l’expérience et permettre au joueur de fouiller le moindre octet du damier virtuel.
Si seulement les développeurs avaient eu le temps de gérer ces problématiques… Car oui, les délais de production sont courts, voir inexistant, pour ce type de produit purement marketing qui n’a pour but que de remplir les caisses et de proposer une expérience intéressante (d’ailleurs, il suffit de le comparer à Tron 2.0 sorti en 2003 sur pc et qui est un excellent FPS pour l’achever). Mais heureusement tout n’est pas à jeter à la poubelle. Entre autre le design apporte un cachet particulier (le début du chapitre sept est tout bonnement magnifique), il ne laissera personne indifférent. De plus, le prolongement de l’univers apporte quant à lui certaines explications sur la disparition de Flynn et le règne de CLU. Le tout est soutenu par l’excellente soundtrack composé par les Daft Punk et le soft profite d’une durée de vie plus qu’honnête à l’heure actuelle (compter une petite douzaine d’heure pour en voir le bout).
En conclusion: un jeu sans grande prétention qui se tient dans la moyenne du jeu adaptés d’une grosse licence, qui malgré ses nombreux défauts séduira autant les nouveaux venus que les anciens fans. Une expérience qui à petit prix n’est pas forcement qu’un eTron.