Ah Unravel... Les suiveurs attentifs de l'E3 2015 se rappellent encore de la conférence du géant Electronic Arts, non pas pour les annonces annuelles du nouveau Fifa, Madden et j'en passe mais surtout du passage de ce jeune développeur suédois, totalement pétrifié, tenant dans ses mains tremblantes une petite peluche en fils de fer recouvert de laine, répondant au doux nom de Yarny.
Martin Sahlin présente à la messe annuelle du jeu vidéo son bébé : Unravel, dont le trailer bluffe dès le premier plan par sa beauté visuelle stupéfiante, ses animations du turfu et surtout, un personnage d'une cuteness rarement égalée jusqu'à présent.
Depuis, Unravel s'est montré par petites touches, suffisamment régulièrement pour nous faire garder dans un coin de notre tête la future sortie de ce petit jeu craquant aux graphismes faussement 2D saisissants.
Comme prévu, la cinématique d'intro (et la seule du jeu d'ailleurs) annonce la couleur : vous allez prendre une grosse grosse claque artistique dans la tronche messieurs les joueurs.
De ce côté-là, Coldwood Studios ne s'est très clairement pas foutu de nous, Unravel est un bijou.
Employer 2542 adjectifs dithyrambiques tous plus ou moins similaires est fort tentant mais tout de même, dès les premières secondes, la fluidité des animations de Yarny, le rendu quasi photo-réaliste ou bien encore le travail sur la lumière est bluffant.
Difficile d'être concis quand on s'attaque à la partie artistique du jeu tant finalement, cet aspect prend le pas sur tout le jeu. Jamais Unravel est pris à défaut sur ce point, il y a un véritable travail sur chaque niveau (11 en tout) afin de les rendre chacun unique.
De la forêt luxuriante aux environnements dévastés par le non-respect de la nature, le jeu s'efforce de nous dépayser un maximum.
Ce qu'Unravel parvient parfaitement à faire concernant l'ambiance propre à chaque souvenir (que Yarny explore via des photos dans une sorte de HUB), il le fait moins efficacement à propos de la variation du gameplay.
Alors oui, personne de censé s'attendait à du hardcore gaming avec ce titre mais le manque de diversité des différents "puzzles" est malheureusement à souligner.
Des énigmes à l'esprit très LIMBO qui ne vont que très rarement plus loin par rapport aux mécaniques présentées dans le 1er niveau "tuto".
En effet, malgré un soin indéniable accordé à l'originalité des situations, j'aurais aimé que le sentiment de progression soit réel, sachant que votre façon de jouer lors du deuxième niveau par ex sera quasiment la même par rapport au tout dernier.
L'autre souci, bien que ce reproche soit bien plus subjectif, c'est peut être son approche peut être trop sincère et donc, ce manque de recul voire de finesse par rapport à certaines expositions présentées dans le jeu. Je dois avouer que le propos écolo qui vire assez vite à la dramatisation trop insistante via la musique ou des effets visuels m'a moins emballé, même si la présence de ces différents niveaux s'incorporent plutôt bien dans l'ensemble.
Difficile tout de même de faire le blasé, tant Unravel bluffe nos yeux ébahis à chaque instant, nous offrant même parfois des surprises visuelles hallucinantes en 2nd plan, travail encore une fois admirable abattu qui plus est par une toute petite équipe, certes sponsorisée par EA.
Plus que la baffe graphique finalement, Unravel réussit à tisser un vrai lien entre ces environnements suédois qui tentent chacun à leur façon de raconter une histoire purement visuelle, et l'état dans lequel il cherche à mettre le joueur.
C'est un jeu qui relaxe, qui se joue de manière très peinarde et même si l'on ressent à aucun moment un sentiment d'accomplissement vidéoludique, Unravel sait malgré tout capter l'attention dès le départ et émerveiller la rétine tout au long de ces souvenirs pas tout à fait perdus...