Dis Cortex, tu veux faire quoi cette nuit ?
Acquis lors d'une promo Steam, et lancé sur un coup de tête un soir d'ennui, j'ai démarré Bloodlines sans aucune réelle information sur le jeu (à part qu'il s'agissait d'un RPG avec des vampires) et sans connaître la série.
Au premier coup d'oeil, j'ai trouvé le menu assez peu avenant, avec sa police typée couleur sang sur fond noir qui donnent un mauvais avant-goût, l'impression d'être déjà dans l'excès.
Toutefois, la création de perso a rapidement chassé cet a priori. Le principe de questions/réponses aléatoires pour déterminer les traits du personnage est assez sympathique, tout comme la feuille de perso en elle-même. S'il n'est pas possible de choisir l'apparence de son personnage (celle-ci étant déterminé par le clan dont il est issu), on peut en revanche réellement orienter son personnage selon son choix, que ce soit le combat, l'infiltration, le dialogue/marchandage…
En effet, les compétences agissent directement sur le déroulement de certaines missions. Quelques unes ne sont d'ailleurs pas réalisables sans une compétence particulière. Si choisir entre crochetage et piratage ne change pas fondamentalement le trajet, il est vrai qu'éviter le combat en usant de charme et de persuasion est plutôt plaisant.
Une fois le jeu démarré, on remarque assez tristement que les animations ne sont pas vraiment belles. Les animations faciales lors des dialogues ont tendance à être exagérées, voire inappropriée selon la situation. Si les animations de combats sont correctes, j'ai trouvé les mouvements du corps totalement ridicules sur les personnages féminins lors de la marche.
Pour ce qui est de l'histoire, on est plongé dans le monde des vampires par une courte introduction et un tutoriel superficiel (en terme de trame), pour finir lâché dans son appartement sans trop d'indication. Ce n'est qu'au fur et à mesure que l'on découvre plus en profondeur les différentes factions et clans des vampires, ainsi que leurs légendes. Malheureusement, on se rend bien vite qu'on a surtout affaire à une guerre de gangs un peu à la sauce GTA (comprendre par là que ça tourne quand même beaucoup autour de pouvoir, de combats, de boîte de nuit et de club de strip-tease). Je ne sais pas d'où vient cette manie d'associer les créatures nocturnes buveuse de sang à la luxure, mais c'est pourtant un des thèmes principaux du jeu.
Les quêtes sont tout des mêmes intéressantes, avec une profusion d'annexes qui vont de l'enquête à la négociation, en passant par le recrutement de prostituées. Il est dommage que leur nombre chute drastiquement arrivé aux 3/4 du jeu. A ce propos, j'ai vraiment eu le sentiment que le jeu a été terminé un peu vite. La dernière zone est très vide, avec peu de personnages et peu de quêtes. A partir du passage dans les égouts, on a vraiment l'impression de progresser dans des couloirs remplis d'ennemis qui arrivent à la pelle. J'ai d'ailleurs trouvé la difficulté particulièrement mal dosée. Avec un personnage orienté combat corps à corps, il m'a été impossible de terminer le jeu normalement. La phase finale est remplie d'ennemis qui arrivent à l'infini, pendant que vous devez résoudre des énigmes qui demandent de faire plusieurs aller-retour. Je ne parlerais même pas des boss qui nécessitent une centaine de coups pour mourir, alors qu'il vous étalent en quelques baffes. J'ai l'impression de n'avoir rien compris au jeu, ou d'avoir loupé un élément primordial qui m'aurait changé la vie.
En excluant la fin, on obtient tout de même un jeu assez plaisant à jouer, qui tient en haleine une bonne trentaine d'heures en plus de proposer une bonne rejouabilité. A condition toutefois de ne pas être trop regardant sur la qualité visuelle et sur la foison de clichés/raccourcis que contient l'univers.