Avant tout je précise que je porte un jugement sur le jeu accompagné du patch non officiel qui corrige visiblement de nombreux bug.
+ Un univers assez original pour un rpg, contemporain, vampirique, nocturne, vicieux et crasseux.
+ Une ambiance visuelle évidement en accord et bien mise en valeur par le moteur source, mention spéciale à Downtown, ses buildings, sa cathédrale entourée de gargouilles, son ciel sombre et violacée.
+ Quatre hub parfaits pour l'exploration, l'approfondissement via les quêtes annexes, et la contemplation, notamment avec de jolies musiques d'ambiance.
+ Les quêtes annexes justement, dans leur grande majorité intéressantes et soignées, aussi indispensables que la quête principale, pour creuser l'univers, ou plus basiquement engranger de l'expérience.
+ Les cliché de l'horreur au complet: cimeterre, maison hantée, hôpital, etc.
+ La variété des clans de départ avec chacun un schéma psychologique type qui influx sur les pouvoirs disponibles, l'évolution conseillée des stats, les échanges, l'aventure peut être? (un Nosferatu se promènera plus du côté des égouts je suppose).
+ Jouer un vampire et ce que ça implique, dans le gameplay (besoin constant de se nourrir) comme dans la narration (recours à une sensualité dérangeante).
+ La richesse thématique, le jeu abordant la classique dualité chaos/ordre et ses subtilités, des sujet particulièrement glauque (snuff movie, inceste et j'en passe), le tout souvent agrémenté d'humour noir.
+ Les dialogues avec les options classiques (choix du ton de la réponse, possibilité d'approfondir ou non) et optionnelles (en fonction de ses aptitudes de persuasion, intimidation, séduction).
+ Le background passionnant: les sectes, les clans, les ghouls, la masquerade, le mythe de Caïn...et accessible sans avoir touché au jeu de rôle papier.
+ Le casting varié proposant une belle palette de caractères bien trempés, appuyés par des animations faciales réussies.
+ La relation "amoureuse" possible, à l'image du jeu: décalée et dérangeante.
+- Construction un peu trop mécanique, à la fois des hub, en gros si un intérieur nous est accessible, c'est que ça a forcement un rapport avec une quête, et de l'avancement (le syndrome du larbin: tu dois faire ça pour x, fais ça pour moi).
- Quelques donjons pas palpitant, visuellement monotones et longuets.
- les bugs inhérents au moteur physique, obligeant parfois le rechargement de partie, au hasard notre perso bloqué par un misérable tas de planches de bois ou une porte impossible à ouvrir parce qu'un pnj qui bug s'est planté devant.
- le défaut majeur du jeu: la jouabilité. Car autant l'idée des disciplines, le petit coté plate forme, l'infiltration, etc, c'était de bonnes idées. Autant l'application c'est vraiment pas ça, illustration, un boss au demeurant intéressant, qui se déplace rapidement et utilise un shotgun, des éléments de décors sensés servir de bouclier, logiquement, un boss fight façon cache cache. Sauf que nan, un petit pouvoir qui up nos stats, on le bloque dans un coin de la pièce, et on le spam de coup de poings jusqu'à ce qu'il y passe... Autre exemple, des environnements conçu afin de mettre une petite stratégie d'infiltration en place, observation des positions des gardes et autre. Mais pourquoi je me casserais le cul alors qu'en activant célérité (autrement dit la super vitesse) je peux rusher le niveau jusqu'à l'objectif et revenir au point de chute en un seul morceau? Globalement ces phases de jeu on un petit côté fin de génération 32 bit balbutiement du jeu d'action de l'air 128 bit, ça rendrait presque nostalgique.
Finalement décrire l'expérience VTMB est assez délicat, il ne propose pas des qualités d'écriture, de gameplay ou techniques hallucinantes. Simplement ce monde moderne, gothique, noir, profondément pessimiste et désillusionné offre au jeu une identité extrêmement marquée. Une expérience très proche d'univers avec lesquels j'ai énormément d’affinités, mais que je n'ai pas souvent rencontré dans le jv. Sachant qu'en plus de ça, la partie roleplay est réussie, devant un tel constat, je ferme volontiers les yeux devant ses quelques imperfections.