Warframe
6.6
Warframe

Jeu de Digital Extremes (2013PC)

"The odds were against us, Tenno - but we did it. Mission complete."

..// OVERVIEW //..
Développé et édité par Digital Extremes, qui a frôlé la banqueroute avant la sortie du jeu.


Temps de jeu : 520 « heures Steam » pour 320 « heures Warframes » (temps compté pour mon compte, en missions uniquement). A savoir que jouant aussi avec le compte de mon fils, qui a un temps de jeu bien plus limité que moi, le compteur Steam est gonflé de quelques dizaines d’heures. A cela s'ajoute mes 52 "heures Warframe" sur PS4.


Warframes [level] : Ash [30], Banshee [30], Banshee Prime [30], Chroma [30], Ember [30], Frost Prime [30], Hydroid Prime [30], Inaros [30], Limbo [30], Mag [30], Mirage [30], Nekros Prime [30], Nyx [30], Octavia [30], Saryn Prime [30], Titania [30], Trinity Prime [30+] focusée Vazarin, Valkyr [30], Valkyr Prime [30], Vauban [30], Vauban Prime [30], Zephyr [30].


..// PROS aka Dans l’ombre de leur destinée, les Tennos s’éveillent pour tout péter //..
Gratuit. Dit comme ça, le joueur moderne frémit de voir s’abattre sur lui un game design pensé pour lui faire cracher un max de pognon tôt ou tard. « Vous entendez Monsieur Anderson ? C’est le son de l’inéluctabilité pécuniaire qui résonne dans votre tête ». Mais ici, point de micro transactions obligatoires qui empêchent réellement de jouer. Point d’énergie qui s’épuise après trois combats et vous demande d’acheter pour 800€ de packs (cf. certains jeux mobiles gratuits) pour obtenir des monnaies obscures qui périment en un rien de temps. Il offre de plus un contenu relativement complet et frais, donnant toujours la possibilité de débloquer la dernière Warframe en jouant, proposant des dizaines et des dizaines d’heures de jeu pour qui accroche au concept. Bien entendu, ce système a ses limites, notamment dans l’assiduité demandée aux joueurs pingres ne voulant réellement pas mettre un seul centime dans un jeu qu’il adore, mais j’y reviendrai plus bas.


Là où l’univers réaliste de The Division reste fade malgré son histoire d’infection, et là où l’univers SF de Destiny est également conventionnel, Warframe offre un background plus frais et plus complexe qu’il n’y parait. Se déroulant dans un futur lointain où la Terre n’est plus qu’un vaste champ de bataille qui a vu disparaître toute trace de la civilisation humaine (décidément, avec NieR Automata…), on tentera de garder la main sur notre système solaire en expliquant aux envahisseurs éparpillés aux quatre coins de ce dernier, qu'ils ne sont pas les bienvenus. Réservant quelques surprises scénaristiques, le jeu se permet même un peu d’audace à travers ses quêtes secondaires les plus travaillées (Le Second Rêve à faire impérativement), qui éclairent non seulement de plus en plus notre lumière quant au passif des Warframes, des Tennos, et des ennemis que l’on croise un peu partout, mais débloquent également de nouvelles options que je ne spoilerai pas ici.


Le gameplay nerveux et fluide. Pour un TPS où l’on saute dans tous les sens, aidé par les capacités hors normes de nos Warframes qui peuvent bondir à plusieurs mètres de haut, traverser un niveau à grande vitesse tout en dégommant les ennemis à la chaîne mais en conservant la possibilité de rester furtif si on veut la jouer plus subtil, Warframe n’en demeure pas moins très accessible et agréable à prendre en mains. Même avec un pad sur PC, en sacrifiant quelques fonctionnalités secondaires qu’il faudra réserver à la souris ou au clavier, ça glisse tout seul. Et heureusement, parce que nos Warframes sont de véritables machines à tuer pouvant utiliser une arme principale (fusil, shotgun, sniper, arc,…), une arme secondaire (gun, double-gun, shuriken,…) et une arme de mêlée (épée, masse, hache, fouet,…). Cela sans compter les quatre pouvoirs uniques à chaque Warframe (buff, debuff, healing, AOE attack ou single target, etc.).


Warframe n’a techniquement pas à rougir face à la concurrence. Là encore, ça n’est pas parce qu’un jeu est gratuit qu’il doit forcément être laid, ou disons bas de gamme. La modélisation des Warframes et autres personnages est très réussie, complétée par des textures et des animations propres pour mettre en valeur notre équipement favori (le mode Captura permet de faire de très jolies photos et autres wallpapers à partager). Certains environnements sont hauts en couleurs, et les divers lieux visités suffisamment variés, même si les planètes comme Pluton ou Neptune souffrent d’un air de déjà-vu malgré leurs spécificités. Au global, le jeu reste dans la tranche haute de ce qui se fait de nos jours, et s’offre le luxe parfois de mises à jour plus profondes, comme la récente refonte de la Terre. Les Plaines d’Eidolon quant à elles, bien qu’assez petites, s’en sortent très honorablement avec un Open World assez vivant.


Une évolution et un suivi solide. Sorti en 2013 (un an avant le premier Destiny), le jeu s’est déjà enrichi d’une vingtaine de mises à jour majeures apportant le plus souvent une nouvelle Warframe à jouer, une nouvelle quête qui va avec, de nouvelles armes, etc. Outre les corrections de bugs et ajustements réguliers, le jeu s’est même permis une refonte du design de sa carte du système solaire (affichant toutes les missions) car, comme expliqué au Game UX Summit 2017, ils sont restés à l’écoute de la communauté pour améliorer le jeu en permanence. Les nouveaux joueurs seront toutefois possiblement noyés dans la masse de choses à découvrir sur le jeu, mais cela permet également de motiver ces derniers, puisque l’on se retrouve souvent en mission avec des joueurs de la première heure, équipés de Warframes lourdement modées, et d’armes parfois exotiques qui font des ravages. Les Plaines d’Eidolon vont dans le sens de cette différenciation avec les élites, puisqu’il sera très risqué pour les néophytes de s’aventurer la nuit en dehors de Cetus, certains ennemis ne faisant qu’une bouchée de ces nouveaux nés un peu trop téméraires.


..// CONS aka « Rien n’est jamais sans conséquence. En conséquence, rien n’est jamais gratuit. » //..
Gratuit MAIS. Car bien entendu, il y a une contrepartie au côté gratuit du jeu : les Platinums. La monnaie du jeu qui se paie avec du véritable argent et sert à acheter tout ce que l’on veut dans le jeu. Certaines armes ne peuvent d’ailleurs s’obtenir qu’avec du Platinum, même si l’on peut largement s’en passer. En fait, tout est question d’envie et de patience. Jouer de manière assidue, ou mettre à profit les laboratoires du Dojo reste le meilleur moyen d'avoir un arsenal fourni pour pas cher. Le « payant » est souvent de l’ordre du cosmétique, et donc relativement dispensable. En ce sens, si vous ne cherchez pas à performer au maximum ou à avoir la collection complète de Warframes (+ leurs skins) et d’armes, je vous recommande (sur PC) d’attendre que tombe le ticket « -75% de réduction » qui vous permettra d’acheter le pack de Platinum le plus cher pour 45€ (au lieu de 190€) sur le site officiel. Pour un prix raisonnable, vous aurez ainsi largement assez de Platinums pour vous faire plaisir, à condition de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre bien sûr, et vouloir tout acheter sur le market.


« You’ve been Vaulted ». Derrière le mot « vaulted » se cache un design assez vilain qui fait que régulièrement, Digital Extremes retire des Warframes et armes Prime du jeu, ainsi que tout ce qui permet de les obtenir. Bien entendu, si vous avez une Relique du Néant qui contient une partie de Warframe vaulted, vous la conservez et pouvez l’utiliser ou l’échanger avec d’autres joueurs. On peut donc techniquement toujours obtenir une Warframe retirée du système des récompenses, mais c’est nettement plus compliqué car il faut tomber sur une partie où se trouve un joueur avec la bonne relique, et en plus avoir la chance de débloquer le bon bonus en fin de partie. Moi qui apprécierais beaucoup avoir Ember Prime dans ma collection, et bien je peux faire une croix dessus jusqu’au prochain « UnVault », ce qui peut signifier plusieurs mois d'attente. Un vrai design de merde quoi.


Certaines quêtes secondaires totalement absurdes. Si certaines surprennent agréablement, notamment les plus scénarisées, d’autres comme le Stratagème de Glast dépassent l’entendement. Après une première mission laissant augurer du meilleur, cette quête introduit un match en arène durant une dizaine de minutes, et dont il faut impérativement gagner toutes les manches. Il faudra rejouer alors ce match plusieurs fois, dont une itération avec un score bien précis qu’il est très difficile de maintenir. D’autres quêtes soufflent également le chaud et le froid. Si celle de Harrow voit naître une agréable tentative du côté survival-horror, avec une ambiance sombre relativement plaisante, d’autres comme le Théorème de Limbo sont assez pénibles, nous forçant à farmer des ingrédients pour pouvoir débloquer un bout de quête donnant droit à un bout de la Warframe. Ça sera toujours moins pire que celle d’Atlas où il faudra refaire plusieurs fois le même boss inintéressant et possiblement long à battre, pour espérer obtenir l’intégralité de cette Warframe.


Le design imposé des Warframes. Bien qu’il existe diverses façons de corriger le tir, à travers les palettes de couleurs, les accessoires et/ou les skins optionnels, si l’on est vraiment réfractaire au design d’une Warframe, il sera difficile de passer outre la subjectivité d’appréciation de son esthétique. Impossible de changer son sexe, ni de faire des mix improbables en utilisant le casque d’une autre Warframe, ni de faire de Transmogrification à la WOW. Bien sûr, cela permet de s’y retrouver quand on joue et de savoir à qui on a à faire en PvP, mais cela reste potentiellement contrariant quand on découvre une Warframe dont on adore les pouvoirs, mais dont on vomit le design. Sur PC, le Steam Market permet d’accéder à un choix plus étendu de variantes, mais à six ou sept euros le skin, il faut vraiment aimer une Warframe pour vouloir s’offrir un relooking et un casque unique.


Les collisions des décors, pas toujours adaptées au gameplay. Assurément, le jeu manque cruellement de polish sur ce point, puisque l’on se coince régulièrement dans le décor, parfois de manière irrémédiable. Ici une rambarde qui dépasse à peine et nous empêche de monter un muret proprement, notre tête cognant tristement sur ce minuscule rebord. Là un bout de décor sur un coin de mur ou d’entrée de porte qui nous arrête en pleine course, nous obligeant même à revenir un chouia en arrière pour s’en décrocher proprement. Il convient donc de viser le plus juste possible, ce qui reste loin d’être évident même après quelques centaines d’heures de jeu. C’est assez pénible dans un jeu où les déplacements peuvent être très rapides, sans parler du fait qu’une Warframe comme Volt peut en plus activer le turbo pour tous les joueurs alentours, ce qui augmente considérablement la vitesse de déplacement sans qu’on y soit pour autant préparé. Rajoutons les plaques invisibles qui nous empêchent d’aller dans les zones non prévues, mais qui sont parfois trop près du décor praticable lui-même. Bref. On a déjà vu bien plus propre en matière de collisions pour aider au déplacement et éviter des frustrations régulières.


Pêcher et miner dans les Plaines d’Eidolon. J’ai beau faire, je n’arrive pas à comprendre ce qui a motivé les développeurs à mettre autant en avant la pêche et le minage dans un shooter aussi nerveux que Warframe. En activité secondaire et à petites doses, je dis pas, mais là il faut passer des heures sur ces deux activités pour pouvoir progresser dans les Syndicats de Cetus, et donc débloquer leurs récompenses les plus intéressantes. Et peu importe que la pêche au harpon soit un minimum dynamique, puisqu’il faut viser les poissons et non pas juste attendre après avoir lancé une ligne. Et peu importe si miner nous oblige à faire des tags sans queue ni tête sur des cailloux pour en extraire le minerai. Au bout du compte, on est comme un con dans notre armure de combat rutilante, à chercher de la poiscaille dans la moindre étendue d’eau, harpon à la main. Et on n’a pas franchement l’air plus futé à se balader avec notre Mining Laser qui fait également office de détecteur pour repérer les sources de minerais. Je n'ai jamais été fan de la pêche dans aucun jeu, c'est pas Warframe qui y changera quoique ce soit.


..// CONCLUSION //..
Titre à la longévité et au succès surprenant, issu d’un studio dont l’avenir était incertain, Warframe a su s’enrichir de fort belle manière au fil des années. Si ma première expérience sur PS4 en 2014 n’avait duré qu’une cinquantaine d’heures, la montée en puissance du contenu, la possibilité de jouer en coopératif avec mon fils enfin assez grand pour avoir son PC et mettre un premier pied dans ce genre de jeux, et l’annonce des Plaines d’Eidolon m’ont fait replonger. S’il reste fortement orienté sur le farming de ressources, le gameplay défoulant, le nombre de Warframes et d’armes, et le contenu globalement conséquent qu’offre le jeu, font que l’on y revient régulièrement avec plaisir. Et si les Plaines d’Eidolon ne m’ont pas encore convaincu de la capacité du studio à utiliser à bon escient un Open World, la faute au trop fort accent mis sur la pêche et le minage, c’est un premier jet « Warframe 2.0 » qui a le mérite d’exister… et ce, toujours gratuitement. Je reste donc curieux de voir comment ils feront évoluer cette grande zone sur laquelle vient de s'écraser une grosse météorite organique, et s’ils parviendront à en produire d’autres, ailleurs que sur Terre, comme ils l’ont déjà annoncé.

Dark_Inquisitor
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le 9 nov. 2017

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