Ce titre possède une 2D léchée, comme à l'ancienne mais en plus cartoon, puissance de la soi-disant 128-bit oblige. Une sorte d'avant Cuphead tout à fait appréciable. Les mouvements de Wario sont de retour : le dash, le stomp, le saut dashé, etc. Seulement ici il pourra mourir, ayant troqué ses différentes déformations rigolotes par des cœurs, même s'il peut lui arriver de se déformer dans un style cartoon assez drôle.
L'ambiance est insulaire, et la charte graphique, notamment de l'écran titre, fait penser à Wind Waker (Zelda Gamecube). Il s'agit en fait d'un monde parallèle où vivent des sortes de Lumas capturés par un méchant pirate. Une voleuse arrive à voler le globe qui permet d'y accéder avec un télescope tourné à l'envers, et prie Wario d'aller aider les Lumas (et leur princesse, qui s'est fait kidnapper) en lui faisant miroiter le trésor ultime : un sac de pièces d'or sans fond. Ni une, ni deux, Wario remue son gros popotin et s'engouffre dans cet univers prometteur.
Disons-le tout de suite : le jeu est relativement facile, court et sans intérêt sans chercher à tout débloquer. Là où il devient diabolique, c'est avec les trésors (3 par niveau) et surtout les défis (jusqu'à 7 par niveau).
Hélas, et même si les niveaux disposent d'un checkpoint chacun, on se retrouvera souvent à accomplir chaque défi un par un, en refaisant le niveau depuis le début à chaque fois. Ils ne sont pas longs mais ça devient tout de même un peu soûlant. Et décourageant. Au moment d'écrire cette critique, je n'ai fait que deux îles sur cinq à 100%, et une seule en comptant les défis des boss qu'on débloque en battant une première fois le boss final. (ainsi qu'un indice bienvenu sur les cartes secrètes, qui permettent de débloquer les niveaux secrets)
Et quand on sait que les défis sont parfois diaboliquement difficiles, voire impossibles à première vue, c'est vous dire le temps qu'on peut passer sur certains niveaux... et à considérer l'ensemble, ça peut sembler décourageant. Du coup je ne sais pas si je vais le compléter à 100%... Mais les défis sont tellement bien pensés qu'ils savent rester prenants. Et puis, il vous faudra un peu d'astuce et de chance parfois...
Voici donc quelques astuces si vous voulez entamer la longue quête du 100% :
- Trouver des mouvements référencés nulle part, comme freiner en se baissant quand Wario passe dans un accélérateur, afin de stopper sa course sans tomber, ou encore propulser un ennemis à l'horizontale près du sol en secouant la Wiimote.
- Savoir qu'il faut faire "Recommencer" pour recommencer si besoin est aux checkpoints sans avoir à tout se retaper.
- Dans les canons, garder à l'esprit qu'on peut laisser appuyé sur 2 pour canonner Wario plus précisément.
- Certains intitulés de missions sont subtils, comme "ne pas toucher tels monstres" : même s'ils ne nous enlèvent pas de points de vie et qu'ils ne nous "touchent" donc pas, il faut aussi veiller à ne pas les détruire en les touchant nous-mêmes...
- Etc.
La découverte des subtilités du gameplay est vraiment grisante, et résoudre les énigmes proposées par les challenges vraiment gratifiant. Je ne sais combien de fois je me suis épongé le front d'une sueur imaginaire en terminant un défi chaud-patate, c'est exactement ce que je faisais dans Super Mario Galaxy 2 et c'est ça que je recherche dans les jeux Nintendo, car ils sont (presque) toujours bien faits !
A voir pour la suite, peut-être qu'un niveau à 100% par jour serait envisageable. (Je n'imagine même pas si on devait faire chaque niveau à 100% en UNE SEULE FOIS ! Vous croyez que c'est le prochain challenge ? Rien que pour en avoir le cœur net j'irais bien voir...)
EDIT : Eh bien non ! J'en suis quasiment à 100% à deux niveaux et deux boss près (5 mois après la première critique tout de même), et je peux affirmer que compléter les niveaux à 100% en un seul coup est impossible dans nombre de cas. (missions incompatibles, tout simplement)
Cependant, l'expérience aidant, j'arrive à faire plus de missions d'un coup, alors même que les niveaux se corsent. Et puis je ne m'offusque plus de devoir recommencer, c'est devenu un acquis. Il faut dire, en cinq mois, je n'ai pas frôlé la tendinite...
Par contre, je me dois de mentionner l'extraordinaire talent des level designers, qui arrivent à inventer des niveaux que j'arrive à peine à résoudre... c'est tout simplement succulent et jouissif, mais surtout admirable. Quelle inspiration ! Quelle intelligence ! Bon, on ne reste pas bloqué longtemps (sauf dans la mission d'un niveau où il ne fallait tuer aucun ennemis et où on était obligé de déplacer un bloc pour avancer, tuant les ennemis sur son passage... résolution : soit suivre le bloc et secouer la Wiimote lorsque les ennemis apparaissent (ce qui les enverra dans les air par dessus la trajectoire du bloc) soit, ne pas suivre le bloc et attendre qu'il finisse sa course pour démarrer, car les ennemis ne sortent de leur trou que lorsqu'ils nous repèrent ! Malin, absurde, gigantesque !), mais moi qui n'aime pas les jeux durs ni les énigmes, je trouve ça immédiatement gratifiant.
Bon je ne mets toujours pas 10/10 car c'est quand même un petit repoussoir, j'ai eu la crainte de ne pas arriver à tout trouver comme dans certains jeux (Yoshi DS ou GBA je sais plus...), ce qui me faisait traîner des pieds, et refaire les niveaux me gavait quand même assez. C'est un fait. Même si finalement, la faible longueur des niveaux et les musiques entêtantes (une par niveau, c'est énorme, je ne les retiens pas mais j'aime les écouter dans le sound test, tellement jazzy et tellement Wario... la qualité d'un morceau serait-il qu'on ne le retient pas et que l'écoute soit assidue ? Vraie question que me pose cette B.O.) font tout pour émuler la frénésie de la soif de l'or...