World of Goo fut ma première expérience indé et c’est encore aujourd’hui l’un de mes jeux préféré du « genre » si je puis catégoriser ça ainsi. Cela fait déjà un moment que je voulais vous parler de ce jeu mais il est bien difficile de trouver les mots juste pour vous décrire une telle bizarrerie du monde vidéo-ludique. Cependant maintenant que j’ai écrit un billet sur Botanicula je pense qu’il est temps de franchir le pas car je voulais mettre en lumière le fait que tous deux partagent des points communs, à commencer bien évidement par leurs statuts de jeux indépendants et leur approches point’n Click (comprenez par la « qui se joue a la souris ») mais c’est surtout leurs engagements commun pour l’écologie que je voulais mettre en exergue. Bien que ce thème soit traité de manière totalement différente ici puisqu’il s’agit plutôt de critiquer l’exploitation de ressources et la production déraisonné jusqu’à l’épuisement total de ses dernière qui mène inévitablement a l’apocalypse et l’extinction de toute vie sur terre. La ou le premier se penchait plutôt sur les conséquences de la pollution et faisait une véritable ode à la vie et la beauté de la nature, le second s’attaque quant à lui à la cause du problème et nous montre un monde sale et froid, avec des teintes grisonnante rappelant l’industrialisation métallique et les fumées charbonnées… Une fin nettement moins optimiste et enthousiaste que celle de Botanicula mais qui n’empêche pas World of Goo d’arborer une apparence mignonne et enfantine.
A mi-chemin entre jeu de réflexion et jeu d’adresse World of Goo nous fait prendre le contrôle des Goo, de petites boules rigolotes aux propriétés diverses (adhérentes, visqueuses, inflammables, etc) ayant pour capacités commune de pouvoir s’accrocher les unes aux autres pour former des structures digne de Gustave Eiffel. Ces Goo sont en réalité les ressources qu’il faudra acheminer à travers des parcours d’obstacles jusqu’au tuyau qui va pouvoir les absorber. On ne voit que très rarement le monde extérieur et l’histoire (ou plutôt l’univers car il n’y a pas vraiment de scénario) reste assez nébuleuse se contentant de quelques pancartes cachées ça et là dans les niveaux pour nous délivrer quelques bribes d’informations sur la nature des Goo et les conséquences de leur exploitation. Mais on comprend assez clairement l’analogie avec notre monde réelle et l’exploitation des ressources…
Graphiquement très agréable, le jeu dispose également d’un univers musical fort sympathique. La physique (gravité, vent, eau, feu) qui est un élément clé du jeu est aussi très convaincante. La courbe de difficulté est parfaitement maîtrisée, les niveaux ne sont jamais répétitif et rivalisent tous d’ingéniosité. Vers la fin on a même des choses très surprenantes avec des niveaux nous faisant voyager à l’intérieur de notre ordinateur pour nous faire discuter avec MOM tel une sorte de rencontre avec Dieux à la fin des temps. J’ai adoré ce passage (pour info MOM existe vraiment en informatique c’est le Message Oriented Middleware qui gère la communication entre les programmes d’un réseau).
Bref, il m'est difficile de trouver des défauts à ce jeu, vous l’aurez compris World of Goo propose une expérience assez atypique, subtile mais sans prise de tête, qui s’adressera autant aux plus jeunes et aux néophytes de par son gameplay simple et facile à rendre en main qu’aux gamers aguerrit recherchant la nouveauté et l’extravagance artistique. Le jeu dispose d’une durée de vie raisonnable d’environ 7 à 9 heures selon vos capacités et d’une bonne rejouabilité tant il est agréable de se replonger dans son univers charmant et/ou grâce aux défis qui pourrons d’ailleurs mettre vos nerfs à rude épreuve si vous êtes assez courageux pour les tenter, avis aux challengers. Pour ma part je ne peu que vous le recommander, je l’ai déjà fini 2 fois et je le referais encore avec grand plaisir, c’est le genre de coup de cœur vers lequel je reviendrais régulièrement comme si c’était la première fois. A consommer sans modération !